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POINT DE VUE

Djibouti : Appel à un changement inéluctable du système politique


Alwihda Info | Par Mohamed Qayaad - 9 Octobre 2018


Dans la réalité politique, on est très loin d'un tel schéma : dans la production théorique, le citoyen, élément constitutif du peuple pluriel, est écarté de la participation par une panoplie d'arguments le neutralisant politiquement au nom de son manque de vision à long terme selon nos entrepreneurs de la politique à courte vue.


Djibouti : Appel à un changement inéluctable du système politique
Pour garantir la constitution d'une société politique égalitaire et non hiérarchisée, l'accès à la cité doit être "pensé comme une suite logique de la Déclaration, dont les principes d'égalité et de liberté doivent s'appliquer désormais à la société civile comme à l'espace politique" selon Condorcet.

Ce qui m'intéresse dans cette réflexion sur la démocratie et sur la participation des individus aux affaires de la cité, propose deux manières d'aborder la question culturelle. D'une part, la "politique de la reconnaisance" et d'autre part la "politique de la différence".

Je pourrais donc à juste titre me poser la question de savoir si l'on se situe dans la réalisation d'un projet politique, ou plutôt dans la perspective d'un projet culturel imposant comme seul viable un projet politique donné.

Parmi les différentes approches, on trouve d'un côté des penseurs qui refusent toute tolérance à l'égard des cultures particulières (les laïcards) et de l'autre côté des auteurs qui reconnaissent tous les droits à ces cultures au détriment des valeurs universelles du droit et de la raison (les universalistes).

La réalité socio-économique des acteurs dans la cité ne saurait être évacuée ou sous-estimée au nom du mythe de l'égalité des chances ; elle ne saurait non plus être passée sous silence par une réthorique intellectuelle qui ne tient pas compte des vérités socio-historiques.

En effet, les citoyens des pays riches comme des pays pauvres cherchent à jouer un rôle effectif dans la construction d'un avenir pour tous, au travers d'un processus susceptible de réduire l'influence de la réthorique politique, qui a "l'art de noyer le poisson".

L'exercice de droits politiques à la portée de tous, deviendrait un vrai problème politique, dans la mesure où la diversité sociale contestée doit se manifester tout en respectant et en sauvegardant le soi-disant "ordre naturel".

Pour le cas de Djibouti, c'est la totalité des citoyens qui devrait être intégrée , invitée à participer et ainsi à collaborer à un projet politique commun que l'on pourrait qualifier d'historique.

Là encore, aux yeux des chantres de l'USN, les égos surdimensionnés personnels résultants du droit naturel devaient s'appliquer progressivement, si l'on voulait éviter de les voir s'opposer à leurs intérêts particuliers, ou encore de s'inscrire en porte à faux avec "l'état actuel des choses".

Dans la réalité politique, on est très loin d'un tel schéma : dans la production théorique, le citoyen, élément constitutif du peuple pluriel, est écarté de la participation par une panoplie d'arguments le neutralisant politiquement au nom de son manque de vision à long terme selon nos entrepreneurs de la politique à courte vue.

L'histoire nous confirme qu'une révolution pacifique ou violente n'a jamais été l'oeuvre d'une opposition civile ou armée mais qu'elle fut celle d'un peuple. Et ce dernier a été absent de l'agenda de certains responsables de l'USN qui se sont octroyés la prétention de détenir l'apanage du combat contre la dictature pis ils se sont s'arrogés un pouvoir de certification démocratique.

Dieu sait pourtant que ce débat est nécessaire. Et qu’il pourrait se révéler efficace s’il se libérait du poids mort des solidarités perverties.

Ces arragements restent limités dans la mesure où ils tendent uniquement à élargir les instances de consultation autour du pouvoir central afin de mieux légitimer des choix préétablis, sans rien modifier par ailleurs à la dynamique du marché et aux inégalités des rapports sociaux.

Les citoyens peuvent contribuer à la transformation de ces arragements et des rapports sociaux inégalitaires, mais pour cela, le projet politique doit être élaboré et discuté par tous. Ce n'est qu'ainsi que les inégalités, l'égalité politique réelle entre les citoyens pourront être réduites. Tant que nous n'aurons pas essayé, nous n'en saurons rien. Mais je suis résolument convaincu qu'il faut essayer.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)