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INTERVIEW

Tchad : « Évitons les folklores politiques. N’Djamena ne changera pas de visage »


Alwihda Info | Par - 1 Février 2014


Suite, aux effets nuisibles des chantiers urbains que subissent les n’ndjamenois, Alwihda rencontre Dinamou Daram, ingénieur de construction urbaine et consultant auprès des projets pour éclairer nos lecteurs d’avantage sur la situation.


Interview réalisée par Mahamat Ramadane

Dinamou Daram, ingénieur de construction urbaine et consultant auprès des projets. Photo : Alwihda Info/MR
Dinamou Daram, ingénieur de construction urbaine et consultant auprès des projets. Photo : Alwihda Info/MR
Suite, aux effets nuisibles des chantiers urbains  que subissent les n’ndjamenois, Alwihda rencontre Dinamou Daram, ingénieur de construction urbaine et consultant auprès des projets pour éclairer nos lecteurs d’avantage sur la situation.
 
Alwihda : Bonjour M. Dinamou Daram, le Tchad dans son ensemble et N’Djamena en particulier tente d’amorcer son développement dans le secteur des infrastructures. L’ambition des autorités tchadiennes est de rendre N’Djamena la vitrine de l’Afrique. Êtes-vous optimiste ?
 
Dinamou Daram : Merci M. le journaliste, pour répondre à votre question, je dirai simplement qu’évitons les folklores politiques. N’Djamena ne changera pas de visage, pour la simple raison que, le secteur d’infrastructure reste un sérieux problème au Tchad.

Que pensez vous de nombreuses réalisations d’infrastructure à N’Djamena ?
 
Ouf ! Certes, le Gouvernement a entrepris des nombreux chantiers dans la capitale qui est d’ailleurs une goutte d’eau dans la Chari à l’ère pétrolière. Qu’à cela ne tienne, l’attribution des marchés est souvent gré à gré d’où la source de financement est soit des prêts ou des dons des partenaires internationaux.
 
Nous constations des nouvelles infrastructures comme des échangeurs dans la capitale. Quelle est votre appréciation ?
 
Dinamou Daram : Je suis désolé de vous dire que le Tchad n’est pas prêt à utiliser des échangeurs. Car les échangeurs sont des alternatifs aux embouteillages. Or N’Djamena n’est pas désenclavé de ses routes principales, secondaires et tertiaires. Les échangeurs ont leur raison d’être si ses trois catégories de routes sont bitumées ou aménagées et le trafic pose problème. Je vais vous affirmer avec franchise que, ces échangeurs seront des sources d’accident d’autant plus que 70% des véhicules qui circulent dans la capitale sont des voitures de 3ème et 4ème mains. J’aimerai bien assister au grimpement de ces engins sur les échangeurs (rire…). Evidemment, c’est une comédie sans mise en scène.
 
Les chantiers et les projets respectent-ils les normes scientifiques et techniques de la construction urbaine ?
 
Dinamou Daram : C’est là tout le problème. On n'a pas besoin d’être expert pour remarquer le manque d’ajustement structurel dans la mise en œuvre des projets d’aménagement de N’Djamena. Notre Gouvernement, via le Ministère des Infrastructure aime le copier et coller sans mesurer le facteur coût et résistance. L’idéal veut que le Tchad demande de transfert de technologie gagnant-gagnant à ces partenaires étrangers qui occupent la grande partie du marché de construction dans le pays afin de faire profiter les jeunes tchadiens.
 
Quel constat faites vous de la qualité des ouvrages ?
 
Dinamou Daram : (rire…) c’est alarmant. Mon constat de la qualité des ouvrages réalisés est le même que celui de citoyen tchadien parce qu’il est à l’œil nu. Le planning et la méthodologie d’exécution sont des sérieux problèmes dans la capitale. La plupart ou je dirai même sans regret que tout n’est pas construit selon les règles de l’art et selon les prescriptions techniques.
 
Vos derniers mots ?
 
Dinamou Daram :Je pense que l’indicateur de développement se mesure d’abord dans les assiettes et non dans les petites réalisations d’infrastructures. Le Gouvernement tchadien est en ce moment en aventure dans le secteur des infrastructures et oublie le coté social des tchadiens. Je vous remercie Alwihda.
Mahamat Ramadane
Journaliste-reporter Alwihda Info. Tél : +(235) 63 38 40 18 En savoir plus sur cet auteur



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