TCHAD

Médias : Bientôt, une feuille de choux


Alwihda Info | Par Aweina Djovouna - 5 Mai 2017


« Si un journaliste est un professionnel, il ne va pas en prison ». Cependant, quelle que soit la faute incriminée, on doit le défendre. Célestin Topona justifie : « quelle est la limite entre la vérité du journaliste et le mensonge dont on lui reproche ? ».


A l’occasion de la journée mondiale de liberté de presse, l’union des journalistes du Tchad a organisé la commémoration de la fête au CEFOD. Alwihda Info
A l’occasion de la journée mondiale de liberté de presse, l’union des journalistes du Tchad a organisé la commémoration de la fête au CEFOD. En marge, une conférence débats est animée par un panel constitué de trois professionnels des medias. Décryptage.

« Des esprits critiques pour des temps critiques… ». Voilà le thème choisi pour la commémoration de cette journée de 03 mai. Dans le même sillage, un panel des trois professionnels des médias ont animé une conférence-débats autour de la thématique « Le rôle des médias dans la promotion de la paix au Tchad » et « les défis de la professionnalisation du journalisme ». Ces deux thèmes sont en fait interdépendants. En effet, pour jouer pleinement leur rôle de promotion de paix, les journalistes doivent nécessairement faire preuve de professionnalisme sérieux. Ainsi, de l’avis de Célestin TOPONA, un des panélistes, le métier de journalisme, embrassé par vocation ou non, pose le problème de professionnalisation. Il précise que « Un professionnel de médias ne doit ignorer que la presse est un couteau à double tranchant ». C’est donc en cela que les enjeux de la paix, émanant des médias, deviennent majeurs.

Les réponses aux questions des journalistes ont permis d’étancher la soif nourrie par les pratiques observée dans le corps. En ce qui concerne la solidarité, le doyen TOPONA affirme que « la corporation, la ligne éditoriale, les considérations, les fautes d’un confrère, etc. ne doivent pas être une raison pour se désolidariser ». Il faut, au-delà de tout, soutenir un confrère qui est en difficulté. Aussi dira-t-il, « la place du journaliste n’est pas en prison ».

 

A l’occasion de la journée mondiale de liberté de presse, l’union des journalistes du Tchad a organisé la commémoration de la fête au CEFOD. Alwihda Info
Par ailleurs, il souligne que la question de délit de presse relève du professionnalisme « si un journaliste est un professionnel, il ne va pas en prison ». Cependant, quelle que soit la faute incriminée, on doit le défendre. Il justifie : « quelle est la limite entre la vérité du journaliste et le mensonge dont on lui reproche ? ».

S’agissant de la rigueur dans le travail, tous les journalistes présents à la cérémonie, reconnaissent que le milieu médiatique est aujourd’hui envahi par les aventuriers qui dévalorisent ce noble métier. L’infiltration de la politique, la médiocrité, manque de professionnalisme, l’argent … sont les raisons évoquées. C’est pour quoi, le doyen Topona de prévenir que si les hommes de medias ne réfléchissent pas sur leur métier, le journalisme deviendrait une feuille de choux.


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