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OPPOSITION

Tchad| L'UFCD a pris part au débat organisé par l'ancien Premier ministre tchadien à Paris


- 2 Novembre 2008


"Nous pensons que l'arrêt des hostilités doit pouvoir être suscité par le régime de N'Djamena en acceptant l'organisation d'un dialogue politique inclusif. Car nous, Union des Forces pour le Changement et la Démocratie, avons déjà fait des ouvertures allant dans ce sens au gouvernement pour avoir exprimé notre souhait d'aller vers un tel dialogue, seule alternative pour trouver des solutions négociées à la crise et éviter ainsi un bain de sang inutile au Tchad." M. A. Kébir


Tchad| L'UFCD a pris part au débat organisé par l'ancien Premier ministre tchadien à Paris

UNION DES FORCES POUR LE CHANGEMENT ET LA DEMOCRATIE (UFCD)
UNITE-PAIX-JUSTICE


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Monsieur le Premier ministre,
Mesdames, Messieurs,
Chers compatriotes,


L’Union des Forces pour le Changement et la Démocratie, par ma voix, salue l’initiative du Docteur Fidel Abdelkérim Moungar qui a bien voulu organiser le présent débat sur le Tchad parce que, comme nombre d’entre nos compatriotes, il est indigné par les graves crises à répétition qui affectent le Tchad et qui arrivent aujourd’hui à leur paroxysme.

Par conséquent, Nous, Union des Forces pour le Changement et la Démocratie, en tant qu’acteur partie prenante de cette crise, avons bien voulu répondre à l’invitation que nous a adressée l’organisateur du symposium, l’ancien Premier ministre de la transition du Tchad. L’objet de cette rencontre s'inscrit dans une logique de la recherche de la paix; le retour imminent de la paix au Tchad. Pour notre part, notre présence effective dans cette salle témoigne de notre acquiescement à tout processus susceptible de déboucher sur une paix durable au Tchad. D'où notre totale approbation au bien-fondé de cette initiative.


A l’Union des Forces pour le Changement et la Démocratie, nous avons une approche pragmatique de la recherche de la paix au Tchad. Avec un effectif qui avoisine la dizaine de milliers d’hommes, s’il fallait combattre le régime de Monsieur Deby pour le renverser dans un but de prendre le pouvoir pour le pouvoir, l’UFCD l’aurait déjà fait. Nous n’excluons pas d’arriver à bout de ce régime par la force. Toutefois, nous ne nous déciderons pas à utiliser la manière forte pour le faire sans avoir au préalable épuisé tous moyens pacifiques susceptibles de trouver des solutions à cette crise sans effusion de sang. C’est pourquoi, en dépit de la supériorité numérique et de la puissance de feu impressionnante de notre Mouvement, nous ne négligeons en aucun cas toute négociation de paix inter tchadienne.  Notre présence ici et maintenant le prouve bien. 


Cependant, Monsieur le Premier ministre, pour qu’il y ait une paix durable au Tchad, le régime de N’Djamena doit lâcher du lest. Nul doute que l’imbroglio actuel soit l’œuvre du régime tchadien qui trouve son compte dans le désordre et la désolation dont il est le principal auteur. « Créer toujours des situations de catastrophe pour en tirer profit », semble, à bien des égards, être le slogan du gouvernement du Tchad. La conférence nationale de 1993 a été un moment important dans la vie politique de notre pays. Les Tchadiens se sont engagés à enterrer la hache de la guerre pour résoudre les problèmes de leur pays par la concertation et le dialogue.  Cette conférence a été ainsi inaugurée par le « symbolisme du bûcher », ce gigantesque amas d’armes de guerre brûlées devant plus de huit cents représentants de toutes les couches sociales du Tchad.

Comme vous l’avez vécu par vous-même, Monsieur le Premier ministre, l’espoir d’une paix retrouvée s’est très vite amenuisé peu de temps après. Le parti-Etat M.P.S a usurpé le contrôle exclusif du pouvoir et foulé aux pieds les décisions porteuses d’espoir, de concorde nationale et de paix issues de la CNS. Plus grave, le Président tchadien était revenu sur ses promesses. Contrairement à ses déclarations tapageuses de « se retirer avec élégance » à la fin de son second mandat, Monsieur Deby a modifié l’article 68 de la Constitution tchadienne. Il organise des élections sur mesure pour les gagner. N’est-ce pas là un manque de bonne volonté pour le retour de la paix au Tchad? Après l’élection présidentielle controversée de 1996, suivie de celle de 2001, le phénomène de rebellions armées s’est considérablement accru au Tchad. Désormais, pour faire entendre sa voix et exprimer son ras-le-bol, il faut prendre les armes. La crise actuelle que traverse le Tchad est imputable à Monsieur Deby qui s’échine à confisquer le pouvoir.

Ne fut-ce pas à vous, Monsieur le Premier ministre, que le Président tchadien disait en 1994, qu'il n'était pas arrivé au pouvoir par un vol d'avion? Alors que vous étiez élu Premier ministre de la transition par le Conseil Supérieur de la Transition, vous vous-étiez retroussé les manches pour vous atteler au chantier béant qui vous attendait. Malheureusement, le Président Deby vous a semé des embûches. Pire, il a fait évincer votre gouvernement par ce que vous étiez animé d'une volonté à gérer la chose publique de façon rationnelle. D'emblée, Monsieur le Premier ministre, les soubresauts qui ont affecté votre bref passage à la tête du gouvernement de transition au Tchad reste une référence pour démontrer combien le régime de N'Djamena manque de volonté pour la bonne gouvernance dans ce pays.

Par ailleurs, le régime MPS évite systématiquement l'idée d'aller vers un dialogue politique inclusif aujourd'hui et privilégie plutôt les négociations séparées avec les différents mouvements armés dans le seul but de partage des postes. Ce qui explique davantage son manque de volonté à trouver une solution globale aux problèmes qui minent le Tchad. Ces interminables guerres intestines trouvent leur explication dans la confiscation du pouvoir par un seul homme.

Nous convenons avec vous, Monsieur le Premier ministre, que l'arrêt de la guerre sur l'ensemble du territoire national est un impératif majeur. En définitive, nous pensons que l'arrêt des hostilités doit pouvoir être suscité par le régime de N'Djamena en acceptant l'organisation d'un dialogue politique inclusif. Car nous, Union des Forces pour le Changement et la Démocratie, avons déjà fait des ouvertures allant dans ce sens au gouvernement pour avoir exprimé notre souhait d'aller vers un tel dialogue, seule alternative pour trouver des solutions négociées à la crise et éviter ainsi un bain de sang inutile au Tchad.



Je vous remercie.




Pour le Conseil Supérieur de Commandement,

MOHAMAD AHMAD KEBIR




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