Tchad : Débat sur l'impartialité des journalistes en période électorale

Des journalistes tchadiens ont pris part le 11 mars, au sein de l'ambassade des États-Unis à N'Djamena, à une visioconférence avec des journalistes américains sur la thématique de la couverture des élections. L'évènement a eu lieu en présence de la conseillère aux affaires culturelles de l'ambassade. Plusieurs sujets ont été évoqués au cours de la rencontre : la partialité, l'égalité, l'indépendance des hommes des médias en période électorale, mais aussi et surtout, la question de la corruption en milieu journalistique en période électorale au Tchad.

La conférencière Elizabeth Baryant, journaliste américaine à l'Union européenne, a expliqué que « partout dans le monde, la période électorale est une période durant laquelle les journalistes sont en pleine activité de couverture médiatique ». Elle a relevé que c'est aussi un moment très dangereux pour les hommes des médias où leur vie est mise en danger. Elizabeth Baryant appelle les journalistes à la prudence dans le traitement de l'information et dans leur communication.
Un journaliste doit personnaliser ses informations envers le public par la crédibilité et l'impartialité. Il ne peut être du côté d'une partie. La période électorale constitue aujourd'hui une période d'insécurité des informations à travers les « Fake-news » sur les réseaux sociaux ou d'autres canaux. Ce fut notamment le cas récemment au Niger, Burkina Faso ou aux Etats-Unis. Les élections ont semé des graves troubles populaires à cause d'une multitude de sondages médiatiques, selon Elizabeth Baryant.

En matière de liberté de la presse, le Tchad est classé à la 123ème place sur 180 pays en 2021, selon l'ONU. Les élections sont souvent contestées. Pour remédier aux défis électoraux en milieu journalistique pendant les élections, il faut : éviter de donner des fausses informations qui renvoient les citoyens à la culture de la haine qui portera des préjudices contre un candidat où à une minorité, et éviter la corruption en période électorale, ce qui contribuera à l'impartialité. Pendant les élections, dans certains pays, le gouvernement crée un service de contrôle et de suivi des informations sur les différentes lignes éditoriales du pays ou les réseaux sociaux afin d'éliminer toutes les désinformations qui mèneront à des fausses informations.

Mais en réalité, en Afrique subsaharienne, surtout dans le cas du Tchad, il est très difficile pour un journaliste d'appliquer intégralement le principe d'impartialité dans les couvertures médiatiques pendant les périodes électorales. Ceci pour des raisons parfois politiques, économiques, sociales, culturelles et religieuses aussi, mais surtout en raison de la corruption.