AFRIQUE

Cameroun : la grippe aviaire est de retour


Alwihda Info | Par - 26 Mai 2016


Au cours d’une conférence de presse conjointe tenue le 25 mai 2016 à Yaoundé, les ministres en charge de la Communication, de la Santé publique et de l’Elevage ont confirmé la présence du virus de la maladie H5N1 au complexe avicole de Mvog-Betsi de la capitale. La vente de la volaille est désormais interdite à Yaoundé jusqu'à nouvel avis.


Il y a une dizaine d’années, le secteur avicole du Cameroun avait été fortement décimé par une psychose causée par la grippe aviaire. Aujourd’hui, cette épizootie refait véritablement surface, au cœur même de la capitale camerounaise. C’est pour en parler que les ministres de la Santé publique, André Mama Fouda, de l’Elevage, des pêches et des industries animales, le Dr Taiga et de la Communication, Issa Tchiroma Bakary étaient face à la presse le 25 mai 2016 pour confirmer la présence de cette maladie de la volaille au Cameroun.
Selon le ministre de la Communication, «le Premier ministre a demandé aux ministres sectoriels en charge de l’Elevage et de la Santé publique de faire le point de la situation et de faire connaitre au public les causes de ces morts de volailles en série et de présenter les dispositions pour enrayer les zones d’une contamination intra-animale éventuelle mais aussi de l’animal aux êtres humains.» En effet, un foyer a été détecté au complexe avicole de Mvog Betsi à Yaoundé.
«Le 22 mai 2016, une équipe d’épidémiologie et de surveillance du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales a constaté une forte mortalité au sein du bâtiment des reproducteurs du complexe avicole de Mvog Betsi. A ce jour, les estimations provisoires font été de plus de 15 000 bêtes mortes sur un effectif 33 000 que compte ledit complexe», a déclaré à la presse le Dr Taiga. En bon docteur vétérinaire, ce dernier sait de quoi il parle. Pour la circonstance, chaque ministre a tenu à rassurer les populations. Car les pouvoirs publics ont déjà pris des mesures adéquates visant à contenir le foyer et limiter la propagation des infections. Parmi celles-ci, il y a «l’interdiction d’accès au site d’élevage à toute personne étrangère à cette station; l’interdiction d’entrée et de sortie des produits d’élevage dans le complexe; l’abattage du reste du cheptel soit plus de 18 000 volailles; l’incinération et l’enfouissement de toute carcasse de volaille conformément à la règlementation; l’observation obligatoire de la restriction des mouvements personnes et des animaux sensibles dans la zone de contamination; la soumission des sites d’élevage aux visites quotidiennes des services vétérinaires et de santé; la désinfection des locaux, des parcours des véhicules et de tout objet susceptible d’assurer la contamination indirecte des personnes et des animaux sensibles; l’importation d’un stock important de médicaments contre la grippe et des équipements de protection individuelle; les investigations et le suivi des personnes ayant eu des contacts ou effectuant des opérations avec la ferme de Mvog Betsi dans la semaine du 15 au 22 mai 2016
En dépit de ces mesures, une nouvelle psychose est de nature à ébranler la filière avicole du Cameroun, au moment où les projections de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic) sont prometteuses, grâce aux appuis financiers du gouvernement concomitante à la baisse du prix du maïs, principal intrant dans la fabrication de la provende.
Depuis le 26 mai 2016, le ministre de l'Elevage, des Pêches et des Industries animales a interdit la vente de la volaille sur toute l'étendue du département du Mfoundi (la ville de Yaoundé), jusqu'à nouvel avis. Et les équipes de contrôle sont désormais sur le terrain pour faire appliquer cette décision.

Correspondant Alwihda Info pour le Cameroun Tél: 00 237 677 52 40 66 ; Email: ndjanaa@yahoo.fr En savoir plus sur cet auteur

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