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Tchad : "Je suis ami des travailleurs et ennemi des paresseux" dit l'ancien PM, Dadnaji


Alwihda Info | Par - 26 Juillet 2015


Cette vérité a inspiré la réflexion que je faisais lors de ma prise de fonction le 21 Janvier 2013 en considérant que « j’étais ami des travailleurs et ennemi des paresseux ». Pour pouvoir se libérer de la charge qui lui est infligée par le Créateur, l’homme doit travailler. Je persiste et je signe : un homme qui ne veut pas travailler ne mérite pas de considération ; dans mon enfance au village , on ne donne pas à manger à l’enfant qui ne va pas au champ.


L’amélioration des conditions de vie en milieu rural passe avant tout par la présence, sur le terrain, des bras valides pour perpétuer les actes de production des biens et services. Lorsque le laboureur et ses enfants de la fable de Jean De La Fontaine appelait ceux-ci à travailler et à prendre de la peine, il se devait de les y attirer en leur révélant que « un trésor est caché là-dedans ». L’existence de ce trésor constitue un motif suffisant pour questionner la terre et de lui faire sortir ce qu’on escompte obtenir !

Le Créateur a dit la même chose auparavant mais de manière directive lorsqu’ Il s’adressait au premier homme Adam : « C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain ; jusqu’à ce que tu retourneras à la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière et tu retourneras dans la poussière».

Dans cette injonction de Dieu à Adam, le rapport de l’homme à la terre et donc au travail, est très consubstantiel : c’est même une sanction infligée à l’homme pour la faute qu’il a commise en désobéissant.

Cette vérité a inspiré la réflexion que je faisais lors de ma prise de fonction le 21 Janvier 2013 en considérant que « j’étais ami des travailleurs et ennemi des paresseux ». Pour pouvoir se libérer de la charge qui lui est infligée par le Créateur, l’homme doit travailler. Je persiste et je signe : un homme qui ne veut pas travailler ne mérite pas de considération ; dans mon enfance au village , on ne donne pas à manger à l’enfant qui ne va pas au champ. Et cette posture-là, on ne me fera pas changer. Les gens qui ne veulent pas travailler sont indignes de considération ; cela n’a rien à voir avec l’amour que tout homme doit avoir pour un autre pris à l’état de nature et que Dieu considère comme le plus grand commandement .

A partir de cette explication, le débat devrait se clore ici pour que notre rapport au travail soit le plus zélé possible.

La deuxième considération est tirée des expériences similaires du passé. Au nom de la modernisation des travaux agricoles, la culture attelée a été introduite dans ce qu’il était conventionnellement appelé zone sous-danienne. Mais déjà, les choses vont se présenter comme une lutte contre les arbres dont le dessouchage était la première condition pour accéder à ce nouveau moyen moderne de travail. Il n’est que de regarder aujourd’hui le territoire d’expérimentation de l’Opération Mandoul des années 1966-1970 pour constater la très grave déforestation qui appauvrit les sols et oblige les paysans à émigrer dans d’autres régions à la recherche des terres cultivables. La mécanisation agricole va appauvrir les sols et affecter l’environnement. Des mesures d’accompagnement devraient être envisagées pour éviter de retomber dans les travers du passé. Ce qui a été fait avec l’interdiction de la coupe de bois vert et permet aujourd’hui la reconstitution de couvert végétal un peu partout, surtout dans les alentours de la capitale naguère dévastés.
Le temps est venu d’envisager des exploitations à culture intensive sous forme de fermes agricoles ; cela permettrait de développer un salariat local autour de ces fermes et maintenir les bras valides qui sont contraints d’émigrer. Ces exploitations pourraient aussi constituer la rampe de lancement d’une bourgeoisie agricole créatrice de la richesse et animatrice de la vie au village autour d’activités ludiques saisonnières.

Parvenu à ce point de notre réflexion, il va se poser à nous le problème du financement de ces fermes. L’état actuel de la question est quand même cette banque agricole qui existe et il y a aussi la banque de l’habitat créée par la loi depuis 2010. Mais il y aurait mieux et nous reprenons ici l’originale idée d’un de nos amis, Mahamat Zene Bada, qui proposait de partager les ressources pétrolières du fait de leur additionnalité en un tiers pour les agriculteurs, un tiers pour les éleveurs et un tiers pour le fonctionnement de l’Etat. Il reste à veiller à ce que les priorités au regard de notre niveau actuel de développement soient bien pises en compte par des affectations conséquentes de ressources pour la santé primaire et l’école de base.
Rédaction d'Alwihda Info. En savoir plus sur cet auteur

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