Nécessité ou contingence de Jules vuillemin (Ahmat Yacoub Doctorant)


Rédigé le Mercredi 21 Octobre 2015 à 14:59 |

"En interrogeant les définitions diodoréennes, on montrera d’abord que si l’on peut interpréter les déclarations comme des énoncés, on peut également les interpréter comme des propositions (...)"




Ahmat Mahamat Yacoub Le Mans, le 3 juillet 2015
Doctorant à l’université du Maine
ESO UMR-6590 – CNRS
Contact : yacoubahmat@aol.com

Sujet
La gestion des conflits à travers la Médiature de la République du Tchad

Directeur de thèse : M. Servet ERTUL
Co-Directeur : Rajendra Parsad Gunput

Comité de thèse :
M. Servet ERTUL
Jean-Philippe Melchior
Mme Sandrine Drapier

FICHE DE LECTURE

Titre de l’ouvrage : Nécessité ou contingence, l’aporie de Diodore et les systèmes philosophiques
Auteur : Jules Vuillemin

1/ Les références bibliographiques

Titre du livre : Nécessité ou contingence, l’aporie de Diodore et les systèmes philosophiques
Auteur : Jules Vuillemin
Date d’impression : 1984
Editeur : by Fondation Singer-Polignac (propriétaire) et Les Editions de minuit
Genre : philosophie
Nombre de pages : 448





2/ Renseignements complémentaires sur l’auteur
VUILLEMIN JULES (1920-2001)
C'est en 1962 que Jules Vuillemin succède à Maurice Merleau-Ponty à la chaire de philosophie de la connaissance au Collège de France. C'est le couronnement mérité d'une carrière qui a débuté, après un enseignement dans le secondaire et un passage au Centre national de la recherche scientifique, à l'université de Clermont-Ferrand.
Chez Jules Vuillemin, les incursions dans l'histoire de la philosophie sont toujours doublées par la recherche de ce qui en fonde la systématicité. Martial Gueroult aura été l'inspirateur de ses travaux et le maître dont il se reconnaîtra le disciple. „L'histoire de la philosophie peut être une science“, „la philosophie est elle-même une science“ – tels sont les deux postulats que Jules Vuillemin inscrit au seuil de Physique et métaphysique kantiennes (1955). Il serait faux, toutefois, de voir en lui un scientiste ou un positiviste. Trop fin connaisseur de l'histoire de la philosophie – ce dont témoignent L'Héritage kantien et la révolution copernicienne, Fichte, Cohen, Heidegger (1954), Mathématiques et métaphysique chez Descartes (1960), De la logique à la théologie, cinq études sur Aristote (1967), Le Dieu d'Anselme et les apparences de la raison (1971), L'Intuitionnisme kantien (1994) – il ne pouvait accepter de la voir réduire à un schéma univoque et simpliste. Au contraire, il s'attache à montrer dans ses travaux comment chaque système philosophique, en tant qu'exercice pur de la raison, engendre son type propre de questions et de réponses qui entretient des rapports privilégiés avec les sciences. Dans Rebâtir l'Université (1968), en bon kantien, Jules Vuillemin met en garde contre les périls qu'il y a à accepter „l'opacité transparente que les produits de la raison opposent à la raison même“. Car la connaissance philosophique est le résultat d'un certain travail de la raison sur elle-même. À ce titre, elle tend naturellement à élaborer des structures ou systèmes qu'il serait vain de vouloir mesurer à l'aune de critères aussi bien théologiques que scientifiques.
3/ Activités passées
• Parution du numéro « Jules Vuillemin et les systèmes philosophiques » des Études philosophiques, janvier 2015, n°1. Ce numéro contient un texte inédit de Jules Vuillemin et des articles d'Élisabeth Schwartz, Baptiste Mélès, Marwan Rashed et Thomas Bénatouïl. Le numéro est en ligne sur le portail CAIRN.
• 6 décembre 2014 : journée d'études Le Scepticisme selon Jules Vuillemin, organisée par Lorenzo Corti et Joseph Vidal-Rosset.
• Le 7 décembre 2013 a eu lieu à Nancy une journée d'études consacrée à Rebâtir l'université, organisée par Roger Pouivet et Gerhard Heinzmann. En savoir plus sur cette journée.
• Le 15 décembre 2012 a eu lieu à Nancy une journée d'études sur le livre L'intuitionisme kantien de Jules Vuillemin, organisée par Joseph Vidal-Rosset.
• Novembre 2012 : mise en ligne de la bibliographie générale de Jules Vuillemin, ainsi que de la liste de ses cours au Collège de France et de ses conférences. Ces données ont été compilées par Madame Gudrun Vuillemin, et mises à jour par nos soins. Un catalogue du fonds sera mis en ligne très prochainement.
• Le samedi 3 décembre 2011 a eu lieu à Nancy une journée d'études sur le livre Mathématiques et métaphysique chez Descartes de Jules Vuillemin, organisée par T. Bénatouïl, Ph. Nabonnand et G. Heinzmann. Les intervenants étaient Roshdi Rashed, Vincent Jullien, Hélène Bouchilloux et Elisabeth Schwartz.
• J. Vidal-Rosset a publié "Une preuve intuitionniste de l'argument de Diodore-Prior", in Joray P. & Miéville D. (eds), Regards croisés sur l'axiomatique, Travaux de Logique, 20, Université de Neuchâtel et Université de Rennes I, 2011, pp. 103-122.
• Le 11 décembre 2010 a eu lieu à Nancy une journée d'études sur La Logique et le monde sensible de Jules Vuillemin, organisée par Roger Pouivet. Les intervenants étaient François Clément, Pierre Wagner, Hervé Barreau et David Thomasette.
• Parution de P. E. Bour, L. Rebuschi et L. Rollet (éd.), Construction. Festschrift for Gerhard Heinzmann, London, College Publications, 2010, dans lequel on trouve plusieurs articles abordant Vuillemin ou l'installation des Archives Vuillemin à Nancy.
• Le 12 décembre 2009 a eu lieu à Nancy une journée d'études sur What are philosophical systems ? de Jules Vuillemin (et plus généralement sur la conception et la genèse des systèmes philosophiques selon Vuillemin). Elle comprenait des interventions de Jacques Bouveresse (Collège de France), Marwan Rashed (ENS Ulm), Joseph Vidal-Rosset et Thomas Bénatouïl (Nancy 2 et Archives Henri Poincaré).
• Joseph Vidal-Rosset a publié Les paradoxes de la liberté. Arguments logiques au sujet de la contingence, du libre-arbitre et du choix rationnel, Editions Ellipses, Paris, 2009. Cet ouvrage trouve son point de départ dans le maître-argument de Diodore et présente et discute de nombreuses analyses du livre Nécessité ou contingence de Jules Vuillemin.
• Le 6 mai 2009, a eu lieu à Nancy une journée d'études sur Aristote et Lukasiewicz, organisée par Roger Pouivet et Michel Bastit à l'occasion de la reparution chez Vrin de la traduction française du livre de Jan Lukasiewicz, La syllogistique d'Aristote dans la perspective de la logique formelle moderne (1951). Cette traduction avait été publiée en 1972 chez Armand Colin, dans la collection « Philosophies pour l'age de la science » dirigée par J. Vuillemin et G.-G. Granger.
• Le 7 mars 2009, le Centre d'Histoire des Sciences et des Philosophies Arabes et Médiévales (CNRS, Univ. Paris 7 et Paris 1) a organisé à Paris une journée d'études sur l'ouvrage de J. Vuillemin, De la logique à la théologie. Cinq études sur Aristote (intervenants: T. Bénatouïl, P. Pellegrin, A. Jaulin et M. Crubellier).
• En avril 2008, est paru aux éditions Peeters, collection: 'Aristote. Traductions et Études', Jules VUILLEMIN, De la logique à la théologie. Cinq études sur Aristote. Nouvelle version remaniée et augmentée par l'auteur, éditée (avec l'aide d'Alexandre Klein) et préfacée par T. Bénatouïl. Cet ouvrage est disponible sur le site web de Peeters, ou à la librairie Vrin.
Description
Depuis 2004, les archives et la bibliothèque scientifique de Jules Vuillemin se trouvent rassemblées à l'Université Nancy 2, dans le cadre des Archives Henri Poincaré. La donation de ce fonds par la famille Vuillemin constitue un événement unique pour Nancy et la Lorraine, de par la quantité et surtout la qualité scientifique exceptionnelle des documents.
En effet, Jules Vuillemin, décédé aux Fourgs (Doubs) le 16 janvier 2001, compte parmi les quelques philosophes français d'après guerre, reconnus dans le monde entier non pas pour leur style littéraire, mais pour la nouveauté, la pertinence et la rigueur de leurs analyses philosophiques. Originaire du Jura, il passa sa scolarité en Lorraine et occupa comme successeur de Maurice Merleau-Ponty, au Collège de France, de 1962 à 1990, la chaire de « Philosophie de la connaissance ». Refusant toute concession aux modes, il contribua à faire découvrir en France des auteurs aussi importants pour la scène philosophique du 20ème siècle que méconnus, tels que Bertrand Russell, Rudolf Carnap, Willard Quine, Patrick Suppes, Peter Strawson ou même Henri Poincaré. Jules Vuillemin a défendu l'idée d'une philosophie rigoureuse, attentive aux sciences et aux mathématiques. Cette conception est héritée de la tradition anglo-saxonne contemporaine, mais aussi de la philosophie des sciences française autour de 1900, dont Poincaré est la figure emblématique. C'est cet héritage qui a motivé le choix, par la famille de Jules vuillemin, du Laboratoire de Philosophie et d'Histoire des Sciences – Archives Henri Poincaré (UMR 7117 du CNRS) à Nancy, comme lieu d'accueil des Archives Vuillemin.
La bibliographie de Jules Vuillemin (que nous proposons en ligne) comporte vingt-et-un livres et plusieurs centaines d'articles. Ses thématiques s'étendent de l'existentialisme et de l'histoire de la philosophie (tout particulièrement Kant et Descartes) jusqu'à l'histoire et à la philosophie des systèmes, la question de la liberté, l'esthétique, la philosophie de l'algèbre et de la physique. Parmi ses élèves, on compte deux actuels professeurs du Collège de France, mais également des membres éminents d'une large communauté philosophique à l'intérieur et hors de l'Europe, dont de nombreux représentants s'étaient déplacés d'Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas, de Suisse, lors de l'inauguration des Archives Vuillemin le 5 mars 2004.
Le fonds Jules Vuillemin, confié aux Archives Henri Poincaré est quantitativement très important. Il comprend :
• environ 650 ouvrages issus de la bibliothèque de travail de Jules Vuillemin
• environ 4 mètres linéaires de documents manuscrits (dont certains inédits) classés par Madame Gudrun Vuillemin
• l'intégralité des oeuvres (livres et articles) de Jules Vuillemin
• les résumés reliés de ses cours au Collège de France
Toutefois, son importance ne se mesure pas tant à son volume qu'à sa qualité et à la diversité des thèmes traités par le philosophe, aussi bien dans ses cours et ses conférences que dans ses productions écrites. Cette diversité, la technicité de l'oeuvre de Jules Vuillemin, mais aussi une communauté de vues quant à ce que doit être l'activité philosophique, expliquent le choix du Laboratoire de Philosophie et d'Histoire des Sciences – Archives Henri Poincaré effectué par la veuve et les enfants de Jules Vuillemin pour le dépôt de ces archives, dans le but d'assurer leur conservation et d'organiser leur consultation et leur exploitation par les nombreux chercheurs intéressés.
Si, cependant, les Archives Henri Poincaré assurent dans leurs locaux la gestion matérielle du fonds, il a été décidé de créer un Comité scientifique des Archives Jules Vuillemin, chargé d'en piloter l'exploitation progressive, notamment en ce qui concerne les diverses entreprises de rééditions ou de publications de textes inédits de Jules Vuillemin, en sélectionnant les textes à publier, en effectuant le travail de préparation des manuscrits et en assurant une relecture pour accord des textes ainsi préparés. La liste des membres de ce Comité scientifique, sous la présidence d'honneur de Gilles-Gaston Granger, Professeur honoraire au Collège de France (Chaire d'Epistémologie comparative), illustre assez à la fois le rayonnement et la richesse de l'oeuvre de Jules Vuillemin dans le paysage philosophique contemporain.
La mise en ligne du catalogue et d'une partie du fonds sera réalisée en 2012-2013 Une partie des documents, notamment les textes inédits de Jules Vuillemin, ne sera dans un premier temps accessible qu'aux membres du Comité scientifique, en vue d'assurer la première phase de sélection éditoriale. Les Archives Jules Vuillemin seront partie intégrante du portail documentaire des Archives Henri Poincaré.
Chaque année, en décembre, une journée d'études autour d'un des livres de Jules Vuillemin est organisée à Nancy pour discuter des apports et enjeux actuels de l'œuvre de Vuillemin.
Les étudiants et chercheurs souhaitant travailler sur ce fonds (inédits, bibliothèque de J. Vuillemin) sont les bienvenus et doivent prendre contact pour cela avec Gerhard Heinzmann.

Introduction
I. objet et plan de ce livre
La philosophie des mathématiques et de la nature sont toujours dominées par les paradoxes de Zénon qui portent sur le continu et le mouvement. Une aporie, due à Diodore Kronos et rapportée par Epictète, a dominé, elle domine encore la philosophie de l’action. L’aporie de Diodore Kronos porte sur les idées de nécessité et de contingence.
Cet ouvrage, divisé en quatre parties, a pour objectif d’étudier ces idées en partant de cette aporie.
Il se penche sur la théorie de Diodore qui porte sur les idées de nécessité et de contingence alors que le paradoxe de Zénon portent sur le contenu et le mouvement.
• Première partie : il s’agit de reconstruire historiquement l’aporie de Diodore en s’aidant d’un texte de traité du ciel aristotélicien. L’aporie consiste à démontrer l’incompatibilité de quatre prémisses principales et généralement acceptées :
A. Le passé est irrévocable,
B. De l’impossible au possible la conséquence n’est pas bonne,
C. Il y a des possibles qui ne se réaliseront jamais.

• La Deuxième partie analyse trois solutions du paradoxe attestées par Epictète.
• Dans la troisième partie, c’est l’histoire des philosophies non mentionnées par Epictète qui est abordé. La quatrième traite le même sujet par une méthode différente.
II. Méthode suivie dans les trois première partie : l’analyse des systèmes
III. Examen de quelques questions préalables. Réponses à ces questions
IV. Introduction de la méthode synthétique dans la quatrième partie.

• Première partie : l’argument dénominateur
• Chapitre 1 (page15)
• L’argument dominateur sur quelques interprétations passées et sur leurs défauts. Conditions que doit remplir une interprétation acceptable.
• Chapitre 2
• Reconstruction du dominateur

• Seconde partie
• Les système de la nécessité : mégariques et stoïques
• Chapitre 3 (page 61)
• Un système de fatalisme logique : diodore kronos
• On respecte ainsi la tradition des Anciens, sans pour autant s’interdire a priori d’examiner si les notions de possible et d’impossible ont ici une signification synonyme ou non .
• « En interrogeant les définitions diodoréennes, on montrera d’abord que si l’on peut interpréter les déclarations comme des énoncés, on peut également les interpréter comme des propositions. Il restera, ensuite, à montrer pourquoi les conditions de vérités fixées par Diodore ont donné lieu à une interprétation totalement différente pour laquelle. les déclarations sont des fonctions propositionnelles.
En premier lieu, Diodore définit les modalités en assignant les conditions des valeurs de vérité. Ces valeurs étant seules déterminantes et toutes les opérations permises dans les constructions linguistiques étant extensionnelles, on aura pas lieu de retenir des distinctions auxquelles ces opérations ne seraient pas sensibles. Une interprétation en termes d’énoncés aurait par conséquent les mêmes titres qu’une interprétation en termes de propositions.
En second lieu, cette question subsidiaire réglée, la définition diodoréenne laisse un doute » .

• Il a répété jusqu’à la nausée .
• Chapitre 4
• Eternel retour et temps cyclique : la solution de Cléanthe
• Troisième partie
• Les systèmes de la contingence : lycée, jardin, académie
• Chapitre 6
• Aristote vers une réhabilitation de l’opinion comme connaissance probable des choses contingentes
• Chapitre 7
• Epicure et l’intuitionnisme
• Chapitrte8
• Carnéade et le nominalisme sceptique des modalités
• Chapitre 9
• Platonisme et nécessité conditionnelle
• Quatrième partie
• Classification synthétique des systèmes de la modalité
• Chapitre 10
• Assertion, modalité et loi naturelle
• Chapitre 11
• Aperçu sur la classification des systèmes philosophiques dans leur rapport avec la question de la nécessité et de la contingence
• Index des citations de textes antiques et médiévaux p.407
• Index des noms propres
• Index des matières
• Bibliographie
• Table des matières
• Le sens commun

• Conclusion :
• Cet ouvrage de 448 pages de Jules Vuillemin, intitulé ‘Nécessité ou contingence’ traite des questions qu’il a déjà posées : les conditions qui rendent possible un acte libre existent elles dans la nature et en nous-même ? y a-t-il nécessité ou contingence ? le philosophe grec Diodore Kronos a formulé une aporie connue sous le nom d’argument dominateur. Cette aporie est considérée comme valide par les Anciens. Qui pensent qu’elle démontrait l’incompatibilité de plusieurs principes parmi lesquels :

a) Le passé étant irrévocable, seul un événement futur peut être possible.
b) Un possible ne peut pas être la conséquence logique d’un impossible.
c) Il y a un possible dont la réalisation n’a jamais lieu, ni dans le présent, ni dans le futur.
d) Ce qui est est nécessairement pendant qu’il est.

Appréciation personnelle : C’est un livre qui - en premier plan -s’adresse aux professionnels de la philosophie de haute gamme. « Nécessité ou contingence, l’aporie de Diodore et les systèmes philosophiques », pour convaincre de sa théorie, l’auteur a fait recours a une multitude d’interprétations graphiques ‘mathématiquement corrects’.

• Format : classique
• Couverture : le désigne et la couleur sont classiques
• La forme et la taille des caractères typographiques : Très bien choisies pour mettre le lecteur à l’aise
• Le nombre de pages : 448, nécessite une double concentration pour celui qui n’est pas de la profession (juridique).