TCHAD

Idriss Déby : "nos pays peuvent bien se passer de toute forme de parrainage"


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 8 Décembre 2019



Le chef de l'Etat tchadien, Idriss Déby, a estimé samedi en Italie, au cours de l'édition 2019 du Forum du dialogue méditerranéen, que "si les ressources pérennes nécessaires à l’engagement des troupes sont mobilisées, nos pays peuvent bien se passer de toute forme de parrainage ou des directives, qui conduisent souvent à des complications qu’à des solutions."

Cette déclaration intervient quelques jours après les propos du président français Emmanuel Macron qui a appelé les dirigeants du Sahel à "clarifier et formaliser leurs demandes à l'égard de la France".

​Face aux conséquences du terrorisme de plus en plus pesantes, notamment en Europe, Idriss Déby a préconisé de "revoir l’ensemble de la stratégie de lutte déployée à ce jour contre ce fléau au Sahel, en reconnaissant le leadership des pays concernés à travers un appui conséquent de leurs efforts  multiformes."

"Nos appels à l’endroit de la communauté internationale relatifs à l’obtention d’un financement pérenne à la force du G-5 Sahel sont demeurés sans suite, et les multiples promesses faites ici et là dans le cadre des conférences internationales de mobilisation des fonds, n’ont jamais été tenues"
, a déploré le dirigeant tchadien.

"Oeuvrer sans calcul, ni agenda"

Selon Idriss Déby, "lorsque des initiatives sont prises, ici et là, par les différents partenaires du Sahel, sans nous impliquer, cela peut entrainer des situations chaotiques, comme malheureusement  c’est le cas en Libye."

Il a rappelé que "la bataille contre le terrorisme au Sahel passe forcément par le règlement de la crise libyenne. Le chaos installé et entretenu dans ce pays, a été et demeure la principale source de déstabilisation de l’ensemble du Sahel."

"Nous devons tous, sans calcul, ni agenda, œuvrer en faveur d’un dialogue global et inclusif rassemblant tous les Libyens. Dans cette œuvre collective salutaire, aucun effort n’est de trop", a ajouté le chef de l'Etat. 

Il a également précisé que "la tragédie que vit le peuple frère libyen est inadmissible, et les contrecoups de cette crise que nous subissons en tant que pays voisins, ne sont non plus supportables."

Depuis le déclenchement de la crise libyenne et ses graves conséquences sur le Sahel, notamment l’expansion du terrorisme, le Tchad paye un lourd tribut dans la lutte contre ce fléau. Au-delà des centaines de soldats tombés sur les différents fronts, hors du territoire national, plus de 32% du budget de l'Etat tchadien est consacré à l’effort sécuritaire. 

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