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Interview de l’avocat d’Hissein Habré : François Serres: « Ce procès est éminemment politique »


Alwihda Info | Par Adrien Poussou - 13 Janvier 2013



Plus qu’un face-à-face, c’est un bras de fer qui oppose les nouvelles autorités sénégalaises aux conseils de l’ex-président tchadien, Hissein Habré, au sujet de son éventuel procès. Alors que Macky Sall et certains membres de son gouvernement font de la tenue du procès l’une de leurs priorités, Habré et ses avocats crient à la farce judiciaire. S’il y a un seul point sur lequel les deux parties sont d’accord, c’est celui-là : le rapport de force devrait continuer à s’amplifier, chacun brandissant ses arguments juridiques. Voici ceux du mis en cause. Interview exclusive.
 
Afrique Nouvelle : Le Sénégal s’empresse visiblement de juger votre client, le président Habré. Dans quel état d’esprit se trouve-t-il aujourd’hui ? Est-il inquiet ? 

François Serrès : Mon client est serein, confiant dans ses droits tels qu’ils ont été reconnus tant par les juridictions sénégalaises et communautaires de la CEDEAO, auxquelles le Sénégal ne peut déroger, et quelles que soient les mesures prises récemment pour constituer un tribunal dans des conditions parfaitement illégales aux fins d’organiser un procès expéditif, sans respect des principes élémentaires du jugement équitable et dont le résultat est connu d’avance, puisque c’est celui qui l’a déposé au terme d’un coup d’État qui le finance partiellement, distribue les preuves, définit le champ des poursuites, et s’accorde toutes les immunités nécessaires ; cette organisation, fruit d’une convergence d’intérêts politiques, économiques et financiers, est indigne et la « justice africaine » créée pour l’occasion ne peut en sortir grandie.
 
Pourquoi s’intéresse t-on tant à votre client ?
 
Le président Macky Sall a-t-il pris des engagements avant son élection pour bénéficier de soutiens ? C’est la question que l’on peut se poser. Il est effarant de le voir multiplier les déclarations sur ce dossier depuis sa prise de fonction au vu de la situation politique et économique que traverse le Sénégal après la « présidence Wade».

Est-ce une priorité pour les 
Sénégalais ? Pourquoi le Tchad passionne t-il autant une frange de la classe politique
sénégalaise ? Pourquoi y faire le lieu des «chambres extraordinaires africaines » que l’Union africaine (UA) n’est pas capable de mettre en place ? Et y a-t-il une explication à voir le Sénégal « adouber » le régime Deby en le faisant grand argentier et procureur du procès et partant en limitant le champ des poursuites aux années 1982/1990 ? Que s’est-il passé depuis 

Lisez les rapports des ONG….Pourquoi Macky Sall et sa ministre de la Justice se taisent il sur le sort actuel des Tchadiens ? N’y a-t-il eu aucune violation des droits de l’homme ces vingt-deux dernières années ?
 
Quelle est la légitimité d’un tel procès du point de vue de Interview de l’avocat d’Hissein Habré François Serres: « Ce procès est éminemment politique »

Extrait
Propos recueillis à Paris par Adrien Poussou



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