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Tchad: Le Sénégal accusé de retarder volontairement le procès de l'ancien dictateur tchadien


Alwihda Info | Par Abou-Adil Ahmat - 28 Novembre 2008


Le président de la République, Abdoulaye Wade avait déclaré partout que le Sénégal allait faire juger Hissène Habré et nous attendons que cette volonté politique soit traduite en acte réel, c'est-à-dire l'inculpation de l'ancien président tchadien", a déclaré M. Bathily dans un entretien à la PANA, à l'occasion du lancement d'un rapport sur le secteur de la justice et l'état de droit au Sénégal.


L'ancien dictateur Hissène Habré
L'ancien dictateur Hissène Habré
Dakar, Sénégal - L'avocat sénégalais Me Demba Siré Bathily, membre du collectif des avocats des victimes du régime de Hissène Habré, a invité ce jeudi les autorités sénégalaises à ouvrir rapidement une information judiciaire contre l'ancien président tchadien, dénonçant une "volonté politique de retarder le procès".

"Le président de la République, Abdoulaye Wade avait déclaré partout que le Sénégal allait faire juger Hissène Habré et nous attendons que cette volonté politique soit traduite en acte réel, c'est-à-dire l'inculpation de l'ancien président tchadien", a déclaré M. Bathily dans un entretien à la PANA, à l'occasion du lancement d'un rapport sur le secteur de la justice et l'état de droit au Sénégal.

"Il n'y a plus aujourd'hui aucun obstacle judiciaire pour qu'au moins l'enquête soit ouverte en ce qui concerne l'affaire Hissène Habré", a estimé l'avocat sénégalais, rappelant que le Sénégal a pris un certain nombre de dispositions tendant à rendre effectif ce jugement notamment par le réaménagement de son système juridique.

Pour lui, "il est évident que le seul obstacle qui existe, c'est un obstacle politique".

"Est-ce que c'est une volonté induite d'entraver le mandat qui a été confié au Sénégal? Cela reste à qualifier", a-t-il déclaré, avant d'interpeller directement le chef de l'Etat et le ministre de la Justice du Sénégal à donner les raisons qui empêchent l'ouverture d'une information judiciaire contre Habré.

Interrogé sur la question du financement du procès qui serait à l'origine des retards, l'avocat rejette cet argument.

"Il y a une dissociation à faire entre le budget pour démarrer l'enquête et le budget pour organiser le procès. Le Sénégal dispose d'assez de moyens pour ouvrir une information judiciaire", a-t-il soutenu.

L'Union européenne et le Canada se sont engagés à contribuer au financement du procès, selon M. Bathily, de même que le Tchad a proposé deux milliards de FCFA, pour un budget global de 18 milliards de FCFA jugé nécessaire par le gouvernement du Sénégal pour l'organisation du procès.

"Le Sénégal lui-même a déclaré qu'il a inscrit un milliard de FCFA dans son budget. Lorsqu'on a mis un milliard dans son budget, cela suffit pour ouvrir une information judiciaire et le reste des moyens sera mis en oeuvre de façon progressive" a-t-il affirmé.
 
Afriquenligne



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