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DJIBOUTI : Mise en Garde au dictateur Ismail Omar Guelleh.


Alwihda Info | Par Mohamed Isse - 27 Juin 2015


Ne Touches pas aux frontières des régions !


DJIBOUTI : Mise en Garde au dictateur Ismail Omar Guelleh.
Alors que toute l’attention de l’opinion publique est accaparée par le devenir de l’accord-cadre du 30 décembre 2014, le dictateur Ismail Omar Guelleh s’adonnerait subrepticement au tripatouillage des limites administratives historiques des régions en vue de spolier de la région de Tadjourah le Lac Assal. Dans un pays comme la République de Djibouti où les découpages administratifs épousent généralement la configuration des territoires des sultanats, il est fort à craindre que la remise en cause des limites régionales, de surcroît en violation des dispositions prévu par le projet de loi annexé à l’accord de paix du 12 mais 2001, ne fasse courir des sérieux risques à la paix interrégionales et intercommunautaires. C’est pourquoi, en qualité de l’un des représentants du FRUD-armé au sein de la commission de décentralisation pendant les négociations en 2001, il m’a paru opportun de rappeler la genèse et l’ambition hasardeuse assignée à la région d’Arta, afin de permettre aux Djiboutiens d’appréhender cette question dans toutes ses dimensions. 1) Histoire de la création de la « région » d’Arta. En dépit de leurs pouvoirs illimités, le dictateur Ismail Omar Guelleh et son prédécesseur, conscient du caractère quasi intangible des limites territoriales, avaient tout de même réussi à résister à la tentation de traficoter une nouvelle circonscription administrative pour ne pas mettre le feu aux poudres de manière aussi spectaculaire. C’est donc le cadre d’une négociation où la décentralisation occupe une place de choix que choisira le dictateur neveu afin d’apposer un seau consensuel à sa combinaison. Le projet de loi proposé par la partie gouvernementale et soumis à discussion prévoyait d’ériger chacun des quatre districts de l’intérieurs en région sans modification des limites géographiques, d’une part, et de scinder le district de Djibouti en deux partie d’autre part, l’une devenant la collectivité territoriale Djibouti-ville, dotée d’un statut particulier et l’autre, la région d’Arta. Le FRUD-armée tente alors de dissuader le gouvernement de procéder à la création d’une charge inutile pour le budget de l’État, avec la mise en place d’une collectivité territoriale qui ne remplit ni les conditions économiques ni démographiques pour être éligible au statut de région. Pour toute réponse, le dictateur décide de suspendre les négociations. Celles-ci ne reprendront que quinze jours plus tard à l’initiative du président du président du FRUD-armée, Ahmed Dini qui, tout en émettant une réserve par écrit, avait jugé qu’il ne serait pas raisonnable de laisser enterrer les négociations sur la question d’une région qui devrait demeurer dans ses limites traditionnelles, bien qu’elle constitue une nouvelle charge publique inutile. En guise de garde fou, un article subordonnant toute modification des limites d’une région à l’approbation des conseils généraux concernés, à la majorité de trois cinquième des suffrages exprimés sera alors inséré dans le texte. 2) Une mascarade supplémentaire inadmissible. La suite réservé à l’accord de paix du 12 mais 2001 est connue de tous. A peine quelques semaines, après la signature de l’accord, le dictateur procédera à une modification unilatérale des dispositions importantes du projet de loi. L’article relatif à la modification des limites administratives sera carrément supprimé. Le dictateur ne ménagera aucun effort pour combler la région créée à « crédit ». Il met rapidement en œuvre des techniques éprouvées pour donner l’illusion d’une croissance exponentielle et vertigineuse des « Artaouis ». La nouvelle région sort insidieusement de son orbite pour empiéter sur les régions voisines et s’accaparer de leurs ressources naturelles, sur des fausses cartes mis en circulation à dessein. Le régime souffle alors, le chaud et le froid ; tantôt il fera semblant de respecter la légalité en laissant le préfet de Tadjourah organiser la cérémonie et prononcer le discours officiel lors du démarrage de la construction du port de Goubet, tantôt il profitera de l’absence momentanée de ce dernier sur le territoire national pour dépêcher sur place le préfet d’Arta pour l’inauguration d’un poste de la gendarmerie nationale dans la localité Assal. 3) A Tadjourah, l’heure est à la vigilance. Aucun habitant dans cette partie du territoire ne s’imagine que le régime puisse amputer leur région du Lac-Assal. Et pour cause, tout le monde cite le célèbre dicton qui puise sont origine dans un conflit inter-Afar, particulièrement meurtrière qui opposa les « Adoyamara » aux « Asayamara » : « Kalu yot cabiiy, Kalot falmah kol Gaci » ( Soit vous renoncez à convoiter le Lac, soit je revendique le Kalo ( Awsa). » Le Lac est donc un bien sacré dans la mémoire collective. Apparemment, le plan nourri par le dictateur, consisterait à spolier la région de Tadjourah de son or blanc en même temps que d’exclure sa population des activités rémunératrices générées par l’exploitation de celui-ci au port du Goubet. C’est du moins ce que ce dernier aurait laissé entendre lors du lancement des travaux du port de Tadjourah , devant les autorités traditionnelles qui avaient alors invoqué les inquiétudes de la jeune face à ce qu’elle considérait comme une discrimination à l’embauche au port de Tadjourah en affirmant en repondant : « Le contingent formé en Inde ne sont pas tous destinés à travailler au port de Tadjourah ». Ce qui signifie qu’une partie de ces 156 recrutés dont le nombre des Tadjouriens seraient inférieur à dix irait probablement au port du Goubet qu’il entendait offrir à Arta, et que cela justifierait à ses yeux la transposition au niveau régional de l’exclusion instituée à l’échelle national. S’il y a aujourd’hui une question qui unie les Tadjouriens du plus petit au plus grand quelque soit leur tendance politique, c’est bien celle du Lac Assal. Pour s’en persuader par la voie pacifique, il suffira d’appliquer l’accord de paix du 2001, c'est-à-dire de remettre l’article supprimé dans la loi de décentralisation pour procéder au vote au conseil régional (même s’il s’agit d’un conseil inféodé au régime). Et l’on verra si le même de ce conseil vont décider d’attribuer le lac Assal à Arta à la majorité de trois cinquième. C’est par le respect des dispositions de la loi de décentralisation que doit commencer toute application de l’accord de paix suscité. Par ce rappel et cette démarche, le seul objectif que nous visons comme il en de partout, c’est le respect de la loi en République de Djibouti. Nous sommes convaincus que cette exigence est partagée est partagée par l’ensemble des djiboutiens, partisant de l’État de droit et épris de paix et de justice.



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