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AFRIQUE

Bêtise langagière de Mbagnick Ndiaye : Marième Faye, « l’homme » fort du régime


Alwihda Info | Par Serigne Saliou Guèye - 29 Juillet 2014



«Nous ne sommes rien sans le Président Macky Sall, que nous ne remercierons jamais assez. Nous devons également remercier, Marième Faye Sall, la première dame. Parce que sans elle nous ne serions pas aujourd’hui à nos postes de ministres Matar Ba et moi». Ce sont les propos tenus par le ministre de la Communication et de la Culture, Mbagnick Ndiaye, au cours de la cérémonie de passation de services entre lui et son remplaçant au département des Sports, Matar Ba. 
 
Se rendant compte de l’énormité de sa bêtise discursive, le ministre a fait vite de raviser en pondant dare-dare un communiqué aux allures d’une confession : « Au cours de la cérémonie de passation de services au ministère des sports, des propos que j’ai tenus, sous le coup de l’émotion, ont pu faire croire que mon successeur et moi devions notre nomination au gouvernement à Madame la première Dame.J’ai voulu rendre un hommage mérité à la première Dame (Marième Faye Sall) pour le soutien moral et matériel qu’elle nous a apportés pendant toute la campagne en appelant les femmes de Fatick à nous soutenir, en nous offrant des moulins à mil, en nous appelant au téléphone pour nous encourager, dans un contexte marqué par la concurrence.
 
En nous soutenant de la sorte, la première Dame nous a permis de remporter les élections et a donc permis notre présence au gouvernement. C’est ce que j’ai voulu exprimer dans une langue qui n’est malheureusement pas la mienne et que je ne maîtrise pas assez ».
 
Cette maladresse langagière que le ministre de la Communication assimile mensongèrement à une non-maîtrise de la langue de Kocc Barma n’est que l’expression d’une réalité longtemps comprimée dans un subconscient et qui selibère sous le coup d’émotions exagérées. En disant publiquement que la Première dame est la cheville ouvrière de certaines nominations ministérielles, le ministre MbagnickNdiaye n’a fait que dire un secret de Polichinelle, c’est-à-dire un faux secret, que tout le monde connaît.Quand le gouvernement de Mouhamad Dionne a été mis en place, on a décelé la signature de Marième Faye Sall derrière la nomination de certains ministres proches de la famille présidentielle. D’ailleurs, certains subodorent que le vrai Conseil des ministres se tient au domicile des Faye-Sall à Mermoz et que c’est de là-bas que seraient prises certaines décisions concernant la marche du pays. A l’instar d’une Simone Gbagbo dont le pouvoir d’influence a beaucoup pesé sur certaines décisions malheureuses de son mari, Marième Faye, en toute discrétion, ne manquerait d’intercéder auprès de son mari de président pour placer desproches ou des amis.
 
La Première dame du pays cultive une apparente discrétion et multiplie les actions dans l’humanitaire et l’aide aux plus démunis dans le cadre de sa Fondation Servir le Sénégal. Mais cela, c’est pour mieux mailler son réseau d’influence et avoir une forte mainmise sur le régime. Même si elle est militante de l’Apr comme la présente son frangin Adama Faye, Marième est peu présente dans le champ politique. Mais pour bon nombre de Sénégalais, la Première dame pèse beaucoup dans les décisions présidentielles. Elle a une forte mainmise sur le régime. 
 
Ainsi toutes les personnes qui ne sont pas en odeur de sainteté avec la PDS (Première dame du Sénégal) l’ont appris à leurs dépends. Le premier à en faire les frais est Alioune Badara Cissé (ABC). Ce dernier ne pouvait comprendre que le trotskyste Mahmout Saleh, leader du Nouveau parti (Np), infiltrât l’Apr à ses premières heures d’existence au point de siéger dans ses instances décisionnelles. Cette occupation illégale de terrain par Mahmout Saleh, sous l’œil passif voire complaisant du leader Macky Sall, faisait grincer beaucoup d’autres dents parmi les membres de la direction de l’Apr. Si certains Républicains comme ABC avaient osé élever la voix pour fustiger l’attitude ambiguë de Saleh, c’est parce qu’ils le considéraient comme une taupe trotskyste qui, demain, n’hésiterait pas à faire imploser l’Apr de l’intérieur s’il s’était retrouvé avec son ancien allié Abdoulaye Wade. Dès lors, ABC était inscrit sur la blacklist de la Prima Donna de l’Apr. Et étant gêné par cette présence suspecte à l’Apr et au Np, Mahmout Saleh a préféré éclaircir sa posture en démissionnant de son parti le 30 avril 2010. Malgré tout, pour certains responsables de l’Apr, cette liberté de mouvement de Saleh au sein de l’Apr avant son ralliement officiel s’expliquait par sa proximité avec  Mme Marième Faye qui exerce beaucoup d’influence dans les activités politiques de son mari. Et le fait d’avoir voulu jouer au mentor du leader de l’Apr, devenu président de la République, a ravivé cette vieille rivalité entre lui et ABC jusqu’à son départ du gouvernement. 
 
La dernière à subir les foudres jupitériennes de la PDS, c’est Aminata Touré qui n’a jamais cultivé de bons rapports avec elle. Leurs relations tendues ne sont un secret pour personne. Et la contre-campagne que menait à Grand Yoff son frère Adama au sein de la Coalition Benno Bokk Yaakaar dirigée par  l’ex-Première ministre pour faire échouer cette dernière en est une preuve éloquente. C’est donc dire que Marième Faye possède, à l’instar de plusieurs de ses homologues épouses de chefs d’Etat, une capacité de nuisance qui peut jouer sur le destin politique de certains responsables apéristes.Elle dispose d’un pouvoir de nommer et de dégommer. Par conséquent, faire partie de sa cour, c’est se procurer une assurance-vie ou longévité dans le gouvernement ou à certains postes de responsabilité. 
 
C’est ce que Mbagnick Ndiaye a compris pour figurer dans ce gouvernement depuis le 19 octobre 2012 en dépit de son incompétence avérée. Surtout qu’il trainait des casseroles lors de la Coupe du monde 2002 dont il était le trésorier du Comité foot. Il avait été épinglé par la Cour des comptes sur sa gestion du Comité foot 2002 au point qu’il avait transigé à hauteur de 8 millions pour ne pas rejoindre les Massata Diack, feu Oumar Ndiaye et Bounama Dièye en prison pour malversations. Le président Macky Sall, qui prônait un gouvernement vertueux dans son programme de campagne,a fermé les yeux sur le passé nébuleux de MbagnickNdiaye grâce à la proximité de ce dernier avec la PDS. Ainsi va le Sénégal sous la République « sobre et vertueuse » !
 
Serigne Saliou Guèye
Article paru dans « Le Témoin N° 1173 » –Hebdomadaire Sénégalais ( Juillet 2014)



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