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Tchad : A quand le grand ménage ?


Alwihda Info | Par Abbas Kayangar - 4 Novembre 2013


Le Tchad doit impérativement se doter d’un important appareil d’État composés de membres honnêtes, impartiaux et patriotes, lequel sera chargé de lutter efficacement contre la corruption, les fraudes et les malversations financières afin de ne pas permettre aux véreux costumés et cravatés d’assouvir leur bas instinct et de ternir indubitablement l’honneur et l’image du pays. Il nous faut au risque de nous éterniser dans la médiocrité parvenir à une obligation d’excellence. Il faut que le berger apprenne à faire une distinction entre un âne et une vache, que le forgeron sache distinguer l’enclume de la pioche, que l’agriculteur fasse la différence entre un épi de maïs et une fougère.


Le chef de l'Etat, Idriss Déby et plusieurs de ses collaborateurs balaient une rue. Juin 2010.
Le chef de l'Etat, Idriss Déby et plusieurs de ses collaborateurs balaient une rue. Juin 2010.
En accompagnement de la renaissance du Tchad où l’on annonce à grand renfort de publicité que le pays sera la vitrine de l’Afrique centrale à l’horizon 2025, le moment n’est-il pas tout à fait indiqué de procéder au grand ménage? Ne devrait-on pas refondre les mentalités rongées par la corruption et les détournements pour une gestion plus saine de nos ressources? Ne devrait-on pas mettre un terme à la frénésie des détournements des deniers publics, à la corruption et la gestion chaotique de nos finances ?

Quand on a un pays, même si nous ne voulons pas mettre la main dans la patte pour arrêter l’hémorragie de notre économie, il sera incontournable et obligatoire de faire le grand ménage, en allant encore plus loin, dans le but ultime d’assainir tout, et particulièrement de donner une visibilité à l’image du pays écornée par des scandales de corrupteurs et de détournements des deniers publics à répétition.

Peu importe notre statut de citoyen, notre engagement politique, notre origine ethnique ou religieuse, redonner une crédibilité au Tchad est une question de première importance, comme si le pays était en guerre et que nous donnions notre vie pour le défendre. Mais, c’est certain qu’on ne peut faire un véritable ménage si la volonté politique n’y est pas. Au final, en réprimant durement les fraudeurs, les voleurs des deniers publics et les corrupteurs, le résultat se fera grandement sentir avec éclat sur notre économie et la crédibilité de notre pays. Pour mieux faire, on doit débusquer tous les réseaux de voleurs et corrupteurs et les réprimer sévèrement.

L’État ne doit afficher aucune indulgence, en s’armant des balises juridiques solides. On doit refuser que l’argent du contribuable atterrisse dans les poches des bandits en cravate alors que le pays a en grandement besoin de ces sommes faramineuses détournées pour mener à bien les défis du développement et répondre aux exigences de la lutte contre la pauvreté et les nombreuses maladies qui font ravages au sein des populations. Il est important de faire un choix éclairé en mettant définitivement un terme aux ballets de détourneurs, pilleurs, corrupteurs et prédateurs qui nuisent à l’image et à la respectabilité du pays.

Raison de plus pour que les hautes autorités de prendre les choses en main, en faisant une véritable campagne d’assainissement de nos finances, notre administration publique et privée. On ne doit pas jeter nos maigres ressources par la « fenêtre » pour atterrir dans les coffres des fossoyeurs de la république, qui au lieu, de concourir au rayonnement du Tchad, ternissent son image en faisant fi des classements et autres études de perception de la corruption et de la gouvernance. Est-ce de l’incurie, de l’incompétence, des détournements et de la corruption que le Tchad a réellement besoin? Ou est ce mélange potentiellement corrosif qu’on voudra faire comme modèle de gestion de notre pays? Pourquoi confier des missions et des postes aux voleurs, aux détourneurs, aux pilleurs, aux fossoyeurs et aux noircisseurs de la crédibilité et de l’image de notre pays comme si le Tchad ne pourrait

avancer sans eux? On a plein de jeunes rompus d’expériences, de talents et des nouvelles technologies, pourquoi donc ménager ces multirécidivistes dans les vols et détournements de nos ressources ?

Le Président de la République doit faire violence sur lui-même et envoyer tous ces empêcheurs de nos finances de croitre dans les carrières pour casser par la force des bras le caillou pour en faire des graviers dont le pays a besoin pour construire les routes et construire des infrastructures. En appliquant une politique de fermeté sans égale, le Tchad en sortira grandi pour ne plus faire partie des listes peu élogieuses qui font notre honte et notre déshonneur. Mais, si le pays veut procéder au grand ménage, il faut s’informer et aller au fond des choses, poser des actes significatifs et concrets, prendre en compte les attentes de la population, et surtout ne jamais laisser aux bandits de jouir de leur impunité.

Le Tchad doit mettre toutes les brebis galeuses dans un enclos hermétiquement fermé afin qu’elles ne broutent plus « l’herbe grasse» de notre économie, en remplaçant les bandits par des nombreux jeunes qui ont regagné le bercail après plusieurs années dans les différents universités, instituts et grandes écoles de par le monde. Parmi ces jeunes patriotes qui en leur âme et conscience, ont regagné le pays, on trouve des consultants, des économistes, des médecins, des ingénieurs, des enseignants, des architectes, etc., Pourquoi ne pas donc ouvrir la porte à ces jeunes cerveaux que de confier les affaires de l’État à des dinosaures rompus dans la prédation de nos finances ?

Voler une fois, détourner pour la première fois, on pourrait dire que c’est une erreur de parcours et de novice, une fausse impulsion qu’on pourrait pardonner. Mais, faire du vol et des détournements son mode de vie, sa manière de concevoir la gestion de la mission qui nous a été confiée devient un cas atypique qu’on doit extirper à jamais de la fonction publique, des sociétés publiques et parapubliques et autres hautes fonctions confiées par les hautes autorités du pays. C’est en combattant avec une poigne de fer la corruption et les malversations financières que le Tchad sortira grandi et brillera de mille feux dans le concert des nations respectées et respectables.

Le Tchad doit impérativement se doter d’un important appareil d’État composés de membres honnêtes, impartiaux et patriotes, lequel sera chargé de lutter efficacement contre la corruption, les fraudes et les malversations financières afin de ne pas permettre aux véreux costumés et cravatés d’assouvir leur bas instinct et de ternir indubitablement l’honneur et l’image du pays. Il nous faut au risque de nous éterniser dans la médiocrité parvenir à une obligation d’excellence. Il faut que le berger apprenne à faire une distinction entre un âne et une vache, que le forgeron sache distinguer l’enclume de la pioche, que l’agriculteur fasse la différence entre un épi de maïs et une fougère.

Abbas Kayangar



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