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AFRIQUE

Centrafrique : la rançon est ‘elle devenue le nouveau mode opératoire de la junte au pouvoir ?


Alwihda Info | Par Rodrigue Joseph Prudence MAYTE - 26 Avril 2013



Rodrigue Joseph Prudence MAYTE.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE.
Depuis l’avènement de la coalition Seleka, l’histoire de la Centrafrique est très riche en rebondissement. On ne cessera jamais de parler de la Centrafrique puisqu’il y’a réellement une matière à réflexion. Si on devait écrire l’histoire de la situation contemporaine du pays ou faire sa mise en scène, il est aisé d’admettre que les gens s’y intéresseront plus que les séries de 24 H chrono de Jack Bouer. La junte au pouvoir ne cessera jamais de surprendre la population avec ses frasques. Au menu des inepties depuis un certain temps des rebelles se trouve la rançon qui s’est avérée comme leur nouveau mode opératoire. L’exemple le plus illustratif est la prise d’otage d’un maire avoisinant la sous préfecture de Boali et de son fils par les rebelles soudanais stationnés dans la localité. Les ravisseurs demandent la modique somme d’un million (1 000 000) de francs CFA comme monnaie d’échange.
 
                                 Actuellement, l’histoire est sur toutes les lèvres de la commune renommée de Boali et récemment la radio Ndeke Luka en a fait échos. Bien évidemment, il existe plusieurs exemples analogues qui sont répandus sur toute l’étendue du territoire. Le seul bémol réside dans le fait que les nouvelles autorités n’ont pas la capacité nécessaire pour venir à bout de cette animosité puisqu’elles n’arrivent plus à contrôler la situation sécuritaire du pays. La Centrafrique est en proie à une rébellion hétéroclite composée à hauteur de 80% des Tchadiens et des Soudanais. Selon les informations qui nous parviennent, les rebelles Soudanais sont basés dans l’enceinte des Sapeurs pompiers face au camp Fidèle Obrou et à Boali. Par contre, les rebelles Tchadiens sont pratiquement sur tous les fronts pour racketter, pour rançonner, pour piller, pour violenter, pour violer etc.…D’ailleurs, tous les rebelles de la coalition Seleka ne font que jouer leurs propres partitions.
 
                              Devant l’ampleur des dégâts sécuritaires, le Chef de la junte est émoussé et sa propre sécurité même pose de sérieux problèmes à l’heure actuelle. Ironie du sort car dès le coup de force du 24 Mars, le Chef de la junte a annoncé dans un style déclamatoire avec une dose substantielle de promesses mirobolantes et pétaradantes qu’il rétablirait la sécurité sur toute l’étendue du territoire et chasserait d’ici un mois le rebelle ougandais Joseph Koni. Quasiment toutes les autorités s’inquiètent pour leurs sécurités devant le déferlement des rebelles. Un cas atypique qui ne peut qu’exister en Centrafrique. Bien que le Chef de la junte au pouvoir ait une ardoise salée à  l’Hôtel Ledger, il a préféré prendre la poudre d’escampette pour se réfugier à la base M’Poko chez les FOMAC. Pathétique ! On se croirait dans une bande dessinée de Tarzan ou la loi de la jungle prime. Le constat le plus amère est la transhumance sans vergogne de la présidence de la République. On n’a même l’impression que la gestion de la chose publique, la gouvernance, l’autorité de l’état, la présidence du nouvel homme fort de Bangui se limite seulement à son stylo. Même en cavale, il fait entendre sa voix en apposant sa signature sur des décrets.
 
                           Rire… ! Le peuple peut encore souffrir autant que faire se peut, la situation sécuritaire du pays peut être de plus en plus alarmante mais tant que le Chef de la junte détient toujours son stylo, la présidence continue de fonctionner normalement. Hélas ! La Centrafrique se trouve de nos jours dans un bourbier sécuritaire. Etant donné que l’armée nationale n’est pas en symbiose avec les rebelles, le peuple ne pourra que payer les frais. Néanmoins, la rançon qui fait office du nouveau mode opératoire des rebelles doit être combattue sous toutes ses formes. La perméabilité des frontières centrafricaines n’est de secret pour personne et il est fort possible que ce mode opératoire puisse se normaliser à la longue par des kidnappings des étrangers et autres.
 
                           Ce type d’agissement barbare et terroriste défie le bon sens. Il est vrai que la pratique barbare de la prise d’otage jalonne l’histoire de l’humanité et les personnes qui sont privées de liberté deviennent immédiatement une monnaie d’échange, un moyen de pression et d’obtention de quelque chose en retour. En tout cas, la Centrafrique demeure un maillon faible en matière de sécurité et de défense en Afrique d’une manière générale…Par conséquent, les rebelles peuvent exploiter cette faiblesse en vue de rançonner à tour de bras. Seulement, il est temps d’envisager une autre transition beaucoup plus consensuelle car le Chef de la junte risque encore de nous surprendre dans les jours à venir. Peut être qu’il va élire son domicile dans un arbre à l’image de HEUC dans le dessin animé de TOM SWAYEUR … Une chose est sûre il aura toujours à ses côtés l’essentiel de son pouvoir à savoir son stylo. En réalité, la Centrafrique n’est jamais tombée plus bas comme ça été le cas avec l’avènement de la coalition Seleka. Une situation inédite qui fera école et date.
 
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE




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