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ACTUALITES

La victoire du Front national aux élections européennes


Alwihda Info | Par La Croix - 26 Mai 2014


À 25 % environ, le parti d’extrême droite a obtenu un score record, devançant l’UMP. Le premier ministre Manuel Valls a appelé à un « sursaut républicain ».


À 25 % environ, le parti d’extrême droite a obtenu un score record, devançant l’UMP. Le premier ministre Manuel Valls a appelé à un « sursaut républicain ».
 
Le résultat des élections européennes constitue un séisme politique : pour la première fois, le Front national arrive en tête d’un scrutin national avec 25 % des suffrages exprimés. Marine Le Pen a donc réussi son pari : faire du FN « le premier parti de France ».
 
L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE EN LIGNE DE MIRE
La présidente du parti d’extrême droite a immédiatement présenté ce résultat comme « une première étape », sans pour l’instant demander explicitement la dissolution de l’Assemblée nationale comme elle l’avait pourtant annoncé. Car l’objectif du FN demeure national, le score des européennes confortant Marine Le Pen dans son ambition de se hisser au second tour de la présidentielle de 2017, comme son père en 2002.
 
S’il n’est pas possible de transposer le résultat d’une élection sur une autre, le scrutin du dimanche 25 mai 2014 ouvre de façon crédible la voie à cette hypothèse, avec une progression sur l’ensemble du territoire. Le précédent record national du FN était les 17,9 % qu’elle avait obtenus au premier tour de la présidentielle de 2002.
 
DÉSAVEU SANS APPEL POUR LE PS
Le PS récolte en revanche son plus bas score national depuis sa création. L’échec est d’autant plus cuisant qu’aucune autre force de gauche ne profite véritablement de ce désaveu, contrairement à 1994 (liste conduite par Bernard Tapie) et 2009 (liste Europe Écologie Les Verts). Or, cette fois, ni EELV (qui obtient un chiffre honorable de 9 % environ), ni surtout le Front de gauche, aux alentours de 6 %, ne bénéficient d’un effet de vases communicants.
 
L’aile gauche du PS, antilibérale, a immédiatement opéré un lien entre la politique d’austérité et l’échec des listes de la majorité PS-PRG. Manuel Valls avait pourtant prévenu avant le vote : quel que soit le résultat, l’orientation de la politique gouvernementale ne changera pas. De fait, le premier ministre a régi au résultat du FN en appelant à plus d’Europe et à l’accélération des réformes libérales. « Le rejet de l’autre, ce n’est pas l’image de la France », a-t-il plaidé en appelant à un « sursaut républicain ».
 
LA DROITE AU PIED DU MUR
Si le PS s’effondre, l’UMP n’a pas non plus de quoi pavoiser avec environ 20 %. Les scrutins municipaux et européens passés, les critiques contre Jean-François Copé, dont l’élection à la présidence avait été contestée par François Fillon, vont probablement maintenant redoubler.
 
L’ensemble de la droite pourrait entrer dans une phase de recomposition. L’UDI et le MoDem ont en effet réussi à atteindre 10 %, soit un peu plus que le MoDem seul en 2009 (8,5 %). D’un côté, à l’UMP des voix ont commencé à expliquer que les scores additionnés de l’UMP et de l’UDI-MoDem dépassent celui du FN. De l’autre, à l’UDI et surtout au MoDem, certains pourraient être tentés de songer de nouveau, face à la montée de l’extrême droite, à un rapprochement avec l’aile droite, sociale-libérale, du PS.
 
LAURENT DE BOISSIEU
 



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