Djibouti: Halte au blocus du Nord et du Sud Ouest de Djbouti

A chaque campagne électorale, le chef de l’Etat inaugure un ou plusieurs projets plus ou moins fictifs de préférence dans les districts d‘Obock, ou de Tadjourah. Cette fois, ce sera à l’extrême nord d’Obock, à Ras Syan, que sera inauguré un projet touristique financé par le groupe chinois Shanghai Touchroad International pour la construction d’un nouvel aéroport et d’hôtels de luxe sur les îles de Ras Syan et des Sept Frère. Les hôtels, sont destinés à accueillir des touristes chinois fortunés, et presque aucune retombée pour les habitants locaux, qui d’ailleurs estiment que c’est une insulte le fait de donner le nom du père de l’Indépendance Ahmed Dini à ce petit aéroport. Ce grand homme d’État et ce grand résistant mérite nettement mieux.

A quelques encablures de ce site touristique, l’armée avait mené une répression le mois dernier, blessant par balles 2 nomades à Andoli, et violant 2 mères de famille à Alailu.

Il s’agit de faire oublier l’espace de 2 heures, le blocus imposé depuis 37 ans à cette région martyrisée, parce qu’habités par les « ennemis intérieurs ». Plusieurs organisations internationales (la FIDH, le Conseil des droits de l’Homme, l’OMCT, l’ACAT, FEMMES SOLDAIRES ou l’ORDHD) se sont faits l’écho de la politique de la terre brûlée menée par le régime de Gouled d’abord et poursuivie par son neveu Ismael Omar Guelleh, l’actuel chef d’Etat dans cette région : exécutions extra-judiciaires, arrestations arbitraires, tortures et viols des femmes par les soldats. Depuis le mois d’octobre, nous avons assisté à des destructions des points d’eau, des puits en particulier dans les régions de Hilou, Garabtissan et Syarou (District de Tadjourah). C’est aussi à Garabtissan que les populations de Syarou et des environs sont parqués de force autour du camp militaire, où ils vivent un calvaire, parce qu’elles sont privées de leur moyen de subsistance, leur bétail et sont à la merci des violences des militaires, en particulier à l’encontre des femmes.

Plusieurs organisations en République de Djibouti, et en Europe dénoncent (Mouvement du 18 décembre, Association des jeunes démocrates Djiboutiens) la perpétuation du blocus économique contre ces régions. Les habitants sont de plus en plus excédés par cette marginalisation et sont tentés par des réactions violentes. Le gouvernement a interdit au programme alimentaire mondial (PAM) de distribuer les vivres dans ces régions et aucune ONG ne peut s’installer dans les districts d’Obock, de Tadjourah et de Dikhil