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ACTUALITES

Un journal français met à jour la complicité entre français et antibalaka


Alwihda Info | Par Humanité - 23 Février 2014


Grigris, machettes et haine des musulmans .... « La France est notre parrain (sic). On a besoin d’aide. » De l’aide, ils en ont reçu. Politique, c’est sûr. Peut-être même matérielle.


Le quartier de Boy-Rabe, à Bangui, est leur fief. Là, vivent les chefs autoproclamés des anti-balakas, ces milices formées au prétexte de protéger des populations chrétiennes, mais qui, désormais, pratiquent un nettoyage ethnique de grande ampleur. Nous rencontrons un petit groupe d’une dizaine d’hommes et de femmes. Ils portent tous des grigris autour du cou, censés les protéger. L’un d’entre eux arbore un cadenas au bras. « Lorsque je le ferme, il ne peut rien m’arriver », prétend-il. Roger, qui se dit « dans les affaires de l’or et du diamant », certainement un petit revendeur, joue au chef. « La Centrafrique, c’est notre pays ! assène-t-il. Le problème est que les Tchadiens s’installent ici. » Il a une façon toute particulière d’expliquer son engagement. « Tu es chez toi, on vient te tabasser, t’enculer. Pourtant, si un voisin vient chez toi et que tu l’aides, il doit te remercier. Là, ils ne nous ont pas remerciés. » Tout aussi remontée, une femme explique : « Ils (les musulmans – NDLR) nous violent quand ils nous trouvent en brousse. » Et de sortir sa machette du fourreau pour montrer sa détermination. Roger enfonce le clou : « La France est notre parrain (sic). On a besoin d’aide. » De l’aide, ils en ont reçu. Politique, c’est sûr. Peut-être même matérielle.

Ce qui est certain, en revanche, c’est que, jusqu’à ces derniers jours, rien n’a vraiment été fait contre ces milices qui tuent et chassent les musulmans, et érigent des barrages, à quelques centaines de mètres à peine des barrières officielles de la gendarmerie, et se permettent de vouloir contrôler les forces africaines de la Misca qui passent. La présidente de transition, Catherine Samba-Panza, a dit vouloir « déclarer la guerre » aux anti-balakas, appuyée par le ministre française de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui semble découvrir le pouvoir nocif de ces milices, instrumentalisées au départ. Il est peut-être un peu tard ! Il y a une semaine, les soldats de la Misca, appuyés par des éléments de l’opération française « Sangaris », ont ratissé le quartier de Boy-Rabe, où ils ont saisi armes, munitions, mais surtout interpellé plusieurs cadres de la milice. L’opération a, en revanche, manqué son « objectif principal », à savoir l’arrestation du « coordonnateur politique » des anti-balakas, Patrice-Édouard Ngaissona, ancien ministre et président de la Fédération centrafricaine de football, aujourd’hui en fuite. Quant au chef du gouvernement de transition, André Nzapayéké, il a entamé des pourparlers avec certains des leaders pour « discuter avec eux et voir, en fonction des moyens de l’État, comment les réintégrer ». Parmi eux, le capitaine Joachim Kokaté, ancien ministre des Petites et Moyennes Entreprises (PME), jusqu’ici porte-parole d’un « collectif des officiers libres », créé à l’été 2013 pour le retour de l’ancien président François Bozizé, renversé en mars par les Séléka. Selon lui, « les anti-balakas étaient une seule entité, mais des problèmes sont apparus et il y a aujourd’hui une scission ». En attendant, ils poursuivent leurs méfaits.
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Bangui, envoyé spécial. À Bangui, les anti-balakas se présentent comme des milices de protection des chrétiens. Dans les faits, ces groupes armés pratiquent un nettoyage ethnique d’ampleur. 
 



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