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TCHAD

Tchad : Le pays à la 123ème place mondiale de la liberté de la presse


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 20 Avril 2021



L’édition 2021 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) démontre que « le principal vaccin contre le virus de la désinformation, à savoir le journalisme, est totalement ou partiellement bloqué dans 73 % des pays évalués par RSF ». En évaluant tous les ans la situation de la liberté de la presse dans 180 pays et territoires, le classement mondial de la liberté de la presse montre que l’exercice du journalisme est gravement entravé dans 73 des 180 Etats du classement établi par RSF et restreint dans 59 autres, soit au total 73 % des pays évalués.

Au Tchad, le paysage médiatique est constamment marqué par des violences, des arrestations arbitraires et plus récemment encore par la cybercensure. Il y a un an, plus d’une douzaine de journaux avaient été suspendus, en rapport avec la nouvelle loi sur la presse, qui exige un niveau de qualification minimum pour pouvoir diriger une rédaction, une volonté apparente de vouloir professionnaliser le secteur qui menace en réalité de disparition de nombreux titres indépendants. Bien plus, les reporters sont régulièrement arrêtés après la publication de certains articles. Et si la plupart d’entre eux sont libérés assez rapidement, d’autres par contre sont maintenus en détention arbitraire pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, et certains subissent de mauvais traitements en prison, selon RSF.

En 2019, un directeur de publication initialement poursuivi pour diffamation par une ancienne ministre, a été condamné à trois ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs informatiques », des charges montées de toutes pièces, pense RSF, afin de pouvoir le maintenir en détention. Par ailleurs, les journalistes sont exposés à la menace terroriste, comme le cas d'un caméraman de la télévision nationale ayant sauté sur une mine en 2019.

Au Tchad, ils subissent aussi de plein fouet la violence des forces de l’ordre lors de la couverture des manifestations contre le gouvernement. C’est ainsi qu’en 2020, la police a lancé des gaz lacrymogènes dans la cour d'une radio privée et procédé à l'interpellation d’une trentaine de journalistes qui travaillaient ou suivaient une formation, ce qui a été dénoncé par une « journée sans radio ».

Entre 2018 et juillet 2019, les réseaux sociaux ont été coupés pendant 470 jours consécutifs, faisant du Tchad l’un des pires cybercenseurs du continent africain ces dernières années. Le phénomène est d’ailleurs devenu récurrent depuis l’année 2020.



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