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REACTION

Tchad: BELEMGOTO Macaoura Répond au Ministre de la communication


Alwihda Info | Par BELEMGOTO Macaoura - 18 Novembre 2014


Le changement par la rue un processus qui suit son cours, M. Hassan Sylla ! Ce sont les jeunes qui ont renversé le pouvoir dictatorial de Blaise Compaoré, et ce sont encore les jeunes qui renverseront Idriss Déby. L'échéance n'est pas loin. Oui, le Tchad sera bel et bien le Burkina Faso, si Déby s'entête à se maintenir au pouvoir contre la volonté populaire.


Le sieur Hassan Sylla, dans un interview accordé à RFI, prétend que le Tchad n'est pas le Burkina Faso, que notre pays a connu la guerre et qu'il est hors de question de le replonger dans le désordre et le chaos des années 80. Ce que notre cher ministre oublie, c'est que la grande majorité des Tchadiens, constituée essentiellement de jeunes de moins de 30 ans, n'a pas connu la guerre et le chaos dont il parle. Ces jeunes n'ont connu que Idriss Déby Itno comme président. Ces jeunes n'ont aucun souvenir du chaos des années 80. Ces jeunes sont donc prêts à défier le pouvoir autocratique d'Idriss Déby Itno. Non, Hassan Sylla, le Tchad n'est pas un état démocratique. Il faut rappeler à ce ministre amnésique, que son chef, Idriss Déby Itno est venu au pouvoir par coup d'Etat en 1990, et il s'est fait élire par de la fraude massive à chaque élection. En 2001, Déby avait déclaré à la face du monde entier qu'il venait d'entamer son dernier mandat et qu'il n'allait pas modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir. Malheureusement, en 2005, il a fini par céder à la tentation. Déby a bien modifié la constitution pour se faire réélire. Il a fait sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel, gage de démocratie.

Monsieur Hassan Sylla, le renversement du pouvoir de Déby par un soulèvement populaire reste la seule alternative pour les Tchadiens exaspérés par la misère entretenue par 24 années d'un pouvoir moribond, incapable d'améliorer les conditions de vie des Tchadiens. Seuls la famille du président et les griots comme Hassan Sylla ont vu leurs conditions de vie améliorées depuis l'arrivée au pouvoir de Déby en 1990. Pour l'écrasante majorité du peuple tchadien, c'est la misère : l'eau potable et l'électricité constituent un luxe dans ce pays. Les routes son dans un état de désastre total. Il n'y a absolument rien dans les hôpitaux pour soigner correctement les patients : la mortalité maternelle est infantile au Tchad est l'une des plus élevées au monde. Au Tchad, c'est la sélection naturelle. Ceux doivent mourir meurent, ceux qui doivent vivre, vivent. Les nantis comme Hassan Sylla se font évacuer en France quand ils tombent malades. ON ne peut continuer ainsi.

Devant cet état des choses, la révolte populaire au Tchad est inéluctable. Les jeunes en ont marre et un jour viendra où ils marcheront sur le palais rose pour déloger Déby et sa bande de malfrats. Hassan Sylla prendra la route de l'exil pour ne plus jamais revenir au Tchad, si son cadavre n'est pas traîné dans les rues de N'Djaména. Déby ordonnera certes à ce qu'on tire sur la foule des manifestants. Mais aujourd'hui, il existe une arme fatale : les téléphones portables. On peut facilement filmer les événements, les balancer sur le net. Et la France décidera, une fois de plus, d'exfiltrer un autre dictateur vers un pays étranger. Hassan Sylla, nous ne sommes plus dans les années 80 où Déby a tué en toute impunité. Rien n'est plus comme avant.

Le changement par la rue un processus qui suit son cours, M. Hassan Sylla ! Ce sont les jeunes qui ont renversé le pouvoir dictatorial de Blaise Compaoré, et ce sont encore les jeunes qui renverseront Idriss Déby. L'échéance n'est pas loin. Oui, le Tchad sera bel et bien le Burkina Faso, si Déby s'entête à se maintenir au pouvoir contre la volonté populaire.

BELEMGOTO Macaoura



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