TCHAD

Tchad : l'exode rural des filles, une aventure au goût amer


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 13 Octobre 2022



À l'occasion de la Journée internationale des filles, l'on s'interroge sur les conditions de vie de celles qui quittent les villages pour la ville.

Malheureusement, il n’y a pas une politique affichée du ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection de l'enfance, face à ce phénomène grandissant. Elles sont généralement âgées de 14 et 16 ans, à la recherche d'une vie meilleure.

Ces dernières ont délaissé leurs parents, mais sont souvent confrontées à des difficultés en étant soumises à des travaux pénibles. Il suffit de faire un tour dans certains quartiers et grands carrefours, pour s'enquérir de la situation. Elles sont encore à l'âge de fréquenter l’école, mais malheureusement ce n'est pas le cas.

Par manque de connaissances et qualifications, ces jeunes filles venues de la brousse n'ont rien à faire que les travaux ménagers, avec un maigre salaire qui prend en compte le repas, le transport et le logement. Au finish, ces filles sont prises au piège de la capitale, amoureuses d'une vie de débauche avec une conséquence parfois désastreuse. Certaines deviennent des machines à fabriquer des enfants, sans retour au village.

D'autres se lancent dans la consommation de l'alcool et deviennent des objets sexuels, exposés à des maladies sexuellement transmissibles. Cette recherche de vie meilleure devient un mauvais souvenir pour beaucoup d'entre elles. Malheureusement, aucune politique n’est mise en place pour aider ces filles sans expérience, ni niveau, et perdues dans la ville, loin des parents pour prodiguer des conseils.

Selon Armel Djinodji, diplômé en histoire à l'Université de Ndjamena, « le phénomène de l'exode rural est très vieux, mais il n’y a aucune solution durable pour le moment. Ces filles espèrent une vie meilleure en ville, mais une fois sur place, la réalité brise leur espoir. Pour cela, les parents doivent songer à ce déplacement inutile, avant l'intervention des dirigeants », souligne-t-il.

Cette Journée internationale des filles doit servir de réflexion pour le ministère de la Femme, de la Famille et la Protection de l'enfance, afin de contrecarrer ce phénomène. Car la place de ces jeunes filles est dans la salle des classes pour que demain, elles servent leur pays. Au risque de n’être malheureusement que des objets d'exploitation et de grossesses précoces, sans avenir. Les gouvernants sont ainsi interpellés.

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