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“Insulte” au Roi :HRW demande la libération d'Abdessamad Haydou


Alwihda Info | Par - 19 Juillet 2013


Human Rights Watch (HRW) a appelé, mardi, à la libération d’Abdessamad Haydour, reconnu coupable d’offense à la dignité du Roi, et demande également la fin des peines privatives de liberté pour l'expression d'une opinion de manière non violente.


Abdessamad Haydour a purgé la moitié de sa peine de trois ans de prison, à laquelle il a été condamné pour s’être élevé contre le Roi Mohammed VI dans une vidéo postée sur YouTube.
Le jeune de 24 ans évoquait dans ces images, lors d'une conversation privée, le fond de sa pensée concernant la situation politique au Maroc, avec en arrière-plan le contexte révolutionnaire en Tunisie et en Egypte. Des mots tels que “dictateur” et “assassin” y étaient prononcés par Abdessamad. Des mots en vogue dans cette période de bouleversements politiques dans plusieurs pays d'Afrique du nord.
En février 2012, le tribunal de la ville de Taza le déclare coupable d’avoir enfreint l’article 179 du Code pénal marocain et l’article 41 du Code de la presse, qui interdit les discours jugés insultants envers la dignité du Roi. Il est condamné à trois ans de prison et à une amende de 10.000 dirhams.

Abolir les lois répressives
Pour Human Rights Watch, “l’attaque de Haydour contre le Roi peut paraître grossière et irrespectueuse, mais tant qu’il est en prison pour s’être exprimé ainsi, aucun Marocain ne jouit vraiment du droit de parler librement du Roi.”
Pour l'ONG, “deux ans après avoir adopté une Constitution qui consacre la liberté d’expression, le Maroc devrait abolir les lois répressives qui ont permis de mettre cet étudiant en prison”.

“Si le Maroc a réellement l’intention de mettre en œuvre les garanties de liberté d’expression qu’offre sa nouvelle Constitution, il doit se débarrasser des lois qui envoient les gens en prison pour avoir insulté le chef de l’État, même si ce qu’ils disent peut sembler grossier.”

Joe Stork, directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW.
Rappelons que la Constitution de 2011 ne qualifie plus la personne du Roi de “sacrée”, proclamant cependant que “le respect Lui est dû”.

Un rapport de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) sera publié, la semaine prochaine, sur la situation des droits de l’Homme au Maroc et sur le nombre de détenus politiques, selon Khadija Ryadi, membre de l’AMDH.
Outre les lois qui pénalisent spécifiquement les insultes au Roi et à sa famille, des dispositions du Code pénal et du Code de la presse préconisent des peines de prison pour diffamation envers tout individu ainsi qu’envers les institutions de l’État. HWR réclame une réforme urgente de ces restrictions de la liberté d'expression, qui violent les obligations du Maroc vis-à-vis des traités internationaux qu’il a signés.
Selon HRW, Abdessamad Haydour a déjà passé plus de temps derrière les barreaux pour ce type d’infraction que n’importe quel autre Marocain ces dernières années. Ainsi, HWR réclame la libération de l'étudiant. D'autant que ce dernier poursuit depuis plusieurs mois un grève de la faim, comme bon nombre de détenus politiques du pays, pour dénoncer sa condamnation et exiger de meilleures conditions de détention. Aufait

M.C.
Rédaction d'Alwihda Info. En savoir plus sur cet auteur

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