Tchad : La suspension des émissions interactives suscite des réactions

Dans un communiqué rendu public ce 24 février 2021, la coordination nationale du Mouvement Citoyen Le Temps, estime que « la suspension des émissions interactives par la Haute autorité des médias audiovisuels (HAMA) viole la liberté de la presse ».
En effet, à travers la décision du 23 février 2021, le président de la HAMA, Dieudonné Djonabaye, a suspendu les émissions interactives à caractère politique sur les médias, pour la période de la campagne présidentielle d'avril prochain. Pour le Mouvement Citoyen Le Temps, « cette décision viole la liberté de la presse consacrée dans la constitution du 14 décembre 2020 et la loi 020/PR/2018 du 10 janvier 2019 relative à la Communication audiovisuelle au Tchad ». Ainsi donc, tout en appelant la HAMA à la responsabilité, il est fustigé une décision « antidémocratique ».

Le Mouvement tient également à rappeler à l'ordre, l’Office national des médias audiovisuels (ONAMA), « un organe public, devenu un média de propagande du MPS au détriment des voix discordantes, contrairement aux textes qui le régissent ». Enfin, le Mouvement Citoyen Le Temps demande à la HAMA de revenir sans délai, sur une décision de suspension qui selon lui, met à mal les principes démocratiques consacrés par la loi fondamentale du Tchad.

Il faut tout de même relever que, contrairement à ce que dénonce le Mouvement Citoyen Le Temps au Tchad, au Cameroun voisin, en période de campagne électorale, les mêmes dispositions portant sur la suspension des émissions interactives et à caractère politique sont appliquées par l’instance chargée de la régulation de l’audio-visuelle. Il s’agit, pour l’autorité compétente, de respecter une certaine équité et surtout une impartialité des acteurs que l’on ne saurait aisément contenir dans une émission interactive.