RCA - Bangui : Le meeting du BRDC empêché par les partisans du MCU, l'opposition dénonce une "dérive autocratique"

 

Dès la matinée, les militants du MCU ont commencé à occuper les lieux sous couvert d'une activité intitulée "Kwa ti Kodro", une opération citoyenne lancée par le président Faustin-Archange Touadéra. Ils ont ensuite maintenu leur présence en lançant un match de football, empêchant ainsi la tenue du rassemblement politique prévu par le BRDC.
 

Au moment de la publication de cette information par le RJDH, les partisans du MCU contrôlaient toujours le terrain. Ils distribuaient également des t-shirts aux jeunes, sur lesquels figurait l’image de l’opposant Crépin Mboli-Goumba, représentant du BRDC, affublé de "pérics", un élément jugé provocateur.

Face à la montée de la tension, les membres du BRDC ont finalement quitté les lieux. Ils ont tenu une conférence de presse au siège de leur parti, PATRIE, pour dénoncer ce qu'ils qualifient de "dérives autocratiques du pouvoir de Bangui" et ont annoncé la nécessité de revoir leur stratégie de lutte.

 

Une entrave à la liberté de réunion dénoncée

Il est à noter qu'une situation similaire s'était produite le 30 mars 2016, où le meeting du BRDC avait également été annulé en raison de l'occupation du stade UCATEX.
 

En amont de cet événement du 31 mai 2025, des tensions étaient déjà perceptibles lorsque le Conseil consultatif des jeunes du 8e arrondissement a été informé de la tenue du meeting. Bien qu'une demande officielle ait été adressée à l'équipe de gestion du stade, le jour même, des membres du Conseil consultatif de l'arrondissement, accompagnés de forces de sécurité intérieure en civil, ont occupé le site pour l'activité "Kwa Ti Kodro".
 

Une délégation de jeunes membres du BRDC qui s'est rendue sur place dans la matinée s'est vue refuser l'accès, les membres du Conseil consultatif arguant qu'un match de football était prévu en soirée et ne permettait pas de libérer le lieu pour le meeting politique.
 

Dans une interview accordée le 25 mai, le premier vice-président du parti URCA, Erneste Mizedio, député de Obo, avait rappelé l'importance du respect des principes démocratiques et de la liberté d'expression politique, citant la marche pacifique du 4 avril 2025 qui s'était déroulée dans le calme.
 

Des heurts ont toutefois été signalés le 31 mai. Selon des témoins, certains membres du BRDC et des journalistes présents sur les lieux en soirée ont été pris à partie.
 

Face à cette situation, le coordonnateur national du BRDC, M. Crépin Mbolingoumba, a publiquement dénoncé une "atteinte grave à la démocratie et à la liberté de réunion", évoquant une "dérive autoritaire du régime en place".
 

Cette affaire soulève de nouveau la question de l’accès équitable aux espaces publics pour tous les acteurs politiques en République Centrafricaine, et appelle à une réflexion sur les conditions d’exercice des libertés politiques dans un contexte tendu.