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ANALYSE

Tchad : pauvreté, prostitution et MST, un danger pour la société


Alwihda Info | Par Abba Issa - 26 Janvier 2020



Illustration. © DR
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Au moment où le gouvernement tchadien et ses partenaires cherchent par tous les moyens possibles à lutter contre les infections sexuellement transmissibles (VIH/SIDA), la pratique de la prostitution devient ces derniers temps monnaie courante dans les villes voire villages pour certaines jeunes demoiselles. Un véritable travail pour subvenir aux besoins vitaux pour certaines, ou pour accomplir leurs objectifs visés en vendant leur corps contre argent pour d'autres.

Amalgame dans les termes

Auberge ou hôtel est différent de baisodrome. Les deux premiers termes désignent des lieux d'hébergement offrant aux étrangers un séjour dans un pays ou une ville alors que le baisodrome est clairement un lieu réservé aux ébats amoureux.

Chaque pays a ses règles de conduite pour la bonne marche de la société. C'est ainsi que le Tchad n'a pas ratifié un texte autorisant ou encadrant la prostitution comme le font d'autres pays.
Ainsi, le baisodrome n'existe pas au Tchad, mais les faits sont têtus. Certains citoyens transforment leur maison en "auberge", faisant les petits malins, comme une chambre en location journalière aux couples pour qu'ils y passent leur temps, en d'autres termes pour une rencontre amoureuse.

Par ricochet, ces lieux prennent différentes connotations tels que Maison blanche, Paris, lieu de rencontre, Mariam et Hamidou, le manguier, le palmeraie, carrefour des jeunes et que sais-je encore. Avec tout ça, dans les grandes villes comme dans les campagnes, certaines personnes n'arrivant pas à contrôler leurs pulsions, s'accrochent aux murs, entre deux maisons, dans un coin, sous une roche ou sous un arbre pour passer à l'action.

L'on rencontre dans ces lieux le plus souvent des femmes mariées, les jeunes filles sans exception en train de fréquenter nuit et jour, surtout le week-end. Profitant d'un prétexte pour visiter un parent ou une famille en fin de semaine, le début du film commence avec ses acteurs dans le baisodrome, sinon auberge dans le langage populaire.

Les élèves dans la danse

L'éducation des enfants préoccupe les plus hautes autorités du pays, mais aussi les parents. Les parents dépensent tant pour la réussite de leurs progénitures. Hélas, au lieu de fréquenter les salles de classe pour assurer leur avenir, certains apprenants passent leur temps à courir derrière les filles. 

La vie de débauche

Mettant tout à la disposition de leurs enfants sans la moindre liberté d'échange avec eux, certains parents sont à l'origine du vagabondage sexuel, sans s'en rendre compte. Certaines jeunes filles profitent du temps d'école pour se satisfaire avec leurs amoureux. Ce n'est pas tout, les mères ne sont pas du reste. À titre d'exemple quand une mère dit à sa fille : "tu es assez grande pour te prendre en charge". 

La forme cachée de prostitution dans les universités

"Aide moi à finir les études" est la phrase clé des étudiantes. Vu l'endurance de la vie estudiantine et la vie chère dans nos villes qui regorgent d'établissements d'enseignement supérieur, certaines étudiantes se lancent dans la prostitution pour parvenir à leurs objectifs malgré les forfaits que les parents leurs envoient.

Pour certaines filles issues d'une famille pauvre, la prostitution est le moyen pour elles de se prendre en charge. Ces jeunes filles en études, hébergent ou sont hébergées par celui ou celle bien placé(e) dans un concubinage. Certaines sortent le soir pour le "Night club" ou encore boite de nuit, tandis que la journée, elles sont des étudiantes. Ce n'est pas tout, le pire est avec celles qui ont adhéré à "l'association des professionnels du sexe" pour lier les deux bouts.

L'instabilité sociale du Tchad en cause

Il n'y a pas un Etat stable sans une famille stable, pour rappeler le propos de l'écrivain sénégalais Aimé Césaire dans son œuvre "La tragédie du roi Christophe". Pour cela, l'état de la société africaine amène à s'interroger sur beaucoup de choses. Cela dit, nos gouvernants n'ont pas assuré leur rôle de garantir une vie où chaque citoyen mange normalement à sa faim. La pauvreté a gagné certaines familles et les jeunes filles quittent leur demeure pour s'aventurer par contrainte de la vie. Elles sont à majorité des mineurs qui ont quitté leur famille par manque de suivi pour trouver refuge dans certaines villes. Elles deviennent des potentielles clientes à ces détenteurs d'auberges.
 
La prostitution reste un phénomène mondial. Il est difficile pour le moment de connaître le nombre exact de filles qui pratiquent cette activité, mais sa montée dans la société crée un malaise et installe la peur chez bon nombre de gens. Elles ont entre 15 à 25 ans ; ces jeunes filles, qu'elles soient élèves, étudiantes ou autres qui pratiquent cette activité indigne, sont entrainées par le gain d'argent dans une situation sans lendemain.

A Abéché comme à N'Djamena, elles sont debout comme un véritable marché à bétail et proposent leurs prix à toute personne qui s'arrête à proximité. Ces jeunes filles du marché Mokolo sont majoritairement des étrangères mais l'exception existe. Elles finissent souvent par être contaminées par les MST qui les drainent jusqu'à la fin de leur vie.

Il est préférable pour ces filles de créer des activités génératrices de revenues afin de subvenir à leurs besoins vitaux et ceux de leurs familles.

De même, les autorités doivent également intervenir pour arrêter cette hémorragie qui met à mal l'image de nos villes et villages, mais aussi qui sape les efforts du gouvernement et des partenaires du Tchad en matière de lutte contre le IST, VIH/SIDA.

Réduire le taux du VIH/SIDA, c'est arrêter le phénomène de la prostitution qui va croissant dans nos villes, pour le bien-être de la population.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)