Un mois après le début de l'opération Sangaris, l'ONU a organisé un sommet le 6 janvier à New York, pour faire le point sur la situation en Centrafrique. Alors que la question de l’envoi de casques bleus reste posée, le Tchad, qui faisait son entrée au Conseil de sécurité, s’y oppose. Son représentant a tenu à défendre la mission de l'Union africaine, la Misca, officiellement entrée en fonction il y a un mois. Il a annoncé aussi qu'un sommet extraordinaire de la CEAC, la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale, se tiendra le 9 janvier, à Ndjamena avec tous les partenaires internationaux pour se pencher sur ce dossier. Autour de la table du Conseil de sécurité, tout le monde s'accordait à dire que la situation en Centrafrique s’était considérablement détériorée. Plusieurs pays parmi lesquels le Luxembourg, la Corée, l’Australie, ont fait part de la nécessité d’envoyer au plus vite une mission de casques bleus. En face, le Tchad, qui a fait son entrée lundi au Conseil de sécurité, a marqué sa réticence. Il faut, a dit l’ambassadeur tchadien, laisser sa chance à la Misca, la force africaine. Les diplomates présents à la réunion ont décrit un représentant tchadien virulent dans ses interventions, très défensif lorsqu’ont été abordés les échanges de tirs entre soldats tchadiens et burundais de la Misca. Le Conseil de sécurité attend un rapport de Ban Ki-moon avant de décider de l’envoi de casques bleus en RCA. Le secrétaire général a promis au président français, François Hollande, d’accélérer les préparatifs, mais il semble que ce rapport ne sera pas présenté avant la fin du mois de février. L’ONU s’inquiète également de l’argent qui manque pour l’aide humanitaire. L’appel lancé pour la Centrafrique est celui qui a reçu la réponse la plus faible de la part des donateurs. ZOOM : Le sommet de Ndjamena en ligne de mire Ramener le calme et la paix, favoriser la tenue d'élections le plus rapidement possible, encourager les autorités de la transition à travailler ensemble : à la tribune des Nations unies, toutes les parties s'accordent sur ces différents points. Mais c'est au Tchad que va se jouer la prochaine étape des discussions. Le représentant du pays à l’ONU, Mahamat Zene Cherif, a annoncé la tenue d'un sommet à Ndjamena : « La CEAC se prépare à tenir le 9 janvier prochain un autre sommet extraordinaire avec la participation de tous les partenaires internationaux notamment sur l’absence des avancées au niveau sécuritaire et politique ». Présente à New York, la ministre des Affaires étrangères de la RCA, Léonie Banga-Bothy, a également appelé à l'organisation d'une conférence des donateurs le plus rapidement possible : « Face à l’extrême complexité de la crise actuelle, qui appelle des moyens conséquents pour venir à bout , nous sollicitons la communauté internationale. Et j’appelle à l’organisation assez rapide de la table ronde des bailleurs, souhaitée non seulement par l’Union africaine mais également par les autorités centrafricaines ». Alors que les Nations unies annoncent plus d'un million de déplacés en RCA, la conférence des donateurs doit se tenir, vu l'urgence humanitaire, le 1er février prochain à Addis-Abeba. ------ Correspondant de RFI à New York, Karim Lebhour