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POINT DE VUE

Centrafrique : Le pic de l'affreuse humiliation


- 1 Juillet 2014



La Présidente centrafricaine. Crédit photo : sources
La Présidente centrafricaine. Crédit photo : sources
« Madame, sortez et attendez dans le couloir », tel serait l’impératif qu’on aurait  adressé à notre chef d’Etat, Mme Cathérine Samba-Panza, lors de la rencontre des chefs d’Etat de la Cemac à Malabo (Guinée Equatoriale).  Pourtant, ils se sont réunis  en marge du sommet pour débattre les problèmes centrafricains  et la présence de notre Présidente devrait être la plus propice pour toutes questions liées  à la crise centrafricaine.  Malheureusement, l’inélégance et surtout le manque de considération et l’irrespect de cette « bande de vieux sulfureux »  chefs d’Etat de l’Afrique Centrale à Mme Samba Panza a pris du relief. Même si, on aime ou on n’aime pas la Présidente de Transition, une seule chose doit être prise à cœur aujourd’hui, l’humiliation de la Centrafrique a atteint son paroxysme dans cette crise. Lorsqu’on fait entrer dans une salle un Chef d’Etat d’un pays souverain et on lui demande de faire une mise au point sur son pays et après, on la fait sortir pour attendre les résultats de la délibération, c’est comme si elle était une candidate qui passe l’oral de contrôle devant un jury. En tout cas, c’est le comble des pires.  On ne peut se permettre, avec autant de condescendance et de mépris,  de traiter un chef d’Etat d’un pays frère et ami quelle que soit l’aide qu’on lui a apportée dans des moments difficiles. Sinon, deux options l’expliquent : soit comme l’a si bien dit un compatriote, « il y a manifestement un complexe de supériorité teinté de machisme qu’aucun patriote ne saurait accepter », soit cet incident démontre que la Centrafrique est  morte et sa dépouille est à la volonté cynique de ses meurtriers.  
C’est pourquoi, cette humiliation doit non seulement troubler mais frustrer chaque centrafricain surtout, à partir du moment où ce gouvernement que Mme Samba Panza préside, est l’émanation d’un processus et d’un compromis acceptés par tous ces chefs d’Etat. Et si c’était Boganda, Dacko, Bokassa, Patassé…, devraient-ils accepter une telle humiliation ?  
Ce comportement ubuesque de la part des chefs d’Etat de la sous-région doit servir de leçons au peuple centrafricain, et surtout à nos pseudo-politiciens qui ont toujours vendu leur âme au diable pour s’accaparer du pouvoir. Ne dit-on pas que « ne pas être homme, être la projection du rêve d’un autre homme est une humiliation incomparable qui donne du vertige » ? La dignité centrafricaine s’est effondrée. En effet, il importe de dire que la tentation d’un bricolage relativiste qui opère sans discernement et croit que notre avenir dépend de ces chefs d’Etat, ne peut plus porter de fruit. Il est temps d’éviter des solutions hystériques  qui prêchent l’évasion vers une paix éphémère. 
Nous avons à nous penser, dans cette crise,  comme force anti-crise animée par la volonté de barrer la route à ces « pseudo-sages » qui veulent à tout prix voler notre destin. Nos ennemis ne sont plus les occidentaux mais ce sont ceux-là qui, très aigris et jaloux de notre devenir, veulent absolument nous assujettir dans l’éternité. 
Cette image resterait dans les pires moments de l’histoire de la République Centrafricaine. Cela sera une honte éternelle dans la mémoire de l’Afrique Centrale. Il ne faut pas se leurrer : l’aide sans cœur, ne sauve pas les autres. Elle les  rend soumis : par humiliation, ébahissement ou jalousie. 
Passi  (activiste indépendant). 



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