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COMMUNIQUE

Tchad : La CTDDH désapprouve la conférence des donateurs de Paris


Alwihda Info | Par CTDDH - 2 Août 2017



COMMUNIQUE DE PRESSE N°035/2017

Tchad : La CTDDH désapprouve la conférence des donateurs de Paris
La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (C.T.D.D.H) regrette profondément l’organisation prochaine à Paris d’une conférence des donateurs pour le financement du plan national de développement du Tchad (PND).

En effet, outre le fait que les 2/3 des fonds destinés au financement de ce plan de deveppement iront gonfler les comptes bancaires d’IDRISS Deby et de ces parents dans les paradis fiscaux, le tiers restant servira à l’achat des armes et du matériel de torture destiné à la police politique,  l’ Agence Nationale de Sécurité (ANS) et aux autres corps, permettant ainsi le renforcement du dispositif de répression d’éventuelles manifestations pacifiques .

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (C.T.D.D.H) rappelle aux bailleurs que Deux autres plans nationaux de Développement (PND) avaient déjà été élaborés dans le passé et leurs exécutions respectives avaient abouti à des fiascos notoires. Il ne peut en être autrement parce que des parents et autres obligés d’IDRISS DEBY sont systématiquement placés à toutes les étapes du circuit de décaissements de ces fonds. Leur rôle depuis 27ans avait toujours consisté à détourner massivement la quasi-totalité des ressources destinées au développement du pays soit en les plaçant dans des paradis fiscaux soit en les investissant dans l’immobilier à l’étranger comme vient de le révéler le récent rapport de l’ONG SWISAID ou tout simplement en les introduisant dans des circuits mafieux du négoce international. La dilapidation des ressources pétrolières par ces individus au point où les salaires sont difficilement payés est édifiante à cet égard.

La C.T.D.D.H est surprise par le silence complice et l’amnésie de la communauté internationale à qui il n’est pas nécessaire de rappeler que la gouvernance de DEBY depuis 1990 a toujours été émaillée par des exactions multiformes :   des assassinats, des enlèvements, tortures et détentions arbitraires des simples citoyens, des responsables politiques et de la société civile.  Est-il utile d’évoquer des exemples concrets les plus flagrants comme, les tortures infligées par  la police de Deby à des enfants lycéen à Ndjamena ; les assassinats, tortures et détentions arbitraires des militaires ayant voté pour les candidats de l’opposition ; les enlèvements détentions arbitraires et tortures des leaders de la société civile, des  chefs de partis politiques des activistes et des journalistes de la presse privée ; les massacres des orpailleurs dans la Région du Batha et celui des citoyens innocents dans la Région du Lac perpétré par la Garde prétorienne ; les massacre dans les villes de Miandoum, Bologo, Abeché et Mongo.  L’existence du tout récent rapport accablant de l’ONU sur les exactions des responsables militaires tchadiens en R.C.A en dit long sur le caractère répressif du régime politique de Deby.

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (C.T.D.D.H) demande à l’opinion internationale d’être vigilante et de ne pas se laisser abuser par les comptes rendus folkloriques des rapports de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) diffusés à grand renfort de publicité à la Télé-Tchad.

Cette institution de contrôle (l’Inspection Générale d’Etat) créée pour la circonstance avait principalement pour dessein d’abuser de la crédulité des bailleurs et autres partenaires au développement en faisant croire à l’existence au Tchad d’une certaine rigueur dans la gestion à travers  une certaine lutte contre la corruption alors que le Tchad continue à détenir la palme d’or des pays les plus corrompus  et les plus mal gérés de la planète.

Cette Inspection possede accessoirement une autre mission : celle de régler des comptes aux indésirables du régime politique de Deby à qui il est imputé des détournements parfois montés de toutes pièces. Quoi qu’il en soit, toute l’opinion nationale et internationale n’ignore pas que les parents d ‘Idriss Deby sont notoirement responsables des détournements des dizaines voire des centaines de milliards de Francs CFA. Alors qu’ils sont les seuls vrais responsables de la crise grave que connait actuellement le pays, ces proches de Monsieur Deby sont soigneusement épargnés par les contrôles de l’IGE.

La C.T.D.D.H exhorte donc les éventuels donateurs à prendre conscience du fait que les fonds qu’ils libèreront ne serviront ni au développement du Tchad moins encore au bien être des populations qui vivent depuis 27 dans un climat de misère sans pareille dans le monde.  

Elle demande à ces partenaires de refuser de porter la responsabilité du renforcement d’un système politique répressif et inhumain ; elle leur demande de refuser ainsi de garnir d’avantage les comptes bancaires d’Idriss Deby et de ses proches et de contribuer à faire porter le poids des dettes futures à ceux des tchadiens qui n’avaient en aucune façon pu en bénéficier.

La C.T.D.D.H estime que la gouvernance actuelle pratiquée au Tchad en a fait un pays de non droit ou les règles constitutionnelles sont bafouées et où les libertés fondamentales sont quotidiennement violées. L’illustration de cet état de fait est que le Tchad est le seul pays en Afrique où les marches pacifiques sont systématiquement interdites et ceux des citoyens qui osent braver ces interdictions illégales sont régulièrement réprimés dans le sang.

Fait à Ndjamena le 02/08/2017

Le Secrétaire Général
Mahamat Nour Ahmed  IBEDOU



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)