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RCA : Le chef de la diplomatie tchadienne tacle la Présidente de la Transition


- 4 Avril 2014


« Nous avons suffisamment encaissé et il est tout à fait légitime pour nous de défendre la réputation de nos forces, même si les responsables de la transition et même si bon nombre de milieux pensent que la présence des troupes tchadiennes pose problème », a affirmé Moussa Faki, chef de la diplomatie tchadienne, ce matin sur les antennes de RFI. Ces propos répondent aux regrets "hypocrites" du gouvernement centrafricain après l'annonce du retrait du contingent tchadien du pays.


AFP et Le Monde

La décision tchadienne de retirer son contingent de Centrafrique est « irrévocable », a affirmé vendredi sur RFI le ministre tchadien des affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, jugeant que son pays était victime d'un « lynchage systématique ». Une décision que regrettent les autorités centrafricaines, qui en ont fait part dans un communiqué publié à Paris.
 
« Il est mieux pour nous, peut-être pour la Centrafrique, qu'il n'y ait pas de soldats tchadiens en République centrafricaine », a précisé le ministre tchadien. « Nous avons suffisamment encaissé et il est tout à fait légitime pour nous de défendre la réputation de nos forces, même si les responsables de la transition et même si bon nombre de milieux pensent que la présence des troupes tchadiennes pose problème », a-t-il ajouté.
 
EMBUSCADE DES ANTI-BALAKA
 
L'annonce du retrait du contingent tchadien, l'un des principaux de la force africaine en Centrafrique (Misca) avec 850 hommes, survient après la mort d'au moins 24 habitants de Bangui le week-end dernier, tués par des soldats tchadiens. Il s'agit de l'incident le plus grave impliquant des troupes étrangères en Centrafrique depuis le renversement, en mars 2013, du président François Bozizé par la Séléka, une coalition à dominante musulmane appuyée par le Tchad. L'ONU accuse les soldats tchadiens d'avoir tiré sans raison sur la foule.
 
Selon M. Mahamat, les soldats tchadiens « sont tombés dans une embuscade tendue par les anti-balaka [milices à dominante chrétienne]. Naturellement, ils ont réagi. Cela a soulevé un tollé ». Dénonçant la « mauvaise réputation fabriquée » de l'armée tchadienne, le ministre a rappelé que « la même armée tchadienne, dont on loue le courage et le professionnalisme au Mali, on la traite ici comme si elle était une milice venue à la rescousse d'une région ou d'une confession. Pour nous, c'est absolument inadmissible ».

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