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AFRIQUE

Côte d’Ivoire/Renforcement du contrôle régulier des lieux de détention : Des ONG plaident auprès du gouvernement, pour la mise place d’un Mécanisme National de Prévention


Alwihda Info | Par - 28 Juin 2020



L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture de Côte d’Ivoire (ACAT CI), la Fédération Internationale des ACAT (FIACAT) et le Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH) ont fait un plaider à l’endroit de l’’Etat de Côte d’Ivoire, pour la mise en place d’un Mécanisme National de Prévention (MNP). Et ce, à travers la ratification de l’OPCAT, en vue d’un renforcement du contrôle régulier des lieux de détention du pays.
C’était au cours d’une table ronde, à l’occasion de la commémoration de la 23e Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, le 26 juin 2020, au Centre épiscopal régional de l’Afrique de l’ouest (Cerao), sis à Abidjan-Cocody.
Placée sous le thème : « Quel monitoring des prisons ivoiriennes en période de COVID-19, pour une meilleure garantie des Droits des détenus et la lutte contre la torture et les mauvais traitements ? », la rencontre a réuni des participants issus du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, du Secrétariat d’Etat chargé des droits de l’homme, des partenaires financiers et de la société civile.
Au dire de Coulibaly Brahima, secrétaire général du MIDH, « cette table-ronde visait d’une part, à établir des lignes directrices pour le monitoring des prisons ivoiriennes en période de COVID-19, afin de garantir les droits des détenus. Puis, d’autre part, à faire l’état des lieux de la mise en œuvre de la convention contre la torture en Côte d’Ivoire ».
Au nom des trois ONG (ACAT-CI, FIACAT, MIDH), il a félicité l’Etat de Côte d’Ivoire, pour ses nombreux efforts consentis, pour l’amélioration des conditions de détentions des personnes privées de libertés en cette période, où la Covid-19 ne cesse de faire des victimes. Non sans l’appeler à créer des couloirs humanitaires, puis l’encourager à ratifier l’OPCAT, afin de prévenir efficacement la torture et les mauvais traitements dans les lieux privatifs de libertés.
Selon le président de la FIACAT, Paul Angaman, par ailleurs, président de l’Observatoire des Lieux de Détention en Côte d’Ivoire, l’OPCAT qui est le Protocole facultatif à la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, est « un traité qui complète la Convention des Nations Unies contre la torture de 1984 ».
Son objectif, a-t-il ajouté : « est de mettre en place un système de visites régulières (monitoring, surveillance) effectuées par des organismes internationaux et nationaux indépendants, dans les lieux où des personnes sont privées de liberté, afin de prévenir la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
Paul Angaman en a saisi l’occasion pour formuler un plaidoyer en direction du gouvernement, pour la mise en place d’un dispositif (texte) reconnaissant officiellement les victimes de guerre et de torture, puis procéder à leur indemnisation. Il a révélé que le rapport de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) publié en 2016, a enregistré 5501 cas de victimes de torture, qui attendent jusque-là, justice et réparation. Avant de signifier qu’un fonds de 10 milliards de F Cfa avait été mis en place, pour l’indemnisation et la réparation des préjudices subis par les victimes de guerre et de torture..
Pour sa part, le directeur de la promotion des droits de l’homme, Dadi Séraphin a, au nom de la Secrétaire d’Etat, chargée des Droits de l’Homme, Aimée Zébéyoux, adressé ses félicitations à l’ensemble des ONG des droits humains en général et particulièrement à l’ACAT-CI, la FIACAT et le MIDH. Qui œuvrent au quotidien, aux côtés des autorités, pour le respect et la garantie des droits de l’homme, à travers des actions de plaidoyer, des recommandations et propositions. En réponse au plaidoyer émis par les trois ONG, le directeur de la promotion des droits de l’homme a tenu à rassurer que la ratification de l’OPCAT se fera incessamment sous peu.
Quant à Wenceslas Assohou, Président du conseil d’administration (PCA) de l’ACAT-CI, il a réitéré son plaidoyer à l’endroit des autorités, pour la libération des détenus les plus vulnérables. C'est-à-dire : « Les détenus souffrants de maladies, les plus âgés, etc. », a-t-il précisé. Avant d’expliquer : « Cela, en vue d’atténuer la promiscuité aggravée par la surpopulation carcérale, dans le souci de réduire les risques de propagation de la pandémie du Covid-19, dans les lieux de détention ».
 

Journaliste, correspondant d'Alwihda Info en Côte d'Ivoire. En savoir plus sur cet auteur



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