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Mali: C'est maintenant que ça va se compliquer pour l'armée française, selon Guy Tessier


Alwihda Info | Par - 28 Janvier 2013


Les relais djihadistes se sont fondues dans la foule, parfois en coupant leur barbe. Ils sont devenus des boîtes à lettres mortes comme disent les militaires.
Spécialiste des questions de Défense, le député UMP des Bouches-du-Rhône, Guy Tessier prévient que les prises récentes de bastions djihadistes, dont Tombouctou, n'annoncent pas une fin du conflit.


Les prises de plusieurs bastions djihadistes ces derniers jours  signifient-elles que le conflit malien pourrait se terminer plus vite que prévu?

Non, nous sommes aujourd'hui dans une première phase  et dans un conflit asymétrique. Nous possédons la maîtrise des airs et nos avions se battent contre des Toyota équipées d'armes légères. C'est relativement simple. Mais à partir du moment où les troupes seront au sol, ce sera plus compliqué.  

Par ailleurs, l'avancée vers le nord du pays, qui a permis de stabiliser le sud, a été essentiellement conduite par des forces spéciales bien équipées et bien entraînées. Il faut maintenant mettre en place un contrôle continu du pays et combler l'immense espace entre les villes. A cela, il faut ajouter le problème de la chaleur, puisque les combats vont se dérouler dans le désert.  

Enfin, les relais djihadistes se sont fondues dans la foule, parfois en coupant leur barbe. Ils sont devenus des boîtes à lettres mortes comme disent les militaires. 

Ces récentes victoires annoncent-elles toutefois un retrait des forces françaises?

Non, car les combats vont se poursuivre avec des troupes conventionnelles dans le désert. Il faudra également instaurer une police sur place pour éviter les réglements de compte et donc rester aux côtés des troupes africaines pour les encadrer et les assister. D'où la nécessité que la France ne soit pas seule. 

L'entrée dans cette deuxième phase de la guerre peut-elle signifier la fin de l'unité nationale autour de l'intervention au Mali?

Sur l'opération militaire, nous serons toujours derrière nos soldats. Mais on peut tout de même formuler certaines critiques. D'abord sur la promesse de François Hollande  de ne pas engager des troupes au sol, formulée à l'automne dernier. Pour des raisons diplomatiques, on a laissé entendre aux djihadistes qu'ils pouvaient descendre au sud du pays. 

Seconde critique, l'isolement français. Certes, quelques pays nous ont prêté des moyens logistiques, mais la mère des batailles, c'est bien l'infanterie. La vérité, c'est qu'il n'y a pas d'argent  pour faire cette guerre, y compris là-bas. Et c'est bien pour cela que la France ne peut pas se retirer pour le moment. L'EXPRESS


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