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COMMUNIQUE

Déclaration d’Oxfam France en amont du déplacement de François Hollande au Mali


Alwihda Info | Par - 3 Février 2013


François Hollande se rendra au Mali samedi 2 février. A cette occasion, Oxfam France formule plusieurs recommandations adressées au Chef de l’Etat ainsi qu’aux membres du gouvernement qui l’accompagnent dans ce déplacement, notamment sur les questions de respect des droits de l’Homme, d’accès humanitaire et d’aide budgétaire.


Selon Nicolas Vercken, responsable du bureau conflits et humanitaire à Oxfam France :
 
« Avec l’accélération des événements, nous craignons que le soutien militaire international n’insiste pas suffisamment sur la formation et le respect des droits humains et du droit international humanitaire, tel que le prévoyait initialement la résolution 2085. François Hollande doit s’assurer que les Nations Unies déploient des observateurs des droits de l’Homme dans les meilleurs délais, notamment dans les zones touchées par les combats. Il est nécessaire de garantir que les formateurs militaires que l’UE déploiera bientôt dispenseront une solide formation en matière de droit international humanitaire aux troupes maliennes, et seront en mesure de les encadrer et les observer y compris lorsqu’elles seront déployées en opération. »
 
« Tandis que l’on fait état de divers actes de représailles et de violations des droits de l’Homme par les forces armées ainsi que par la population civile, et en l’absence d’un mécanisme adéquat d’observation des droits humains, François Hollande devrait s’assurer que les journalistes, les ONG et les autres observateurs indépendants ne soient pas empêchés d’exercer leur travail. Alors que la situation humanitaire demeure critique, notamment pour ce qui est de la sécurité alimentaire, la France devrait de toute urgence demander et faciliter un accès humanitaire total et sans entrave, notamment vers les villes du Nord qui ont été reprises récemment. »
 
« Alors que la France et les autres principaux bailleurs de fonds indiquent leur volonté de reprendre prochainement leurs coopérations bilatérales, y compris l’aide budgétaire, François Hollande doit affirmer clairement qu’une telle décision exige des actions concrètes de la part du gouvernement malien de transition, notamment en matière de bonne gouvernance, de droits humains et de droit international humanitaire, et de services sociaux. »
 
Les opérations militaires récentes ont causé de nouveaux déplacements à l’intérieur et à l’extérieur du Mali. Les réfugiés auprès desquels Oxfam travaille dans les pays voisins ont indiqué que, même après que l’Etat malien aura effectivement rétabli son autorité sur les principales villes du Nord, ils resteront encore déplacés pour de longs mois, jusqu’à ce qu’un processus politique véritablement durable leur permette de rentrer chez eux. François Hollande doit en appeler à tous les acteurs pertinents – autorités maliennes, communauté internationale, institutions et autorités régionales – afin qu’ils prennent un engagement politique à long terme pour restaurer la confiance et la compréhension entre et au sein des communautés, ainsi qu'entre les communautés et les autorités de l'État. Des efforts doivent être déployés pour promouvoir un développement plus durable et équitable au Mali et s'attaquer aux causes profondes de la crise : la pauvreté et l'injustice, la mauvaise gouvernance, la corruption, la marginalisation de certaines communautés, la dégradation de l'environnement due au changement climatique, ainsi que les inégalités d'accès aux services de base et aux ressources naturelles. Tant que ces préoccupations ne seront pas correctement traitées, François Hollande devra engager la France, et mobiliser l’Europe, à continuer de fournir une aide permettant de répondre aux besoins des réfugiés, et garantir le respect de leurs droits conformément à la Convention de 1951 sur les droits des réfugiés.
 
 
Contact presse :
 
Pierre Motin, Oxfam France 01 77 35 76 10 / 06 12 12 63 94 [email protected]



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)