Ces musulmans condamnés au silence…

Mercredi 5 Aout 2015

L’Islam est la religion la plus répandue après le christianisme. Il compte aujourd’hui 1,6 milliard de croyants. Cette religion se compose de plusieurs courants. Les deux principaux sont le sunnisme qui s’accapare 80% des fidèles, suivi du chiisme avec 15% des musulmans.


Ces statistiques officielles ne reflètent pas la réalité sur terrain. C’est ce qu’affirme l’écrivain et penseur musulman Kamal Znidar qui assure que les coranistes et les libres musulmans « sont nombreux et sont loin d’être une petite minorité ». Pour lui, « Ils sont loin d’être l’exception qui échappe à la règle ».


Ces coranistes et ces libres musulmans, « on ne les voit pas » presque, « on entend rarement leur voix ». La cause selon l’auteur du livre « Islam : meilleure religion au monde » : « Ils sont censurés aux deux mondes sunnite et chiite et n’arrivent pas à exprimer librement leurs croyances et leurs idées ».


« Ces deux groupements divergent avec les sunnites et les chiites sur de nombreux points et conçoivent leur Charia comme une falsification religieuse et une source législative qui a déformé les lois islamiques et dénaturé la beauté et la noblesse du Message de l’Islam », assure-t-il.


Selon lui, « Les coranistes rejettent les Hadiths en bloc et les Fatwas émanant des cheikhs sunnites et chiites. Et les libres musulmans rejettent ceux qui contredisent la Parole d’Allah et le bon sens et ne considèrent pas le reste comme source législative mais seulement comme source explicative de ce qu’on a déjà au Coran ».


Les deux « rejettent ces sources qui légitiment l’assassinat des apostats, l’islamisation des sociétés non-musulmanes par la force, la censure des mouvements laïcs et islamophobes, le massacre des femmes et leur privation d’une grande partie de leurs droits, l’exploitation sexuelle des fillettes et des adolescentes, la lapidation des adultères », détaille-t-il.


Mais si « un d’eux sort de son silence et s’exprime librement, on le met en prison, on le flagelle ou on l’assassine », affirme Kamal Znidar en citant le cas de Mohamed Cheikh Ould Mohamed et Islam Behery. Le premier « arrêté le 2 janvier 2014 et condamné à mort le 24 décembre de la même année ». Le second « condamné mois de mai 2015 à 5 ans de prison ».


« Ces jugements contraignent l’écrasante majorité des adeptes de ces deux courants à garder le silence sur leurs idées et leurs croyances », assure-t-il, et « permet aux terroristes de monopoliser la parole religieuse et donne l’impression que les musulmans sont soit partisans du terrorisme d’Etat soit zélateurs des idées terroristes de la Salafiya Djihadiya ».