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L'opposition djiboutienne reçue à la Commission européenne à Bruxelles


Alwihda Info | Par - 24 Juillet 2012


Après le succès de la manifestation de 23 juin 2012 à Bruxelles, l'opposition djiboutienne, à été reçue par la Commission européenne.Elle appelle pour une solution d'urgence de sortie de crise à Djibouti et a plaidé pour une aide humanitaire directe pour la population qui souffre d'une quasi-famine.




Jeudi 19 juillet 2012, à Bruxelles, capitale de l'Europe, a été reçue une délégation de l'opposition djiboutienne. Elle a été reçue au Service européen pour l'action extérieure (SEEA) que dirige la Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Madame Catherien Ashton.
Cette réunion de près de 2 heures entre les responsables européens en charge des relations avec la Corne d'Afrique et Djibouti et les dirigeants de la Coordination nationale pour la démocratie à Djibouti (CNDD), du MRD, du FRUD, forts du soutien d'autres organisations et personnalités de l'opposition, a été l’occasion d’analyser longuement la situation à Djibouti tant sous les aspects politique, démocratique, des droits de l'Homme qu'au niveau socio-économique.
Après avoir décrit l’impasse politique que connait le pays depuis des années, consécutive au refus du pouvoir en place d’honorer ses engagements démocratiques, d’appliquer l’accord de paix de 2001 et de permettre l’alternance par les urnes, les opposants ont plaidé pour une solution d’urgence de sortie de crise. Cette crise politique est exacerbée depuis avril 2011 par la décision du président Guelleh de s'arroger un 3ème mandat en tripotant la constitution: voie royale vers une présidence à vie.
Selon l’opposition, ce régime est porteur d’instabilité pour Djibouti comme pour la région, bien loin de l’image forgée à coups sonnants et trébuchants d’un havre de paix dans une région tourmentée.
Une des pistes de déblocage évoquées, est de faire en sorte que les élections législatives de janvier 2013 soient démocratiques et libres. Pour permettre un scrutin transparent et libre, l'opposition a réitéré les conditions minimales (que la coalition UAD a toujours revendiquées): une refonte profonde des listes électorales pour inscrire tous les citoyens djiboutiens, introduction du mode de scrutin proportionnel, mettre en place une Commission électorale nationale réellement indépendante, permettre aux citoyens qui le souhaitent de se porter candidats à ces élections (y compris ceux qui bénéficient d’une double nationalité), garantir un accès équitable aux médias publics, etc.
Les délégués de l’opposition ont dressé un constat cinglant des violations des droits humains dont se sont faites l’écho les organisations internationales comme la FIDH, l’OMCT et l’ACAT et dénoncées pour la 1ère fois devant le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève le 28 juin 2012 dernier. Ils ont aussi attiré l’attention sur l'état de quasi-famine et de soif auquel est confrontée la majorité de la population djiboutienne (conséquence de la sécheresse, de la mauvaise gouvernance et des détournements massifs de l'aide internationale).
De même, la situation dans la Corne d'Afrique et les relations de Djibouti avec les pays voisins ont été attentivement examinées.
Les échanges ont été riches et constructifs.
Soulignons que cette rencontre s'inscrit dans la suite de la manifestation unitaire que l'opposition a tenue le 23 juin 2012 à Bruxelles, manifestation qui a regroupé la CNDD, l'UAD, l'UMD ainsi que des personnalités politiques telles que Abdourahman Boreh et des associations de la société civile.
Bruxelles le 21 juillet 2012

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