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POINT DE VUE

Centrafrique: un ancien ministre exige des poursuites judiciaires contre les casques bleus accusés de viols


Alwihda Info | Par A.P - 5 Février 2016


Les auteurs de ces actes abominables doivent absolument répondre devant les juridictions compétentes. Il s’agit d’un impératif de justice, d’une exigence morale et sociétale ainsi que d’un devoir humaniste et républicain. 


Georges Adrien POUSSOU
Ancien Ministre
Mèl: [email protected]

DÉCLARATION N°001/02/16
Relative aux accusations de viols portées contre les casques bleus

Ces derniers temps, la presse locale et internationale ainsi que certaines organisations non gouvernementales telle que Human Rights Watch, évoquent les viols commis par les casques bleus déployés en République centrafricaine. 

Ces révélations viennent malheureusement s’ajouter aux nombreuses autres accusations portées contres les troupes internationales, comme par exemple, celles des enfants du camp de déplacés Mpoko à l’encontre des soldats français de l’opération Sangaris. 

Faut-il rappeler qu’au lendemain des premières révélations, en mai 2015, devant le peu d’empressement des membres de son équipe à se saisir de ce dossier qui normalement interpelle la conscience des humanistes accomplis, le Premier ministre Mahamat Kamoun m’avait commandé d’exprimer, au nom du gouvernement de transition, un point de vue officiel s’inscrivant dans le droit-il des concerts unanimes d’indignation. 

Le Conseil des ministres ayant annoncé l’ouverture d’une enquête par le parquet de Bangui, j’avais déclaré au micro de Radio France Internationale (RFI) le 04 mai 2015 que le gouvernement de transition suivait l’évolution dudit dossier avec une attention toute particulière. 

Mieux, j’avais entrepris d’identifier les enfants, contre les pesanteurs de l’administration centrafricaine et la couardise de certains ministres craignant de frustrer le pays de François Hollande dont les soldats étaient mis en cause, et ai adressé une note confidentielle au Premier ministre pour suggérer la mise en place d’un comité exclusivement destiné à suivre ce dossier et conseiller par la même occasion une prise en charge médicale et sociale des victimes de ces abus sexuels. 

Aujourd’hui, même si la décence et ma conception de la vie publique m’interdisent d’émettre une quelconque critique publique contre le gouvernement de transition auquel j’ai appartenu, ma conscience de citoyen me rappel à l’ordre et m’indique, à juste raison, que j’aurais tort de ne pas m’inquiéter de l’absence de réaction de la part des autorités centrafricaines au sujet de ces viols ainsi que des exploitations sexuelles dont ont été victimes nos compatriotes. 

Qu’en est-il de l’enquête qui avait été annoncée ? Que fait le gouvernement, en rapport avec les responsables onusiens de la MINUSCA, pour réprimer ces crimes odieux qui n’honorent nullement les auteurs et discréditent davantage la noble mission qu’ils sont  censés remplir avec conscience dans notre pays. 

Les auteurs de ces actes abominables doivent absolument répondre devant les juridictions compétentes. Il s’agit d’un impératif de justice, d’une exigence morale et sociétale ainsi que d’un devoir humaniste et républicain. 

Tout doit être mis en oeuvre pour rendre justice aux victimes. 

Fait le 05 février 2016 


Georges Adrien Poussou 



 



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)