TCHAD

Tchad : l’université de Ndjamena, 50 ans de performances mitigées


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 10 Mai 2022



Quel bilan peut-on dresser de l'université de Ndjamena, au service de la société, en 50 ans ? Un pays comme le Tchad a besoin d'une université pour former la ressource humaine nationale, en vue de réfléchir et d’agir collectivement pour son développement économique, social et culturel.

Cependant, créée en 1971 sous la dénomination université du Tchad, rebaptisée en 1994 université de Ndjamena, l’institution compte 7 facultés réparties sur 4 sites universitaires (Toukra, Ardep-Djoumal, Farcha et Gardolé), 12 professeurs titulaires, 49 maîtres de conférences, 175 maîtres assistants, 170 personnels administratifs, techniques et agents, et plus de 30 000 étudiants.

Depuis sa création, l’université de Ndjamena a connu 18 recteurs, aujourd'hui connus sous l'appellation de président de l'université. Malgré ces chiffres, rien n'est entrepris pour qu'elle joue son rôle primordial.

En effet, l'université de Ndjamena est loin d'être une référence, car elle fait face à des défis institutionnels fondamentaux tels que : le manque de structures d'accueil modernes, l'insuffisance du budget de fonctionnement, le non-respect du chronogramme académique, en raison des grèves à répétition, ou par manque de volonté des enseignants qui sont au service des universités privées, des bibliothèques pauvres en documentation, des laboratoire sans matériels, ni électricité, la lenteur dans le traitement des documents, le non-respect des étudiants envers les enseignants, l'attribution des notes sans justification, l'absence de contrôle, le non-respect du règlement intérieur de l'université ou son ignorance, le manque des mesures d'accompagnement des étudiants après l'obtention de leur licence, et une mauvaise politique participative dans la vie de la société.

Le cinquantenaire ne doit donc pas seulement être une fête, mais un moment de réflexion pour un nouveau départ ; car l'université n’est pas seulement un bâtiment, mais une industrie de production humaine de qualité. Face à cette situation préoccupante, l'État doit jouer pleinement son rôle dans le financement et garantir le fonctionnement de l’institution.

C'est à cette condition que l'université de Ndjamena pourra répondre à l'attente de la société, au-delà de son cinquantenaire qui est marqué par certains reculs.

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