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TCHAD

Tchad : manifestation du 19 mai, un fiasco


Alwihda Info | Par Steve Djénonkar - 19 Mai 2021



L'avenue Taiwan barricadée à la première manifestation est ce matin dégagée. Crédits photos : Djéno
L'avenue Taiwan barricadée à la première manifestation est ce matin dégagée. Crédits photos : Djéno
Si la manifestation du 27 avril est inégalée, celle du 10 mai est un succès à demi-teinte. La manif d'aujourd'hui est un échec complet.

"Habbena lacrymogène" dans le 7ème arrondissement, ce mercredi, respire l'oxygène à pleins poumons. Les parages du quartier général des Transformateurs, de coutume gazés et matraqués, cèdent place à une ambiance plutôt paisible. Une vingtaine de Toyotas bourrées à rebors d'éléments de la Garde nationale nomade du Tchad (GNNT) et du Groupement mobile d'intervention de police (GMIP) ont investi dès l'aube le terrain Koulamallah en face dudit QG.

La forte présence militaire n'a pas dissuadé les jeunes qui jouent allègrement au football. Un peu plus loin à Gassi dans le même arrondissement, le commissariat d'ordre public n° 16 a renforce son effectif. Six Toyotas remplis de gardes nomades stationnés devant le commissariat se sont très vite dispersés. Les militaire s'ennuyant parce que "n'ayant personne à frapper ou à tirer dessus" dorment sur un stock de sable, les Kalachnikovs posées sur la poitrine.

À l'intersection du prolongement Avenue du 10 octobre-Axe hôtel Mirande où les manifestations ont été particulièrement intenses le 27 avril, les éléments du GMIP ont remplacé les manifestants. Une douzaine de véhicules dont trois citernes d'eau chaude ont envahi les lieux.

"Ils sont ici dès 5 heures nombreux parce que la manifestation du 27 était forte. Aujourd'hui malheureusement, il n'y a eu aucun coup de sifflet ni un pneu de vélo brûlé", ironise un vendeur de cigarettes dont la présence policière a accru le chiffre d'affaires.

D'autres témoins cependant affirment que quelques jeunes ayant brûlé des pneus ont été hâtivement dispersés par la police. Des riverains "craignant les bavures policières" auraient éteint les flammes.

D'autres Toyotas bourrées de militaires et de lance-roquettes effectuent d'incessants aller-retour dans les parages et firent jonction autour de 9 heures au rond-point du 10 octobre. Vers midi, cette fois-ci ce sont les policiers qui ont envahi le terrain Koulamallah, ronronnant sous des neems ou empestant l'air des bouffées de chicha après avoir chassé à coups de grenades lacrymogènes une poignée de manifestants en face de l'école de Habbena.

À Moursal dans le 6ème arrondissement, ce sont plutôt des colonnes de véhicules de police qui ont envahi les coins susceptibles de rassembler les manifestants. À Walia dans le 9ème arrondissement où les manifestants ont vandalisé la station Total à la première manifestation post-Déby, les populations vaquent normalement à leurs occupations.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)