REACTION

Ennemi de la Nation : Elmi Moussa Hassan, le député-bédouin qui affame la population djiboutienne


Alwihda Info | Par Mouvement patriotique "IOG doit partir" - 8 Avril 2017



Dans le cadre de notre opération « haro sur la prédation de l'EDD », nous avons évoqué le cas d'une poignée d'individus proches de l'inamovible directeur de l'établissement public qui se goinfrent sur le dos de l'électricité de Djibouti. Leur nom, les « G9 ». Qui sont-ils ? La Lettre de l’Océan Indien n°1401 datée du 10/04/2015 a fait un zoom sur ce groupe dans un billet intitulé « Le réseau montant des businessmen proches du président » dont voici un extrait : « Une poignée de jeunes entrepreneurs locaux est en train de mettre discrètement la main sur des sociétés d’État ou sur des contrats lucratifs avec l'aval du président Ismail Omar Guelleh (IOG). En tête de ce réseau, surnommé de manière ironique le « G9 » et dont plusieurs membres sont des anciens de l'entreprise publique Électricité de Djibouti (EDD), figure le député UMP (coalition gouvernementale) Elmi Moussa Hassan. Celui-ci a dirigé la délégation de l'UMP au sein de la commission paritaire formée avec l'USN (opposition) pour assurer le suivi du pacte de réconciliation signé fin décembre. Mamassan du même sous-clan qu'IOG, il a obtenu il y a quelques semaines la concession à bon prix de l'abattoir de Djibouti, jusque là géré par l’État. Il dispose ainsi d'une sorte de monopole sur le marché local de la viande, qui a eu pour conséquence la hausse du prix de cette denrée, engendrant des signes de mécontentement de la population ».

Les autres figures emblématiques des "G9" sont Idriss Abdi Djama, propriétaire de l'usine d'eau minérale Iljano d'Ali-sabieh (une usine que l’État lui a offert), et Said Del Waiss, l'homme qui a fait main basse sur « Soprim construction » (la société de Boreh). Mais celui qui nous intéresse aujourd’hui est, vous l’aurez deviné, le dénommé Elmi Moussa Hassan. Pourquoi particulièrement lui ? Ce choix est en fait motivé par deux raisons : d'une, il est le plus dangereux et néfaste des « G9 » et de deux, il porte une lourde responsabilité dans le développement manifeste de la malnutrition et de l'insécurité alimentaire dans notre pays. Avant d'étayer nos affirmations, retraçons brièvement le parcours du bonhomme. Waa kuma Elmi Moussa Hassan ?

A l'instar de ses cousins (les Djama Ali Guelleh, les Zakaria Cheikh Ibrahim ou autres Mohamed Djama Doualeh), Elmi Moussa Hassan est originaire du nord de la Somalie (l'actuel état auto-proclamé du Somaliland). Il est né près de Guérissa, un hameau désertique et inhospitalier. Venu jeune dans notre pays, il est hébergé par une proche parente. En plus du gîte et du couvert, celle-ci lui fait également des papiers d'identité djiboutienne. Le patronyme qu'il porte aujourd’hui, à savoir Elmi Moussa Hassan, n'est pas celui de sa naissance mais un nom d'emprunt ou de papier. Beaucoup plus tard, un membre de sa famille va lui trouver un emploi au sein de l'EDD, emploi qu'il exercera durant quelques années. C'est là que le puissant directeur de la société étatique le remarque et le prend tout de suite sous son aile, faisant ainsi de lui son homme à tout faire et surtout des basses besognes. De plus, Djama Ali initie son poulain Elmi Moussa aux us et coutumes de la kleptocratie familiale, lui présente les caciques du régime (Ismail Tani et consorts). Grâce à son protecteur, il se fait rapidement une place de choix au sein de la mafia au pouvoir à Djibouti. Pas n'importe quelle place puisqu'il sera coopté comme député, en janvier 2013. Un député UMP de la 7ème législature de la chambre d'enregistrement de son cousin IOG. Le Djiboutien qui suit un peu l'actualité politique du pays a probablement découvert l'individu lors du pseudo-dialogue entre la majorité présidentielle et l'opposition. Tout simplement, le sieur Elmi Moussa était le chef de la délégation UMP dans la commission paritaire majorité/opposition à l'assemblée nationale. Une commission qui a tenu sa séance inaugurale en janvier 2015 et qui devait rendre dans un délai de trente jours les résultats et les recommandations issus de leurs travaux. Des travaux qui portaient sur trois sujets : l'élaboration d'un statut de opposition, la réorganisation de la CENI, la mise en place d'un code de bonne conduite à l'attention des partis politiques. Deux ans plus tard, on attend toujours les conclusions de ces travaux. Et on risque de les attendre encore un bon moment, il est même fort plausible que leur publication soit délibérément renvoyée aux calendes grecques. De même, ce n’est pas demain la veille que l’on verra le tyran Guelleh faire des concessions à l’opposition, même d’ordre cosmétiques. Mais cela est un autre débat.

Autre facette de notre personnage : il est un apprenti tartufe. Toute honte bue, le député-bédouin Elmi Moussa Hassan a par exemple fait une déclaration pour le moins hallucinante le 26 août 2015 à la RTD. Ce jour-là, il a en effet affirmé sans sourciller qu'« avec son riche passé d'élections libres et transparentes, Djibouti n’a nullement besoin de réforme sur la CENI ». Sans commentaire.

Quand il ne fait pas étalage de son incurable sans hontisme sur la place publique, l’homme vole le projet de nos jeunes actifs. Une fâcheuse manie qu'une jeune fille a eu le courage de faire éclater au grand jour. C'était pendant un cirque médiatique du tyran Guelleh, lors de la campagne électorale de l'année dernière. Après avoir interpellé IOG sur le chômage endémique qui frappe la jeunesse djiboutienne, la jeune fille s'est ensuite plainte publiquement du député-bédouin Elmi Moussa. Devant un auditoire hilare, elle l'a accusé d'avoir volé son projet axé sur la gestion efficiente du parc à bétails qui a nécessité, d'après ses dires, quatre années de dur labeur. Ce jour-là, le voleur de projets Elmi Moussa a reçu devant la nation entière une volée de bois vert de la part d'une jeune compatriote très courageuse. Une humiliation bien méritée. Nul doute que l'acte de cette jeune fille, oh bien combien salutaire, ait reçu une approbation citoyenne.

En dehors de sa fonction de député, Elmi Moussa exerce plusieurs activités lucratives privées, dans des domaines aussi divers que l'import/l'export, le transport, l’électricité, le BTP, l'alimentation, l'élevage, etc. Le bonhomme est multi-casquettes, gère un mini-conglomérat (voir ci-jointes 3 de ses sociétés). Parmi ses entreprises, celle qui est la plus connue est la Société d'Investissement Solidaire (SIS). Loin d'être solidaire, cette société gère en fait l'abattoir et le parc à bétails de Djibouti. Il faut savoir que le député-bédouin a obtenu la concession de ces deux établissements emblématiques de l'élevage par décret présidentiel, un cadeau de son cousin IOG. Pour pas grand-chose, Elmi Moussa a fait main basse sur l’abattoir de Djibouti, l'endroit où tous les animaux destinés aux marchés de la capitale sont abattus tous les jours, et le parc à bétail qui est un établissement d’une superficie de 2,7 ha (c'est le lieu où débarquent tous les animaux). Grâce à l’abattoir et au parc à bétails, la Société d'Investissement Solidaire génère un chiffre d'affaires de plusieurs milliards de nos francs. Il convient de souligner que la société du député-voleur Elmi Moussa détient le monopole du marché local de la viande. Conséquence de ce monopole : comme il fallait s'y attendre, il s'est empressé d'abuser de son pouvoir de monopoleur pour fixer le prix de la viande selon son bon vouloir, aussi élevé que possible. Bien qu'il n'ait pas juridiquement le pouvoir de fixer le prix de cette denrée à sa guise, Elmi Moussa a pourtant revu du jour au lendemain à la hausse le barème du prix de la viande. Sans doute avec l'assentiment de son cousin IOG, l'affameur en chef du peuple.

Depuis que le député-bédouin a mis la main dessus sur le parc à bétails et l'abattoir de Djibouti, on observe une tendance haussière du prix de la viande. Une hausse qui résulte du pouvoir monopolistique accordé à celui-ci. Une augmentation qui porte un sérieux coup au portefeuille des citoyens, déjà peu garni. A cause de l'inflation du prix de la viande, bon nombre de nos compatriotes sont désormais confrontés à l’impossibilité d'accéder à ce produit de première nécessité. Effectivement, la viande est devenu un produit de luxe pour la majorité de Djiboutiens qui se privent, faute de moyens et surtout à cause de l'affameur Elmi Moussa, d'un aliment dont les apports nutritionnels (apports en protéines, en fer, en zinc...) sont indispensables au corps humain. Une privation qu'a soulignée la chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), Valerie Amos, lors de son appel à dons pour la population djiboutienne en proie à une malnutrition chronique : « En raison des prix élevés des denrées alimentaires et du pouvoir d'achat réduit, trop des gens sont incapables de nourrir leurs familles », a-t-elle déploré cette responsable.
A cause de la politique du tyran Guelleh, inhumaine et criminelle, et de la hausse du prix de la viande imposée par le député-bédouin Elmi Moussa, les Djiboutiens les mieux lotis (une minorité) on été obligés de réduire la consommation de la viande tandis que bon nombre de ménages sont malheureusement en position de vulnérabilité alimentaire. Cette deuxième catégorie connaît de sérieuses difficultés à se nourrir, n'arrive pas à joindre les deux bouts quand elle ne mange pas à sa faim. Triste réalité d'un pays pris en otage par une minorité sans foi ni loi !

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