Ressortissants russes arrêtés au Nord du Tchad : des précisions

Depuis l'hôtel à N'Djamena, Alexey Kamerzanov, membre de la mission touristique, s'est expliqué ce mardi à Alwihda Info. Il affirme qu'en 2019, ils sont arrivés au Cameroun mais suite à la pandémie de Covid-19, ils ont stoppé leur voyage pendant 1 an et demi. Ils sont revenus en avril dernier au Cameroun avant d'arriver en voiture à N'Djamena. Le premier groupe a été rejoint par un deuxième groupe.

"Nous sommes 10 personnes et avons trois voitures avec des plaques russes, ainsi qu'un chauffeur et un guide touristique. Nous étions partis de N'Djamena le 29 mai. Nous avons eu l'ordre de mission du ministère du tourisme, un papier officiel avec notre itinéraire, toutes les dates, les noms des villes où nous allons. Tout le voyage a été confirmé par les autorités tchadiennes. Nous sommes allés à N'Djamena, Mongo Abéché, Kalaït, Fada, jusqu'à Gouro, après jusqu'à Faya. Tout était bien. Nous avons installé notre campement près de la maison d'amis de notre guide à Faya Largeau. Le matin, vers 5h30, une dizaine de militaires, gendarmes et policiers sont arrivés et nous ont demandé de les suivre au poste de police pour vérifier les documents. Ils ont pris tous les téléphones, les documents, caméras, tous les appareils électroniques et les torches. Les véhicules ont été garés à proximité de la résidence du gouverneur. Une heure après, un représentant du ministère de la Sécurité publique est arrivé. Il a dit qu'on prend seulement une grande valise et les véhicules restent. Nous avons voyagé à bord d'un avion militaire tchadien. Nous ne savions pas ce qu'il allait se passer mais nous avons été amenés dans un bon hôtel, à La Résidence. On nous a dit de rester ici et c'est tout. Tout de suite nous avons informé notre consul russe qui est à proximité de l'hôtel. Il a écrit une note diplomatique au ministère des Affaires étrangères"

Témoignage de Alexy Kamerzanov à Alwihda Info.

Pourquoi s'aventurer dans une zone classée rouge ? "Le Tchad, c'est la zone rouge, je comprends. Je comprends que je n'ai pas de sécurité comme à la maison mais pour moi, c'est le niveau de risque acceptable. Il y a les touristes qui voyagent au Tchad pour deux ou trois semaines. Pourquoi ne pas faire la même chose ? Alors nous avons choisi l'itinéraire des régions qui certes n'étaient pas stables au cours des derniers mois", selon Alexey Kamerzanov.

Les touristes affirment qu'ils sont dans des conditions très confortables et sans problèmes à N'Djamena. "Le seul problème est qu'on n'avait pas d'informations (...) Hier, notre consul est arrivé et nous a dit que le ministère tchadien des Affaires étrangères a présenté ses excuses pour notre situation mais ils n'ont pas donné d'explications sur la saisie des passeports", précise Alexey Kamerzanov.

"On ne connait pas où se trouvent les passeports et les autres effets. Ils sont en train de chercher. Un autre problème se pose : la récupération des véhicules qui sont à Faya Largeau. C'est à plus de 1000 km de N'Djamena", indique-t-il.

Le groupe de touristes a commencé son périple en 2015 et affirme avoir déjà traversé plus de 40 pays. Alexey Kamerzanov souligne que l'étape touristique du Tchad a été organisée par l'agence de voyage AIT. "Le directeur du voyage, M. Adolf G., un italien, est avec nous ici à l'hôtel. Il fait le tourisme depuis 2013".

Les voyageurs souhaitent désormais récupérer leurs passeports et retourner chez eux, avant d'envisager un prochain retour au Tchad. Alexey Kamerzanov relève que le potentiel touristique du Tchad est grand mais évoque des difficultés : "c'est très compliqué de faire des photos. Les gens ne sont pas toujours prêts. Nous avons même été arrêtés au grand marché car notre ami a décidé de faire une petite vidéo de chaussures. Ce n'est pas très agréable pour le tourisme".

Alwihda Info s'est rapproché de responsables sécuritaires pour avoir d'amples détails mais n'est pas parvenu à en obtenir dans l'immédiat.

Interrogé sur la présence d'un ressortissant français dans le groupe de voyageurs, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déclaré : "À notre connaissance, aucun ressortissant français n'est détenu au Tchad".