AFRIQUE

Congo Brazzaville : Les congolais ignorent l'appel à la ville morte de l'opposition


Alwihda Info | Par Arcy Ouenabio - 29 Mars 2016


De Pointe-Noire à Ouesso, en passant par Dolisie et Brazzaville, les Congolais ont vaqué librement à leurs occupations, ce 29 mars comme à l’accoutumée. Les candidats malheureux à la dernière élection présidentielle qui ont lancé un appel à la désobéissance civile pour que les Congolais les accompagnent dans la contestation des résultats de ce scrutin en observant une ville morte n’ont pas atteint leur objectif.


Congo Brazzaville : Les congolais ignorent l'appel à la ville morte de l'opposition
Brazzaville, ce 29 mars 2016. Du quartier Mafouta, dans l’arrondissement 08 Madibou à Djiri (arrondissement 9), en passant par l’arrondissement 01 Makélékélé, l’arrondissement 02 Bacongo et l’arrondissement 03 Poto-Poto et l’arrondissement 04 Moungali, les citoyens vaquent normalement et paisiblement à leurs occupations habituelles.

« On ne mange pas la désobéissance civile. Moi, je n’ai rien à voir avec la politique. Quelque soit le président qui va diriger le Congo, je serai toujours commerçante… » Ainsi s’est exprimée une dame, la quarantaine révolue, à bord de bus de la STPU. Cet avis est largement partagé par l’ensemble des congolais qui n’a pas donné une suite favorable au mot d’ordre de désobéissance civile lancé par quelques candidats malheureux à l’élection présidentielle du 20 mars dernier remportée par Denis Sassou NGuesso à 60,39% de suffrages contre Guy Brice Parfait Kolelas ( 15%) et Jean Marie Michel Mokoko (13,89%).

Au cours de la ronde effectuée par la presse dans les arrondissements de Brazzaville en matinée, le constat est largement positif. Les Commerces, les écoles, la circulation automobile et les administrations tournent à plein régime. Du rond point de la coupole au centre ville au quartier Mafouta à Madibou, en passant par Potopoto, Moungali, Makélékélé et Bacongo l’ambiance est au beau fixe. Comme d’habitude, les avenues de la Paix, de l’OUA et le boulevard Denis Sassou N’Guesso n’ont pas dérogé à la règle. Les phénomènes récurrents d’embouteillage ont été remarqués et dans les marchés, le commerce en gros et à l’étal et autres activités informelles n’ont pas non plus opté pour la politique de la chaise vide.

Parmi les images les plus frappantes, ce sont ces affluences et ces queues constatées à l’entrée de quelques établissements bancaires. Allusion est ici faite à la Banque commerciale internationale (BCI) et à la MUCODEC de Moungali. Le marché total, le plus grand de Brazzaville et se situant à Bacongo, réputé bastion de l’opposition, n’a pas répondu à l’appel de l’opposition. Les parkings des bus et taxi-bus, les stations services, les boutiques des westafs le long de l’avenue OUA n’ont pas cédé au mot d’ordre de désobéissance civile.

Au marché Bourreau à Makélékélé, les ngandas et la pollution sonore ont aussi été au rendez-vous. Dans la foule, un jeune de près de 20 ans a lancé « Moi, je gagne ma vie au quotidien, ceux qui trouvent leur gain dans la politique n’ont qu’à rester à la remorque des polititiciens… » Et à quelques pas de là intervient un autre, bouteille de Ngok à la main, « Ceux qui appellent à la désobéissance civile, ce sont les mêmes qui sont venus nous tromper le 20 octobre 2015 pour aller dans la rue lors du référendum constitutionnel. Moi, j’avais déjà mis la croix avec les mots d’ordre des politiciens qui mettent souvent nos vies en danger… »

En somme, la vie des congolais ne s’est pas arrêtée la journée du 29 mars 2016. L’appel à la désobéissance civile lancé par l’opposition a été un échec total. Loin de tourner au ralenti, le Congo a fonctionné à plein régime.

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