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ANALYSE

Des « Handicapés » discriminés dans leur droit en Centrafrique


Alwihda Info | Par Léon K. Grant - 11 Novembre 2013



1°) Depuis le 24 mars 2013

En raison de la situation de notre pays et de ses habitants qui se sont empirées, nous avons manifesté par nos diverses contributions à la réflexion et au débat le souci de mettre fin à cette situation douloureuse.

Nous refusons ainsi de nous taire, de nous voiler la face,et de faire la sourde oreille devant les meurtres, viols, pillages, dispatitions dont sont victimes encore nos Compatriotes. Nous devons continuer ce combat jusqu'à ce que tous les habitants de notre pays retrouvent la paix, et vivent en sécurité sur tout le teritoire national. Surtout pour que les coupables soient traduits devant les tribunaux, et que la justice soit rendue aux victimes ou à leur famille.

2°) L'objet de mon présent billet est tout autre ; même sa nature est encore de dénoncer une injustice

Le dimanche dernier,10 novembre 2013, en milieu de la matinée, écoutant N'Déké luka, j'ai été bouleversé par l'appel du compatriote M.José Emmanuel Kogréngbo, Président du Collectif des Handicapés en voie d'intégration dans la fonction publique, dont je vais essayé de résumer les doléances..

« Il a rappelé que depuis l'année 2000, une loi a été votéé, définissant un quotat de 10°/° sur le nombre total des personnes que la fonction publique centrafricaine doit intégrer chaque année. Malheureusement cette loi n'a jamais été appliquée, faute du manque de signature du Ministre de la Fonction Publique.... »

Ce Collectif ayant épuisé toutes les voies légales de recours, s'apprête à faire grêve. Pas n'importe laquelle des grêves, s'il vous plaît : la GRÊVE DE LA FAIM, dans les prochains jours, et dans quelles conditions sociales...

Très disert et convainquant, M.José Emmanuel Kogréngbo a rappelé : « Qu'il y a de cela six mois, encore, un groupe d'hommes, se sentant léser à tort ou à raison, ont fait le choix des armes pour se faire entendre - résultat : ils sont maintenant au pouvoir, mais eux les Handicapés, ne sont pas aptes pour ce genre « d'exploit », ils n'ont que la grêve de la faim, pour se faire entendre. »

Lorsque chacun se rappelle que : malgré la gravité et l'étendu des crimes de la Séléka, malgré les dénonciations multiples et diverses, les cris poussés, la Communauté internationale est restée pendant longtemps insensible, l'on peut imaginer sans peine que nos Compatriotes Handicapés, qui ne font que demander leur droit, risquent de voir leur situation ignorée, voire délaissée ou méprisée, et mettre leur vie en danger dans l'indifférence totale !

Est-ce ce genre de République que nous voulons rebâtir ?

3°) Puisse chacun entendre cet Appel !

N'ayons pas des oreilles sélectives. Ce seraient-là aussi, une forme de handicape, et de mépris, plus sournoise ! Nous devons le relayer cet appel pour que, les autorités de notre pays répondent promptement aux doléances de nos compatriotes. Il s'agit de droit et non de faveur.

Ne soyons pas des complices en nous taisant. On reconnaît la grandeur d'une nation par la place qu'elle accorde à la veuve, à l'orphelin, aux personnes malades et aux handicapés. Sur ce point, il est vrai que jusqu'à présent la lâcheté ,l'indifférence à l'Autre et l'incompétence ont présidé à notre destinée,et motivé nos actes. Nous en payons le prix fort collectivement ! Nous ne sommes pas condamnés à réitérer une telle attitude et nous laisser aller à la fatalité, au découragement...

Nous, les valides ( c'est en ces termes que notre compatriote s'est adressé à nous), sommes placés devant une forme de ségrégation, d'ostrascisme voire de racisme tout court. Nous ne pouvons pas dénoncer dans la matinée le tribalisme qui perdure, et nous voiler la face, ou demeurer insenbles s'agissant d'une frange de la population vulnérable. Nos frères handicapés ( et autres victimes recentes ) sont besoin de notre soutien.

Il faut le leur donner en exigeant que leur droit au travail soit ratifié et suivi de fait !

Léon K. Grant



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)