TCHAD

Tchad : l'UNDR exige des enquêtes pour retrouver les auteurs des tirs du 27 avril


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 6 Mai 2021



Près de 10 jours après des manifestations -appelant au retour à l'ordre constitutionnel- qui ont fait une dizaine de morts et des blessés, les auteurs réels des tirs ne semblent pas avoir été identifiés. Le parti UNDR a exigé jeudi que "des enquêtes serrées dans la règle de l’art soient diligentées pour retrouver les auteurs de tirs à balles réelles qui ont endeuillé tant de familles tchadiennes lors des manifestations pacifiques" du 27 avril à N'Djamena et en province.

Le porte-parole du parti, Célestin Topona Mocnga, souhaite que "la justice fasse son travail régalien". Le nouveau ministre de la Justice, Mahamat Ahmat Alhabo, a également évoqué la nécessité d'ouvrir une enquête pour faire la lumière sur la répression des manifestations. Dans son discours de prise de fonctions, il a condamné l'usage de la force contre les manifestants.

Au lendemain des violences, la police a assuré ne pas être à l'origine des tirs à balles réelles contre les manifestants. Selon le porte-parole de la police nationale, le commissaire Paul Manga, "lors de la manifestation du 27 avril 2021, des individus mal intentionnés à bord de véhicules à vitres fumées non immatriculés ont tiré à balles réelles sur des manifestants, causant des blessures et des pertes en vies humaines". 

Une vidéo amateur circulant sur les réseaux sociaux et des témoins ont confirmé la présence d'au moins un véhicule Toyota blanc à vitres fumées lors des manifestations. Cependant, dans la vidéo, un véhicule est aperçu aux côtés de ceux du Groupement mobile d'intervention de la police ; ce qui suscite des interrogations au sein de l'opinion.

"Les forces de l'ordre continueront à faire un travail hautement professionnel en assurant la sécurité des personnes et des biens", affirme le commissaire Paul Manga. 

La communauté internationale appelle au respect des droits de l'Homme 

Selon le mouvement de contestation populaire "Wakit Tamma", le Conseil militaire de transition (CMT) a "méconnu les libertés publiques en ordonnant aux forces de défense et de sécurité de tirer sur le peuple, le 27 avril dernier et les jours suivants. Il est disqualifié pour présider à la destinée du pays".  

La communauté internationale a condamné la répression des manifestations et a demandé aux autorités tchadiennes de respecter la liberté de manifester pacifiquement. Pour le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), les forces de défense et de sécurité doivent recevoir "des instructions claires leur enjoignant de s’abstenir de recourir à la force contre les manifestants pacifiques", et veiller à ce que "tout incident violent" soit traité dans le respect de l’État de droit et des lois et normes internationales relatives aux droits de l’Homme.  

Sous pression, le CMT a demandé aux "meneurs des grèves" de "recadrer leurs sympathisants et militants afin que la marche s'inscrit dans un cadre purement pacifique, et après une autorisation administrative".

"Wakit Tamma" a lancé un nouvel appel à manifester ce samedi 8 mai.

Dans la même rubrique :