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New York: le CPJ condamne la suspension sommaire d'un journal guinéen


- 30 Mai 2008


L'interdiction du journal La Croisade par le Conseil National de la Communication (CNC) est ainsi la troisième suspension d'un journal en Guinée cette année, suite à celles qui ont frappé les hebdomadaires privés La Vérité et L'Observateur, selon des recherches du CPJ. «La suspension du journal La Croisade devrait être levée immédiatement», a déclaré Tom Rhodes, directeur de la section Afrique du CPJ. « Les médias en Guinée ont le droit de faire des reportages sur les personnalités politiques et publiques », a-t-il martelé.


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Le CPJ condamne la suspension sommaire d'un journal guinéen

New York, le 28 mai 2008-Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ)
condamne la suspension sommaire pour une durée de deux mois d'un journal
indépendant guinéen la semaine dernière pour un article qui a soulevé des
questions critiques sur la santé de la deuxième épouse du Président guinéen
Lansana Conté.

L'interdiction du journal La Croisade par le Conseil National de la
Communication (CNC) est ainsi la troisième suspension d'un journal en Guinée
cette année, suite à celles qui ont frappé les hebdomadaires privés La Vérité et
L'Observateur, selon des recherches du CPJ.

«La suspension du journal La Croisade devrait être levée immédiatement», a
déclaré Tom Rhodes, directeur de la section Afrique du CPJ. « Les médias en
Guinée ont le droit de faire des reportages sur les personnalités politiques et
publiques », a-t-il martelé.

La décision est liée à un article qui a rapporté des rumeurs qui circulaient sur
l'état de santé mentale de l'épouse du président, Kadiatou Seth Conté, et qui
alléguaient qu'elle avait été en France pour des soins médicaux.

Le CNC de la Guinée, dans une décision rendue le 19 mai dernier, a accusé La
Croisade, un hebdomadaire basé Conakry, la capitale guinéenne, de « porter
atteinte à l'honneur et à la considération des personnes physiques et morales »
et de violer la vie privée, selon des médias et des journalistes sur place. La
décision a frappé le directeur de publication dudit journal, Fadjimba Sayon
Keita, d'interdiction d'exercer le métier de journaliste pendant les deux mois
de suspension. M. Keita a dit au CPJ cette semaine que le CNC ne l'avait pas
convoqué pour une audition avant de rendre la décision. Du fait de cette
suspension, le journal risque de perdre la moitié de sa subvention publique
annuelle en vertu des règles fixées par le CNC le mois dernier, selon des
journalistes locaux.

Le président Conté n'a pas publiquement réagi à ces allégations, qui ont été
exclusivement rapportées par La Croisade, selon des journalistes locaux.
Plusieurs journalistes et des sources sur place ont dit au CPJ que la première
Dame est rentrée incognito en Guinée il ya environ deux semaines après avoir
passé plusieurs mois en France, et qu'elle n'a pas été revue en public depuis
lors.

Ce n'est pas la première fois que La Croisade a été suspendue pour son reportage
sur les coulisses de la présidence guinéenne, selon des recherches du CPJ. Le
journal a été effectivement frappé d'une suspension similaire en 2006. A
l'époque, le CNC avait accusé le journal de publication de fausses informations
et d'« atteinte à l'honneur d'une personne décédée » pour un article qui avait
soulevé des questions critiques sur la mort d'un chauffeur de la présidence.

Le COMITÉ POUR LA PROTECTION DES JOURNALISTES (www.cpj.org), une organisation
indépendante, à but non lucratif basée à New York oeuvre à préserver la liberté
de presse partout dans le monde depuis 1981. Le CPJ compte de grands
journalistes comme Christiane Amanpour de CNN International, Brian Williams de
NBC News et Charlayne Hunter-Gault au sein de son conseil d'administration.

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