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OPPOSITION

Tchad: Ibni Oumar Mahamat Saleh, nous ne t'oublierons jamais!


Alwihda Info | Par - ҖЭBIЯ - - 8 Mai 2008


Mort ou vivant nous devons lui rendre justice et ceux de ses amis qui ont accepté d'entrer dans un gouvernement de Idriss Deby sans se préoccuper de la vérité et du sort de leur compagnon ne sont en réalité que des piètres politiciens qui ne méritent que notre mépris. Ils ont fait leur deuil de Ibn mais nous, nous ne le l'oublierons jamais! Dieu fasse que tu nous reviennes vite!!!!! Ton frère qui t'aime tant !


Tchad: Ibni Oumar Mahamat Saleh, nous ne t'oublierons jamais!
"IBN" NOUS NE T'OUBLIERONS JAMAIS!


J'ai rencontré Ibn Oumar Mahamat Saleh en 1973 à Orléans pour la première fois de ma vie, j'étais jeune étudiant et je me suis rendu dans cette petite ville universitaire pour les vacances de Noël.

Il m'avait rencontré dans le milieu de mes amis malien de Orléans et immédiatement il m'a obligé à aller passer la nuit dans sa petite chambre car il trouvait absolument scandaleux que j'ignore mes propres compatriotes et aller dans un autre milieu fut-il africain.

A vrai dire je n'étais pas content de sa proposition mais je me suis soumis par respect pour ce grand frère qui connaissait bien ma famille et qui avait une autorité rare. Il parlait peu et ne m'a même pas laissé le temps de protester. Il avait pis une décision et je devais m'y soumettre.

Arrivé dans sa chambre il m'a cédé le lit et lui s'est couché sur une couverture par terre malgré mes protestations. Il m'avait pis en sympathie et j'étais fier de cette amitié d'une des figures importantes de l'ASETEF. (Association des Stagiaires et Etudiants Tchadiens en France)

Il m'a parlé du congrès de l'ASETEF qui devait avoir lieu dans quelques jours et m'a proposé d'y participer. J'ai accepté avec enthousiasme Cet homme venait de sceller mon sort avec la politique. J'ai connu par la suite les Nadjita, Manassé Achek Ibn Oumar, Adoum Yacoub et tant d'autres camarades qui ont joué un rôle décisif pour ma plongée, la tête avant dans l'échiquier politique nationale ou plutôt cette drogue qui me poursuit encore.

Je n'ai pas cessé d'admirer "Ibn" comme l'appelle affectueusement ses amis et proches même si je ne partageait pas toujours sa rigidité en politique préférant pour ma part plus de souplesse et peut être plus d'opportunisme, mot qui est étranger dans le vocabulaire de cet éminent fils du Tchad, celui que l'on peut sans problème assimiler à un intellectuel ou plutôt un savant tant il est incollable sur des sujets variés qui touchent à presque tous les domaines de la vie.

J'ai eu le plaisir de le rencontrer de nouveau en 1993 au gouvernement, il était un brillant ministre de la coopération et moi un jeune ministre des travaux publics et transports et nous avons voyagé ensemble à Washington pour négocier le deuxième projet sectoriel des transports.

Nous avons passé des longues heures dans l'avion et il m'a conseillé et éclairé dans beaucoup de domaines. Je venais d'être nommé depuis à peine 15 jours et j'appréhendais cette première négociation avec les experts de la banque mondiale.

Il m'avait dit "sois toi-même" et "développe une bonne qualité d'écoute". Il avait confiance en moi et persuadé que je pouvais réussir ma mission.

Croyez moi, cela m'a rassuré et ma permis d'entamer avec succès ma première négociation au delà de mes espérances et je peux même dire que si j'ai été un bon ministre c'est un peu grâce a ses conseils avisés.

Nous étions tous les deux chefs de parti et souvent nous nous sommes retrouvés dans le même camp politique tant dans la majorité présidentielle que dans l'opposition.

.J'aimais profondément cet homme qui forçait l'admiration de ses compatriotes et principalement de la classe politique tchadienne. Personnellement j'aurais tant aimé lui ressembler tant mon estime pour lui est immense.

Je garde l'espoir qu'il soit encore en vie. Je m'associe aux prières de son parti dédiés à son endroit et je déments catégoriquement les mensonges de N'djamena cherchant à accréditer la thèse de son enlèvement par les forces coalisées de la résistance nationale lors de l'attaque du 2 février.

De toutes les façons personne n'a jamais cru aux mensonges de Idriss Deby affirmant ne pas savoir ce qui lui est arrivé et prenons l'engagement tôt ou tard de faire un jour la lumière sur ce qui s'est passé et définir les responsabilités.

Mort ou vivant nous devons lui rendre justice et ceux de ses amis qui ont accepté d'entrer dans un gouvernement de Idriss Deby sans se préoccuper de la vérité et du sort de leur compagnon ne sont en réalité que des piètres politiciens qui ne méritent que notre mépris.

Ils ont fait leur deuil de Ibn mais nous, nous ne le l'oublierons jamais!

Dieu fasse que tu nous reviennes vite!!!!!


Ton frère qui t'aime tant !


ABDERAMAN KOULAMALLAH

TIBESTI AIRWAYS
Abderaman Koulamallah
"Ibn Choukri"
"Quand on marche vers l'impossible, il recule tout le temps"
fax 00 33 3 26 83 65 65


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