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Tchad : bras de fer à la mairie du 9ème arrondissement de N'Djamena


Alwihda Info | Par Malick Mahamat Tidjani - 15 Mai 2020



Tchad : les conseillers municipaux du 9ème arrondissement réclament la suspension du maire. © Malick Mahamat/Alwihda Info
Les conseillers municipaux du 9ème arrondissement de N'Djamena ont exprimé vendredi leur indignation vis-à-vis de la "gestion calamiteuse des maigres ressources et l’amateurisme qui sévit au sein de l’administration communale". Il ont dénoncé une gestion patrimoniale et ont demandé des clarifications, lors d'un point de presse à la maison de quartier de Walia.

Selon eux, depuis la mise en place de l’exécutif actuel, la commune du 9ème arrondissement est "devenue une entreprise privée gérée par le Maire, sa famille et ses ouailles en foulant au pied le texte et règlement qui régissent cette institution."

Ils évoquent des conflits d'intérêt, déplorent le montant excessif et arbitraire des taxes communales, et dénoncent l’acquisition d’un engin des travaux sans respect des procédures de passation des marches publics, au mépris de la délibération du conseil municipal. Ils mettent en cause également l’attribution anarchique de 274 lots de parcelles à Ngounba et Toukra, une situation qui a suscité une vive réaction au sein de la population.

"Nous constatons le licenciement abusif des anciens agents de la Mairie sous prétexte économique. À notre grande surprise, le Maire a recruté en lieu et place de l’ancien chauffeur son petit frère sans avis du conseil. Mieux encore, il a procédé à la nomination de son petit frère Youssouf Kerima Saleh comme inspecteur a la commune et l'a rémunéré à hauteur de 350.000 FCFA mensuellement, alors que les poste n’est prévu nulle part dans l’organigramme administratif de la commune", expliquent-ils.

D'après eux, le comportement excessif du Maire a conduit à la condamnation (judiciaire) de la Mairie. Ils précisent également que des vivres et dons auraient été détournés.

Les conseillers municipaux affirment ne pas pouvoir cautionner ces actes qu'ils estiment de mauvaise foi. Ils ont demandé, par courrier en date de 11 mai 2020 adressé à l’administrateur délégué auprès de la commune, la levée de la confiance à l'actuel exécutif.

Le conseil réclame la suspension du Maire pour non-respect des délibérations ; détournement des fonds publics ; concussion, corruption et népotisme ; faux en écriture publique ; faux commis dans les documents administratifs.

"Les valeurs républicaines sont mises à mal par un groupuscule dont l’objectif est de s’enrichir illicitement", estiment les conseillers municipaux. Ils réclament la tenue immédiate d’une session extraordinaire.

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