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ANALYSE

Afrique : montée des coups d'État, une menace pour la démocratie


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - 16 Septembre 2021


De plus en plus, l'alternance démocratique ne passe plus par l'organisation d'un scrutin présidentiel afin de parvenir à la magistrature suprême dans certains pays africains. Mais, l'ultime et unique voie reste le coup d'État. Et tant pis pour les positions défendues par les organisations internationales et régionales.


Afrique : montée des coups d'État, une menace pour la démocratie
La Zambie, le Zimbabwe, le Mali, la République centrafricaine, le Tchad, le Soudan et récemment la Guinée Conakry, la liste est non exhaustive. Ces pays ont connu au moins un coup d'État depuis leur indépendance. Des présidents ont été renversés, d'autres ont été arrêtés et certains tués. Le phénomène prend une proportion galopante et inquiétante sur le continent noir, surtout l'Afrique de l'ouest, qui était l'exemple et un modèle pour l'Afrique centrale, vient de s'enfoncer dans un bourbier.

Au moment où l'on parle de la démocratie en Afrique, où le pouvoir doit se prendre par la voie des urnes. Ce qui peut être évident, plusieurs de ces présidents dont certains sont élus par la voie des urnes, finissent par pêcher devant les peuples durant leur règne. Leurs péchés sont entre autres « la mal gouvernance, la corruption, l'exclusion, la dictature absolue, l'injustice, la longévité au pouvoir, l'absence d'alternance ». C'est tout cela qui provoque l'exil des opposants politiques, la fuite massive des cerveaux à l'étranger et bien d'autres maux. Cependant, il est nécessaire de rappeler quelques-uns de coups d'État en Afrique.

En 2016, au Zimbabwe, l'ex-président Robert Mugabé a été poussé à la démission, sous pression de l'armée, par un coup d'État, après 37 ans passés à la tête du pays. Il était contraint de démissionner le 21 novembre 2017. Lâché par l'armée, son parti Zanu-PF et la rue et remplacé par Emmerson Mnangagwa qui lui succéda. Au Mali, l'actuel président Assim Goïta, un militaire qui assure la transition, bat le record dans les coups d'État perpétrés dans son pays. Pour ce qui est de la Gambie, après 22 ans de règne dictatorial, l'ex-président Yahya Jammeh fut écarté, poussé également à la porte de sortie par les militaires, contraint à reconnaître sa défaite face à son adversaire Adama Barrow.
C'est lors d'une élection présidentielle, à l'annonce de résultats, que certains gradés de l'armée ont pris le devant en dépêchant un groupe de militaires lourdement armés pour protéger le président de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante), Alieu Momarr Njaï, sachant que Yahya Jammeh tenterait de résister ou de modifier les résultats en sa faveur.

Le Soudan va connaître également le même phénomène en avril 2019, avec le coup d'État contre Omar El-béchir. Il a été écarté du pouvoir et arrêté après quatre mois de manifestations de la rue, manifestation antigouvernementale dû à la hausse de prix du pain et d'autres denrée alimentaire comme vis le Tchad actuel. « Il a dirigé le pays d’une main de fer pendant trois décennies », annonce son armée. Un conseil militaire fut établi après lui.
Le cas le plus récent est celui d'Alpha Condé, président de la Guinée Conakry, longtemps contesté par la population, pour avoir changé la constitution afin de briguer un autre mandat, et de n'avoir pas fait sortir le pays de plusieurs maux auxquels le peuple fait face depuis son arrivée au pouvoir en 2010. Ce qui est criard, il a mis en place un régime totalitaire. Le Pr Alpha Condé est renversé par sa garde rapprochée, un groupement de force spéciale formé et mieux équipé que n'importe quelle autre unité de l'armée de la Guinée Conakry. Ce coup d'État a été dirigé par le colonel Mamady Doudoumya, le chef des mutins, un soldat très craint et respecté du pays.

Face à la recrudescence des coups de forces, l’on a tendance à croire que la communauté internationale et régionales perdent leur puissance en Afrique. Ce proverbe populaire semble être la réalité aujourd'hui : « le chien aboie, la caravane passe ». L'organisation des Nations Unies, l'Union Africaine, la France, la Communauté Économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), toutes condamnent toujours avec la dernière énergie, ces coups d'Etat. Mais tout semble être vain, car depuis que le cas du Tchad n'a pas été sanctionné, cela a ouvert la porte aux militaires africains assoiffés de pouvoir, comme il n'y a plus de sanction à l'international ni sur le plan régional. Le phénomène gagne du terrain d'un pays à un autre.
Malheureusement, ceux qui prennent le pouvoir par les armes ne font pas mieux que les militaires et c'est une reconstruction éternelle qui continue, et le surplace malgré le changement de régime, pendant que d'autres continents sont en pleine mutation.



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