Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
POINT DE VUE

ON A RETROUVE LE VRAI PERE D'ALI BONGO ONDIMBA


Alwihda Info | Par Clément De Boutet-Mbamba - 17 Novembre 2014


En effet, il y a 3 ratures sur mon acte de naissance. Ratures qui existent aussi sur les actes de naissance de mes deux grandes sœurs, de mon grand-frère et celui de mon petit-frère. C'est à dire de tous les enfants BOUTE nés avant 1984.


ON A RETROUVE LE VRAI PERE D'ALI BONGO ONDIMBA
Un message aux Gabonais et aux Africains


Février 1997, je me présente au guichet « état civil » de la mairie de Bangui avec l'original de mon acte de naissance pour légalisation. Dès mon arrivée, je remets le document à qui de droit. Premier obstacle, malgré l'aspect usé du papier de mon acte de naissance, cette personne affirme tout de go qu'elle ne peut procéder à sa légalisation car c'est un faux : « avec ces ratures sur votre acte de naissance, même un enfant de 6 ans sait que c'est un faux ».
En effet, il y a 3 ratures sur mon acte de naissance. Ratures qui existent aussi sur les actes de naissance de mes deux grandes sœurs, de mon grand-frère et celui de mon petit-frère. C'est à dire de tous les enfants BOUTE nés avant 1984. Cette année-là, mon père qui reçut à sa naissance de la part de son père, le nom de son oncle « BOUTE », procéda à une modification patronymique par l'ajout du nom de son père « MBAMBA » au sien, ce qui donna pour lui « BOUTE-MBAMBA » même si pour les enfants il prit le soin à partir de ma naissance, de nous nommer ainsi. C'est cet ajout de nom qui motiva les ratures sur les actes de naissance des enfants nés avant 1984 justifiées par une motion au verso du Tribunal de Grande Instance de Bangui avec le cachet, la signature, la date et le nom de l’exécutant et visé par un officier d'état civil la même année.

Parfaitement au courant de ces détails, j'ai pris le temps de demander à cette dame de retourner l'acte de naissance et de lire ce qui y est écrit.Protocole inutile puisqu'en bas de page, il est écrit : « voir mention au verso ». Elle le fit et après lecture eut une autre inspiration pour ne pas me légaliser le papier : « jeune homme, je vois que tu es né en Roumanie. Dans ce cas, je ne peux pas légaliser ton acte de naissance. Il faut repartir là où tu es né et nous ramener un casier judiciaire ». S'engage alors une conversation hallucinante qui finit par des éclats de voix.
-Moi : « Mme cela fait quinze années que nous sommes rentrés au pays. Avec cet acte de naissance, je fus inscrit à l'école primaire, j'ai passé le concours d'entrée en 6ème et le CEPE, le BEPC et me prépare à passer le BAC. Je vous demande juste la légalisation de celui-ci afin de me permettre de déposer ma demande de passeport et mon dossier de candidature au Bac, c'est tout. »
-Elle : « Tu crois m'impressionner avec ton français ? Ce n'est pas à toi de me dire comment faire mon travail. Je ne le légalise pas et tu ne le feras dans cette mairie, on verra par où »
-Moi(le ton s'élève et les autres personnes présentes dans cette aile du rez de chaussée gauche de la mairie profitent du show) : «Oh oui Mme. Jusque-là, je vous parle tranquillement car vous paraissez être de la même génération que ma mère et s’énerver devant vos élucubrations, serait manqué du respect à celle-ci. Mais comme vous voulez absolument que je vous dise comment faire votre job alors que ce n'est pas mon intention, je vais le faire. L'entête de mon acte de naissance porte comme mention principale ''République Centrafricaine'' et sous-mention ''Centre d'état civil secondaire : Ambassade du Centrafrique-Bucarest''. Mme si vous savez encore lire, vous remarquerez que c'est l'ambassadeur du Centrafrique à Bucarest, Mr KEZZA qui a signé mon acte de naissance car mes parents décidèrent de l'enregistrer en territoire centrafricain et non à la mairie de Brasov où je suis né. Si vous ne savez que l'ambassade est un bout du territoire centrafricain, je vous l'apprends et je vais même plus loin en vous disant qu'elle est aussi un centre d'état civil. Donc si vous me demandez de repartir à Bucarest et de vous apporter un casier judiciaire, ce que je crois n'est prévu par aucun texte pour pouvoir obtenir ma légalisation, je crois que vous êtes aussi dans l'obligation de le faire pour une personne née à Bouar, Bakala ou Kinshasa ».
-Elle : « Mo nyama nyama so(1) imbécile, dégages de mon bureau, mal élevé, si c'est moi que tu cherches, tu verras. J'ai des enfants aussi grands que toi, tu crois m'impressionner ? Sauvage. »
-Moi : « Mme, vous pouvez m'insulter mais je ne sortirai pas de la mairie sans la légalisation de mon acte de naissance »
M'éloignant, je l'entends dire : « gui ni la, mo fa ndo so mo yéké hon andé da ti sara mbeti ti mo ni (2). Vous croyez que parce que vous êtes nés à l'étranger ou que vous parlez gros français que vous avez tous les droits ? Je suis là et ça ne passera pas ».

A cette époque-là, une connaissance de la famille était un des cadres de la mairie. En sortant de l'aile « état civil », je le croise dans le hall. Ayant un peu suivi la scène de loin, il m'apostrophe, me conduit dans son bureau où je lui explique le problème. Il récupère mon acte de naissance, jette un rapide coup d’œil dessus, éclate de rire et fait monter à son bureau la dame qui m'insultait il y a encore quelques minutes et lui tend le document sans attendre un mot de sa part et lui dit : « c'est urgent, je le veux dans 5mn ».
Près d'1/4 d'heure plus tard, elle revient avec l'acte légalisé sans même prendre le courage de me regarder. Son chef pour lui afficher le mépris qu'elle inspire ne lui dit même pas merci. Dès sa sortie du bureau, j'enchaîne : « tonton...mais je n'ai pas payé la légalisation, dois-je descendre pour lui remettre les sous ? ». Non me répondit-il. « Elle voulait te taxer c'est pourquoi elle fait tout ce cinéma donc elle prendra sur les autres qu'elle a taxé avant toi pour compenser ce que tu devais payer. Elle n'en n'est pas à sa 1ère tentative »

Lui exprimant ma gratitude, je pris congé de ce dernier non seulement en gardant mes sous mais en obtenant de sa part deux billets de 1000Fcfa pour le taxi. Je n'ai jamais su par qui fut payé la légalisation de mon acte de naissance. Je sais juste que j'ai déposé ma demande de passeport en ayant obtenu avant cela sans problème mon certificat de nationalité. Quelques jours seulement après ma demande, j'obtenais mon premier carnet rouge. Avec la triple légalisation, j'ai aussi déposé mon dossier de candidat au BAC D venant du Lycée des Rapides qui fut validé sans problème et avec tous les autres candidats, juillet 1997 fut notre session.
Bien qu'étant partagé entre 3 pays : le Centrafrique, la France et la Roumanie et vivant dans un monde où les frontières sont devenues virtuelles, j'ai toujours appartenu à un seul pays : la RCA. Par la volonté d'un agent de la mairie, j'aurai pu ne jamais être(ou ne plus) être de Centrafrique.

Savoir aujourd'hui qu'Ali Bongo Ondimba est Biafrais ou Congolais ou Brésilien sert-il les intérêts du Gabon ? S'il y a du vrai dans ce que PEAN dit, est-ce de la faute d'Ali si Omar l'a adopté ? Voilà un monsieur qui sa vie durant n'aura connu que le Gabon comme patrie et l'on veut maintenant lui refuser sa ''gabonité''. Cette opposition gabonaise qui prend la bombe PEAN au rebond et trouve aujourd'hui le pourquoi de son existence, ferait mieux de chercher un autre point de divergence politique. Oui 47 années de « Bongoïsme » c'est trop. Mais arguer que l'autre n'est pas gabonais pour prétendre à l'alternance est d'une banalité affligeante.

À l'heure où un Américain d'origine Kenyane est le Président de la 1ère puissance mondiale depuis six ans ;
A l'heure où l'on peut se souvenir que le père de la démocratie ghanéenne est Écossais d'origine ;
A l'heure où l'on constate que c'est un Angolais d'origine São-Toméenne qui a pacifié et fait entrer l’Angola dans la modernité et l’émergence ;
A l'heure où un blanc est devenu Président de la Zambie dans cette Afrique australe marquée par la ségrégation ;
A l'heure où l'on peut se rappeler qu'un Hongrois a présidé la France durant 5 années ;


A ces heures-là, l'on ne peut qu'être révolté par ce débat sur la « Gabonité » d'Ali Bongo Ondimba. Il sent le soufre et fait revenir à notre mémoire l'Ivoirité et la Congolité. Les pays africains qui se sont amusés sur ce terrain ont tous fini dans le caniveau du chaos. Je souhaite que nos frères Gabonais ne les suivent.


Clément De Boutet-Mbamba
Montage photo www.cameroonwebnews.com
1 : Toi l'animal là




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)