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POINT DE VUE

Tchad: 'Glose explicative d’une situation'


- 24 Septembre 2008


L’administration publique est l’exemple le plus patent de la désolation et de l’absence de moralisation. Comme nous ne cessons de le rappeler dans nos précédents écrits, « le temps s’est détraqué ». les instincts sont lâchés :le commerçant corrompt,le fonctionnaire rançonne, l’ouvrier triche,l’étudiant copie,le militaire rackette et le comble dans tout ça c’est le desinteressement des dirigeants du sort de leur peuple.


Tchad: 'Glose explicative d’une situation'
Glose explicative d’une situation


Pour en être beaucoup plus explicite le feu couve sous la cendre dans presque tous les niveaux de notre société .il serait intellectuellement incorrect de rester passif devant une telle déchéance qui nous conduit tout droit vers le fond du puit. Aussi, le sacro-saint principe inébranlable de la liberté d’expression nous acquiert la notoriété opposable de dire niet et de proposer les voies et moyens salvateurs pour notre petit peuple. La population voit impuissamment son quotidien laminer par le paroxysme du désespoir. N’ont-ils pas le droit d’aspirer à la paix, à la justice sociale, à l’emploi,à l’éducation à la santé et à l’égalité des chances ?Aujourd’hui malheureusement dans le pays profond aucun signe prédictif d’espoir n’est palpant.

L’administration publique est l’exemple le plus patent de la désolation et de l’absence de moralisation. Comme nous cessons de le rappeler dans nos précédents écrits ;« le temps s’est détraqué ».les instincts sont lâchés :le commerçant corrompt,le fonctionnaire rançonne, l’ouvrier triche,l’étudiant copie,le militaire rackette et le comble dans tout ça c’est le desinteressement des dirigeants du sort de leur peuple.

Tout le pays est en ébullition et il est mur pour la régulation politico juridique pour que les élites civiles et militaires prennent conscience d’une justice autonome, d’une autorité fondée sur la légalité des urnes, d’un dialogue franc et d’une gestion responsable et efficiente du pays.

Au Tchad, nos différences avec nos voisins immédiats de la sous région sont d’ordres purement conjoncturels. Les spécificités culturelles et cultuelles ne renvoient pas à une essence immuable qui ferait que le Tchad soit hostile à la modernité et à la démocratie.

Le Tchad vit depuis plus d’une décennie des crises à répétition et ne nous désengageons pas ;car la responsabilité est collective mais seulement à des degrés divers.

Jusqu’a l’heure actuelle règnent au Tchad des pratiques ailleurs révolues telles que : la prédominance des pouvoirs locaux, des tribus, l’auto subsistance et le poids négatif des chefferies traditionnelles sur la vie politique mais avec toute honeteté intellectuelle, il ne serait pas judicieux que nos élites et intellectuels se réveillent de leur léthargie profonde et essayent de rendre modernes nos habitudes et modes de pensées. Je m’inscris en faux par rapport à certaines langues qui disent que les tchadiens sont ingouvernables. Je prendrai un petit exemple illustratif ; après les tragiques événements de février 2007 qui ont ensanglanté et chaoté la ville de ndjamena avec sa population ; on aurait cru qu’il va falloir du temps pour que les paisibles citoyens se rétablissent du choc et se remettent au bon merci de la routine quotidienne combien de fois amère, mais on a été interloqué par le contraire. Nous pouvons partant de là déduire que le peuple tchadien est très courageux et n’a besoin que de la stabilité pour s’épanouir.

Par ricochet nous renvoyons dos a dos tous les acteurs de la guerre au Tchad .le pays a tant souffert des affres de la guerre et que pour ramener la justice sociale, le développement bref la vraie démocratie songeons plutôt par user d’autres moyens pacifiques que la logique démocratique et intellectuelle nous procure. Nous condamnons qu’au 21eme siècle au Tchad l’ascension sociale et le mérite soit portés par le bout du canon et que les restes soient considérés comme des moutons. La tache qui nous attend est scabreuse, d’ailleurs Einstein disait qu’il est plus facile d’écraser un atome que de faire évoluer la mentalité des hommes. Alors chers compatriotes ne soyons pas incrédules et revenons à la raison. Tôt ou tard la lapalissade et l’imbroglio politique actuels finiront par être solutionnés et se concluront inéluctablement en queue de poisson.

Soumise à la mauvaise gestion de la chose publique et de l’injustice agressive, la société tchadienne a besoin immanquablement d’institutions et d’Etat crédibles sous peine d’imploser sous la pression centrifuge des réalités combien de fois difficiles qu’elle rencontre. Notre société se trouve traversée par la compétition déloyale et nos responsables politiques, mus par leur égoïsme, cherchent a acquérir des richesses ou de la subsistance à n’importe quel prix.

Si aujourd’hui nos autorités ont du maille à partir avec l’opposition politique civile et militaire, c’est que les jalons de la démocratie et de la bonne gouvernance n’ont pas été idéalement posés. Quand la démocratie n’est plus synonyme de respect paisible des lois de la constitution le résultat ne peut qu’être de prime abord la catastrophe politique.

Je continue toujours de me poser cette question : comment la banalisation de la torture (l’arrestation de l’opposant yorongar le confirme), la multiplication des lois dites sécuritaires, l’extension des pouvoirs de l’armée, la circulation illégale des armes a feu, la détérioration de la liberté d’opinion, la démission forcée et voulue de la presse sont elles possibles ?comment une telle dégradation de l’esprit de la démocratie s’est elle produite ?

Ne minorons pas les dérives qu’on observe en leur donnant une faible visibilité car les enjeux sont de taille et si tous les intellectuels dans leur ensemble ne se dépouillent pas de leur ego et n’essayent pas de crever l’abcès notre cher et beau pays avance tout droit vers l’abattoir.

A. camus disait : « la seule dignité de l’Homme, c’est la révolte tenace contre sa condition ».

Nous attirons l’attention de nos autorités qu’il serait plus sage et mature de s’asseoir à la table de négociation avec tous les acteurs en conflit au Tchad car nous savons sans ignorer qu’en filigrane le conflit au Tchad trouve sa genèse dans l’indigestion politique et l’incohérence dans la redistribution des revenus du pays.

Nous tirons la sonnette d’alarme par rapport au constat irréfragable que nous constatons ; notre pays saigne et essayons ensemble, nonobstant nos divergences de vu, de panser cette plaie qui gangrene et inhibe le développement tant économique, politique que social de ce dernier.

Il est inutile de se taire devant les réalités alarmantes de notre société, si doit se survivre à elle-même un pouvoir compartimenté, un pouvoir de bocages et de blocages, de près carrés, de fiefs, de statuts, de corps, un pouvoir parqué par des suffisances d’ignorances crasses, de classes sociales, de vanités barricadés et surtout les intentions et desseins inassouvis de nos responsables politiques notamment ceux de l’opposition armée pour le pouvoir.

Chers compatriotes qu’on ne nous dénie pas le droit de porter un jugement sur nos dirigeants et les conséquences de la mauvaise gestion de l’Etat.

Le monde ne m’est supportable que parce que « je peux m’indigner »écrivait bourdieux.

Je fais mienne cette phrase et je dirais que la situation au Tchad n’est supportable que si le citoyen s’indigne, rendant publique son indignation, et en en faisant le moteur d’une protestation pacifique pour une transition démocratique.

Grosso modo, nous terminons en disant avec compassion et importance extrême que le sort tragique, injuste et dramatique que les mots ne peuvent à eux seuls décrirent, réservé à ibni Oumar mht Saleh grand homme d’Etat, notre père, ami et voix du peuple tchadien, incarnateur incontesté de toutes les valeurs démocratiques modernes doit mutuellement nous interpeller et nous conduire pour réclamer vivement à ce que justice soit rendue.

MAHMOUD ALI SAID (Alger)

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