Tchad : un Iftar pour le vivre ensemble à N’Djamena

C’est dans un sentiment de joie, de retrouvailles que des jeunes Tchadiens musulmans et chrétiens se retrouvés pour la rupture de jeûne dédié à la cohabitation pacifique et le vivre ensemble. Au regard de la situation socio-politique qui prévaut au Tchad, où les esprits de haine, de division ethnico-religieuse habitent les Tchadiens, quelques jeunes issus de différentes confessions religieuses, ont décidé d’organiser cet iftar en « famille tchadienne » L’objectif principal de cette initiative est de réunir les Tchadiens, pour un brassage est une cohabitation pacifique.

Cet iftar est un message que lance les organisateurs à l’endroit du gouvernement et aux pays amis au Tchad, pour leur dire que le pays est uni et indivisible. « La jeunesse tchadienne est une jeunesse forte, unie et grande en esprit, qu’aucun homme politique ne peut diviser, juste en prononçant un mot ou bien une phrase », explique Netoua Ernestine. Selon Rosine, l’une des participantes à cette soirée, dit participer pour sa première fois à l’iftar, avec les musulmans : « je n’ai jamais assisté à un iftar, mais aujourd’hui je suis heureuse de partager avec mes frères et sœurs musulmans et je souhaite que cela se passe chaque année de la même manière »

Pour Hissene Amadou Camara, l’un des initiateurs de cet iftar, cela est dû au fait que les Tchadiens sont dans le besoin du vivre ensemble. « Nous avons l’habitude de nous organiser certes, mais aujourd’hui faisons en sorte que chacun apporte ce qu’il a pour qu’on puisse partager ce dernier jour du mois béni de Ramadan, pour que les Tchadiens puissent se retrouver, s’accepter, se pardonner et passer un moment de prière ensemble ». C’est la même réflexion pour Ladiba Gondé, coordonnateur de cette initiative. Pour lui, il faut privilégier le dialogue : « les Tchadiens doivent s’assoir et discuter pour trouver des solutions à tous nos problèmes et c’est le message que nous voulons faire passer à travers cette cérémonie ».

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Routouang Mohamed Ndonga Christian se dit très ravi de voir qu’aucune limite n’est permise entre les régions, entre cultures. « C’est un moment qui marque vraiment cette cohésion entre les jeunes, la population tchadienne et j’en suis rempli d’émotion », dit-il. Pour maître Hissein Ngaro, pour la paix entre les Tchadiens, il faut la justice pour tous : « Ndjamena c’est le Tchad en miniature, il nous revient de donner des exemples dans la recherche de la paix. Pour aboutir à cette paix, n’oublions pas que derrière nous il nous faut chercher la justice », conclut-il.