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POINT DE VUE

Tchad: Youssouf Saleh Abbas Premier Ministre et le bal des opportunistes prétendants


Alwihda Info | Par - ҖЭBIЯ - - 20 Avril 2008


Le nouveau chef de gouvernement aura-t-il les mains libres pour affirmer son autorité ? Pour connaître personnellement le nouveau PM, je ne le vois pas être « le premier des ministres » mais bien le premier ministre, chef du gouvernement bien que la tache risque de lui être difficile dans un pays ou pour une certaine nomenklatura à qui seule le président de la république compte et encore !


Tchad:  Youssouf Saleh Abbas Premier Ministre et le bal des opportunistes prétendants

Par Néné Ehémir Torna

Le Président de la République Idriss Deby Itno nomme Mr Youssouf Saleh Abbas, Premier ministre, chef du gouvernement du Tchad. Si nous étions le 1er avril, j’aurais cru à un poisson. Et oui c’est vrai ! Passée la surprise, je me pose quelques questions :

Comment interpréter ce geste qui est loin d’être anodin surtout venant d’un général président au Abois ? Connaissant la personnalité incontestable du nouveau PM, homme de qualité, un style direct, idéaliste pour ne pas dire jusque-boutiste, sera-t-il prêt à se compromettre avec sa propre personnalité et se plier aux désirs du prince ?

Aura t-il les mains libres pour affirmer son autorité ? Pour connaître personnellement le nouveau PM, je ne le vois pas être « le premier des ministres » mais bien le premier ministre, chef du gouvernement bien que la tache risque de lui être difficile dans un pays ou pour une certaine nomenklatura à qui seule le président de la république compte et encore !

A l’écoute de son intervention sur RFI sur ses priorités, il ne fait aucun doute quant à sa détermination à conduire la paix et le pays vers un nouvel horizon, avec une équipe qu’il « souhaite » être ouverte à toute l’opposition démocratique et aussi à l’ex récente opposition armée ou non.

En homme politique responsable, on ne peut que lui souhaité bonne chance…

Toutefois, un adage disait ceci « c’est à l’épreuve de vérité qu’on reconnaît l’homme » si cet adage tiens sa promesse, alors j’encourage le nouveau PM à entreprendre le plus rapidement possible un plan de paix incluant tous les accords et initiatives politiques et les recommandations de la conférence nationale souveraine, qui lui sont particulièrement chères, mises en sommeil par le simple orgueil du général Deby.

Avec la nomination de Youssouf Saleh Abbas faut-il constater, les mouvements migratoires tel un essaim d’abeille en quête de pollen, des opportunistes en tout genre, ex exilés, ex ralliés, ex opposants se déclarant armées, revenues au bercail sans aucune troupe, se rués vers N’djaména, jusqu'au ridicule, espérés avec la nomination du nouveau PM, obtenir un strapontin ministériel pour compenser leurs périodes de disette et autre vache maigre. Comme si avec la nomination de Youssouf Saleh Abbas, le président Idriss Deby qu’ils avaient soi-disant « combattus » pour son incurie et sa dictature implacable avait tiré sa révérence quoi que.

Au Tchad, l’histoire est en perpétuellement recommencement, trahir ses convictions, vilipendés ses « amis » restés dans l’opposition par des déclarations lapidaires, irresponsables, avec le seul souci d’être dans le nouveau cabinet ministérielle, en les présentant comme étant des suppôts d’une manœuvre de déstabilisation ne grandi pas la politique moins la personne qui tiens ce genre de propos. Fermons la parenthèse.

Malgré la bonne volonté du nouveau PM – qui ne fait l’objet d’aucun doute – je reste toutefois sceptique quant à la marge de manœuvre que va lui concéder le général Deby, marge de manoeuvre dont il en aura grandement besoin pour aboutir à une vraie paix, paix ou tous les facteurs coercitives à la profonde crise politico sociale, qui trouve c’est source au début des années 60, doivent être mis sur la table et débattus de fond en comble et surtout sans tabou.

Seul point positif à la nomination du nouveau PM, c’est justement sa personnalité, et celle-ci apparaît à première vue comme un gage à suffisance pour conduire le Tchad vers un ultime espoir de paix, faute de quoi l’éclatement « balkanique »du Tchad n’est pas à exclure au regard du développement du tribalisme politique au sein de l’opposition démocratique, armée et au sommet du pouvoir et aussi au méprit passionnel qu’on une certaine catégorie des tchadiens envers d’autres, démographiquement et sur tous les points majoritaires, qui jusque là reste du moins silencieuse et certainement pas pour longtemps... !

Néné EHEMIR TORNA
Président par intérim de l’ADR


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